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vendredi 19 avril 2024

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32 ans après Thomas Sankara : « Sa disparition me touche profondément » (Citoyen)


15 octobre 1987-15 octobre 2019, cela fait 32 ans jour pour jour que le père de la révolution burkinabè, le Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara, a été assassiné au Conseil de l’Entente. www.minute.bf a recueilli les propos de citoyens qui ont « salué les actions du président Sankara ». Quant à la pérennisation de son héritage à travers la jeunesse, les avis sont partagés.  

Aboubacar Koné, Vigile : « Sa disparition me touche profondément »

« Je ne connais pas grand-chose de sa politique, car j’étais en Côte d’Ivoire. Mais son passage à la tête du pays m’a plu. C’était un jeune qui connaissait la notion d’Etat. Ce qui m’a le plus séduit chez lui, c’est sa façon de gouverner le pays. Il n’aimait pas les magouilles, et était aussi un défenseur des pauvres. Sa disparition me touche profondément car il devrait être là avec nous actuellement ».

Abdoul Aziz Ilboudo, étudiant : « Malheureusement pour lui, beaucoup ne l’ont pas compris »

« Malheureusement pour lui, beaucoup ne l’ont pas compris » (Abdoul Aziz Ilboudo)

« Pour parler de Thomas Sankara, on reconnait que c’est un homme intègre, un homme soucieux de l’avenir de son pays et qui a décidé tant bien que mal de tenir les rênes du pays pour gérer à sa manière, parce qu’il a installé la révolution, il a incité toute la population à se mettre débout pour contribuer au développement du pays. Ce que je peux dire de lui, il a été la solution à de nombreux problèmes du Burkina Faso. Il s’est farouchement battu contre les Occidentaux, les impérialistes, afin de hisser l’Afrique au pied d’égalité avec les autres nations, c’est ça qui a été son véritable combat. Malheureusement pour lui, beaucoup ne l’ont pas compris. Ils l’ont assassiné et aujourd’hui, nous pleurons sa mémoire. De façon globale, le bilan qu’on retient de lui est très positif malgré les quelques erreurs qu’on a pu constater. Dire que la jeunesse ne porte pas ses idéaux est un grand mensonge. Ici au cadre « deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique« , son message, ses idéaux sont relayés et c’est massivement que les jeunes se mobilisent pour venir écouter. Ici, nous apprenons à savoir comment le président était la solution du pays. De nos jours, il y a trop de problème au Burkina Faso et la démocratie compromet le solutionnement de ces problèmes. Je pense que la révolution est la forme de gouvernance qui peut nous sauver. Personnellement, je n’ai pas connu Sankara. C’est à travers les œuvres, les médias que je l’ai découvert. Mais j’ai trouvé en lui, un homme soucieux pour son peuple, un homme qui menait une lutte pour la défense de son pays et d’une Afrique libre. »

Isabelle Zoundi, étudiante : « Je constate que de son assassinat à maintenant, le pays ne fait que reculer »

« Je constate que de son assassinat à maintenant, le pays ne fait que reculer » (Isabelle Zoundi)

« Je connais Sankara à travers les études, les œuvres, les médias et par rapport à ses actions en faveur du développement du Burkina. En lui, j’ai vu quelqu’un de responsable, quelqu’un qui pensait à l’avenir du Burkina Faso. Sa révolution s’inscrit d’ailleurs dans le développement du pays sans l’aide extérieure. Mais je constate que de son assassinat à maintenant, le pays ne fait que reculer. C’est un homme de vision qui avait des idées pour nous faire avancer sans compter sur la France. Ce qui m’a le plus marqué, c’est sa détermination et sa vision qui n’était pas temporaire. Malheureusement, la jeunesse actuelle ne porte pas les valeurs de Sankara. Sankara était jeune mais plein de vision. Mais la jeunesse d’aujourd’hui, ce qui l’intéresse, ce sont les femmes, l’alcool, se pavaner dans la rue et se plaindre qu’il n’y a pas de travail. Ils ne sont même pas conscients. La France elle seule n’est pas responsable de notre sous-développement, c’est nous-mêmes. Tout de même, il y a encore des gens qui portent les valeurs de Sankara, qui se battent pour ses valeurs même s’il y a plus de paroles que d’actions concrètes ».

Nakoulma Abel, élève : « Son héritage, même s’il n’est pas trop perpétué, reste d’actualité »

Nakoulma Abel, élève : « Son héritage, même s’il n’est pas trop perpétué, reste d’actualité »

« Personnellement, je n’ai pas connu Sankara, c’est à travers les écrits, les médias que je l’ai connu. Mais son héritage, même s’il n’est pas trop perpétué, reste d’actualité. C’est un révolutionnaire qui avait beaucoup d’ambitions pour son pays. Je retiens de lui, quelqu’un qui s’est dressé contre l’impérialisme français. Et la jeunesse à travers ce qu’on a vu les 30 et 31 octobre 2014, continue de perpétuer ses valeurs. Je pense d’ailleurs que dans cette jeunesse on aura un leader qui va valablement représenter Sankara. »

Daouda, ancien membre du Comité de Défense de la Révolution (CDR), actuellement  commerçant : « J’étais un CDR, un vrai CDR, j’ai milité pour la révolution »

« Beaucoup de personnes n’ont pas connu Sankara, ils ont juste entendu dire que c’est un libérateur. Sankara est un vrai révolutionnaire qui voulait le bien de son pays et de l’Afrique toute entière. Actuellement, très peu de personnes et surtout de jeunes marchent sur les pas de Sankara. Il a voulu une indépendance totale du Burkina mais malheureusement, il y avait huit millions de personnes aveugles derrière lui qui n’ont rien compris. Il était le seul à comprendre sa vision. J’étais un CDR, un vrai CDR, j’ai milité pour la révolution. J’entends les jeunes crier haut et fort la révolution mais peu d’entre eux savent ce que cela implique. Ce qui les importe, c’est l’argent, ils ne sont pas des patriotes. Sankara était un vrai patriote. A l’époque, les jeunes voulaient imiter ses pas. Mais aujourd’hui, on parle haut de Sankara, mais personne ne veut se sacrifier comme lui. Actuellement, ce sont les grèves à n’en pas finir. On ne cherche pas l’intérêt de la nation.  L’héritage de Sankara est entrain de partir car il n’y a plus de patriotisme. Les gens ne sont pas prêts à concéder les sacrifices que Sankara a faits. Sankara a laissé beaucoup de valeurs qui malheureusement sont entrain de disparaitre. Il y a tout de même des révolutionnaires, qui refusent la corruption même s’ils ne sont pas nombreux. Ils ont dit qu’il y a des CDR, qui brimaient les populations, mais la réalité est toute autre : « quand on veut tuer le chien, on l’accuse de rage« . Mais, je reconnais que les CDR ne sont pas exempts de reproche car où il y a le bien, il y a aussi le mal. Que ce soit avant ou après la révolution, il y a eu des patriotes et il y en aura toujours. Il revient aux jeunes de revoir leur copie pour réhabiliter la mémoire de Sankara. L’évolution de la technologie et la copie de l’Occident, ont conduit la jeunesse à la débauche ».  

Franck Michaël KOLA (Stagiaire)

Minute.bf                

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