Le maire de la commune de Barsalogho, bourgade située à quelque 147 kilomètres de la capitale burkinabè, dans cette interview accordée à votre organe minute.bf, revient sur la situation qui prévaut dans sa commune et insiste sur la nécessité aujourd’hui de sauver les populations. « Ma commune se porte mal », déplore-t-il. « Si Barsalogho tombe, toutes les autres communes qui, actuellement, abritent les gens vont lâcher… », a-t-il prévenu. Nous vous proposons l’intégralité de sa réaction sur la situation que traverse sa commune depuis quelques mois avec l’avènement du terrorisme…
Minute.bf : Comment se porte aujourd’hui votre commune, monsieur le maire ?
Abdoulaye Pafadnam : Par rapport à notre dernière entrevue (en juillet 2019 ndlr), je vais dire que ma commune se porte mal. Je dis cela parce que nous avons actuellement beaucoup plus de populations déplacées. Rien que dans le mois de janvier (2020), nous avons perdu au moins 45 de nos concitoyens dans la commune, donc je ne peux pas dire que tout va bien parce que la situation se dégrade de jour en jour.
Minute.bf : A combien pouvez-vous estimer au stade actuel, le nombre de personnes déplacées ?
Abdoulaye Pafadnam : Actuellement, la maîtrise des chiffres n’est pas aisée parce qu’il y a ceux qui viennent et il y a ceux qui repartent. Mais dans l’ensemble, il faut se dire qu’avec Foubé, nous sommes à presque 100.000 déplacés. Nous sommes en train de faire un recensement biométrique des déplacés donc nous serons bientôt situés sur le nombre exact.
Minute.bf : Est-ce que vous pouvez estimer le nombre de villages vidés actuellement dans votre commune suite aux attaques terroristes ?
Abdoulaye Pafadnam : Sur les 75 villages que compte notre commune, il y a au moins 48 villages qui sont complètement vidés de leur population. Après l’attaque de Nagraogo, il y a eu 8 villages qui se sont déplacés. Egalement, après l’attaque de Tanmasgo et de Kossoukin, il y a également 8 villages qui se sont déplacés. Ce qui porte à l’heure actuelle, un minimum de 48 villages déplacés dans la commune.
Minute.bf : Est-ce que vous pouvez nous donner un nombre approximatif des victimes du terrorisme à l’heure actuelle dans votre commune ?
Abdoulaye Pafadnam : Il me serait difficile de vous donner un nombre exhaustif de victimes depuis le début de la crise jusqu’aujourd’hui sans me tromper. Mais ce que je sais, c’est que le mois de janvier a été particulièrement meurtrier. Si on tient compte de ce qui s’est passé de janvier jusqu’à nos jours, il y a une centaine de nos concitoyens qui ont été victimes du terrorisme sans compter les forces de défense et de sécurité qui ont perdu une dizaine d’hommes ici à Barsalogho dans ce même temps suite à des opérations.
Minute.bf : Le traitement des déplacés pose problème. D’aucuns estiment qu’il y a un traitement injuste entre les déplacés, qu’ils soient victimes dans l’affaire de Yirgou ou qu’ils aient été contraints de fuir les attaques terroristes. Est-ce que vous confirmez cela?
Abdoulaye Pafadnam : Par rapport aux déplacés, il faut qu’on essaie de revoir la situation parce que nous avons des camps de déplacés qui ont été installés officiellement à savoir ceux de Barsalogho et de Foubè après les évènements de Yirgou. Ces camps ont été dotés d’administrateurs qui s’occupent de la gestion. Là-bas, les vivres sont donnés de manière régulière même si les déplacés n’ont pas toujours ce qu’ils veulent. Mais, en ce qui concerne particulièrement le camp officiel de Foubé, il faut reconnaitre que c’est un camp difficile d’accès. A ce jour, toutes les voies d’accès sont bloquées. Je peux dire que ce camp a été ravitaillé depuis octobre si bien que la famine y sévit déjà. En fait, non seulement il y a ceux qui sont dans le camp, il y a les déplacés hors camp mais aussi, il y a les résidents de villages, pourtant, tous les accès sont bloqués.
Au niveau des autres déplacés, notamment ceux de Barsalogho, ils sont sous des tentes, ils ont été relogés dans ces tentes parce qu’ils occupaient les écoles et les classes scolaires. On peut dire qu’ils sont dans des camps mais ce sont des camps temporaires. Ce ne sont pas des camps administrés comme les autres camps. Dans ces camps, ils sont essentiellement pris en charge par le PAM qui fait des dotations mensuelles. Mais il faut se dire que le PAM donne juste l’essentiel, de l’huile, du haricot, du petit mil, etc. Mais le véritable problème à ce niveau, c’est le problème d’enregistrement qui se pose. Souvent, ils viennent, ont les enregistre, ils peuvent faire deux ou trois mois sans être dotés. C’est vraiment un problème qui est réel.
A part la situation des déplacés, il y a aussi le problème des autochtones qui, avec la situation sécuritaire, n’ont pas produit. Ils sont en effet dans une situation pire que les déplacés parce que, jusqu’à présent, ils n’ont pas eu d’appui alimentaire à part l’appui de la CONASUR qui leur a fait un don en vivres et là même, ce don était fait aux familles hôtes et non à toute la population. A ce niveau, cette population se sent lésée parce qu’on s’occupe plus des déplacés que les autochtones qui sont tous aussi dans le besoin et qui souffrent autant que les déplacés. La conséquence, ces populations autochtones de Barsalogho se déplacent vers Kaya pour être considérées comme des personnes déplacées dans le but de bénéficier de l’aide alimentaire. Il faut rappeler qu’à cause de l’insécurité, ces populations bien qu’elles soient chez elles à Barsalogho, elles n’ont pas produit, elles n’ont rien récolté. Donc, elles sont démunies comme les déplacés. La seule différence c’est qu’elles sont chez elles, sinon, elles n’ont rien à manger.
Minute.bf : En juillet dernier, les populations ont marché à Barsalogho pour réclamer une présence militaire dans la commune. Aujourd’hui, quel est l’état de la situation ?
Abdoulaye Pafadnam : Il est vrai qu’à un moment donné il y avait une certaine couverture sécuritaire avec un certains maillage militaire dans la zone, qui faisait que les interventions étaient plus rapides. Mais, à un moment donné, pour des raisons tactiques, certains camps ont été démantelés. Cela a eu pour conséquence l’élargissement de la zone d’action des terroristes. Le fait est qu’actuellement lorsqu’il y a des cas d’attaques et que l’on fait appel au FDS, elles ont vraiment du mal à venir dans un délai raisonnable.
Minute.bf : Avec la dégradation de cette situation sécuritaire, surtout sur l’axe Barsalogho-Kaya, est-ce qu’aujourd’hui, le maire a accès à sa commune ?
Abdoulaye Pafadnam : C’est vrai, il faut dire qu’il y a eu une attaque à Kossoghin, à environ 25km de Kaya, un village qui est non loin de l’axe. La fois dernière, il y a eu une attaque sur la voie de Tamasgo. Cela a engendré même un déplacement de populations sur l’axe Barsalogho-Kaya. Très honnêtement, on ne peut pas dire que cette voie est sécurisée. Il n’y a pas longtemps, quand vous empruntez cet axe, il y avait du monde partout. Les populations étaient présentes. Mais, aujourd’hui, les populations ont fui les attaques et cela donne la chair de poule parce que là où vous avez l’habitude de voir des personnes aujourd’hui il n’y a plus rien. En ce qui concerne le maire, on ne peut pas dire qu’il n’a pas accès à sa commune, mais il faut prendre des dispositions pour passer inaperçu.
Minute.bf : Par rapport à la situation de votre commune, avez-vous rendu compte aux autorités compétentes ?
Abdoulaye Pafadnam : A ce niveau, je puis vous dire que c’est au jour le jour. Tout ce que nous avons comme information, que ce soit en termes d’alerte ou en termes de déplacement de populations, la hiérarchie est systématiquement informée, que ce soit la hiérarchie militaire ou administrative. Mais aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’au niveau régional comme au niveau local ou au niveau communal, que nous sommes comme des croix de transmission. On ne fait que donner l’information et les décisions sont prises au niveau supérieur et nous sommes impuissants face à cela.
Minute.bf : Parlez-nous un peu de l’accessibilité des vivres aux populations et aux déplacés également.
Abdoulaye Pafadnam : En ce qui concerne l’accès aux vivres, à Barsalogho par exemple, nous avons un magasin de la Société nationale de Gestion des Stocks de Sécurité alimentaire (SONAGESS) qui n’est pas opérationnel en tout temps mais qui assure tout de même la distribution.
La situation a créé la paupérisation de la population. Les gens ont tout vendu. Aujourd’hui, même s’il y a des vivres, ce n’est pas à la portée de tous. La SONAGESS vend le sac de 50 Kilogrammes à 6 000 F CFA, malheureusement tous ne peuvent pas se l’offrir. Voilà ce qui se passe à Barsalogho.
A Foubé aujourd’hui, on n’en trouve même pas. Non seulement, on ne peut pas les ravitailler et les commerçants non plus, ne peuvent se ravitailler parce que ce sont les mêmes camions qui font les livraisons. En plus, il y a quelques jours de cela, un camion a explosé sur la route faisant un décès. Le conducteur du camion transportant des vivres et du carburant a sauté sur une mine. Tous les jours que Dieu fait, le conseiller du village m’appelle par rapport à la situation. Aujourd’hui, le prix de la boite de 2 kilogrammes de céréale s’élève à 460 F CFA. Ce n’est pas croyable ! Le sac de 100 kilogrammes qui se vend à 15 000, voire 16 000 FCFA à Kaya, pour l’avoir à Foubé, il faut débourser 25 000 à 26 000 F CFA alors qu’ils n’ont même pas d’argent pour s’en procurer et pis, il est impossible aujourd’hui de les ravitailler. L’accès aux vivres à Foubé est un sérieux problème et vraiment nous craignons le pire. Nous avons toujours donné l’information pour qu’on puisse nous ravitailler mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Tout de même, nous continuons toujours d’espérer qu’on ne va pas laisser mourir cette population.
Minute.bf : Vous dites craindre le pire. Alors, quel est votre cri de cœur ?
Abdoulaye Pafadnam : Notre cri de cœur c’est qu’on donne d’abord les moyens aux FDS afin qu’elles soient très actives sur le terrain. Et ce, aussi bien en ressources humaines que matérielles parce qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas d’être réactif mais plutôt d’être actif. Parfois, on a l’impression qu’on attend que quelque chose arrive pour qu’on bouge. Souvent, c’est tard et on perd des vies. Nous nous disons qu’il faut que les FDS aient les moyens de faire un travail de ratissage, un travail de sécurisation de la zone pour qu’enfin nous puissions avoir le minimum, c’est-à-dire le ravitaillement en vivres et en évacuation sanitaire.
Les gens meurent parce qu’il y a des terroristes qui font des victimes, il y a aussi les maladies et nous n’arrivons pas à évacuer les malades comme il se doit. Si rien n’est fait aussi, c’est la famine bientôt, surtout pour les plus petits parce que, si maman ne mange pas, c’est aussi le bébé qui en souffre. C’est vraiment cela notre cri de cœur à l’endroit du gouvernement.
Autre chose aussi, Barsalogho est un carrefour. D’ici jusqu’à la frontière, le rempart c’est Barsalogho. Nous ne pouvons pas imaginer que Barsalogho tombe parce que si c’est le cas, et que les gens fuient, toutes les autres communes qui, actuellement, abritent les gens vont lâcher, à savoir Pensa, Dablo, Namisga, Pissila, Fougé, voire plus haut, Arbinda et autres. Si les gens sentent qu’ils sont vraiment isolés, ils ne vont pas rester.
Barsalogho est à 147 kilomètres de Ouagadougou. Si l’ennemi est à 147 kilomètres de votre capitale, il y a danger quand même. Nous nous disons qu’il faut alors une prompte réaction pour que cela n’arrive pas.
Aujourd’hui, ils tentent de couper l’axe Kaya-Barsalogho. Si jamais cela arrive, on ne peut pas imaginer ce qui adviendra. C’est dire que nous souhaitons vraiment qu’il y ait des unités de relais entre Barsalogho pour rapidement sécuriser cette voie-là et permettre aux populations déplacées de repartir chez elles. Tout le monde est conscient que, ce que vivent les déplacés n’est pas simple. Ils sont prêts à repartir mais, il y a un minimum à respecter. Ils veulent quand même sentir la présence de l’État à côté d’eux pour pouvoir résister. Mais, quand il n’y a pas de réaction, ils ont peur et se demandent ce qui se passe.
Autre chose, nous avons un seul barrage, celui de Tanmasgho. Autour de ce barrage, il y a au moins 500 exploitants dont les produits maraîchers sont presque à terme actuellement. Mais, à cause des attaques, les gens ont fui. Nous n’osons pas imaginer dans quel état se trouveront ces populations qui ont investi tout ce qu’elles avaient afin de produire des bénéfices si elles n’arrivaient pas à récolter les fruits de leur production. C’est le genre de questions spécifiques qui viennent démontrer l’urgence de sécuriser cette voie-là, car, si depuis, nous arrivons à tenir, c’est parce que nous nous disons que l’axe Kaya-Barsalogho est sécurisé et que tout le monde peut venir et repartir sans problème. Mais, dès lors qu’on commence à douter de la sécurité de cette voie, cela signifie qu’il y a de graves problèmes à l’horizon.
Minute.bf : Le gouvernement a pris des dispositions dans la sécurisation du territoire national et la loi sur les volontaires pour la défense de la patrie a été votée dans ce sens. Quelle appréciation faites-vous de cela?
Abdoulaye Pafadnam : Pour notre part, nous pensons que la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement l’affaire des FDS. Nous nous disons que la sécurisation de la population incombe d’abord à la population elle-même et les forces de sécurité ensuite. C’est en cela que nous pensons que le volontariat va être une bonne chose si toutefois, il est bien encadré et que chacun va sécuriser son village. Nous pensons que, si les volontaires d’un village X sont formés pour sécuriser leur village et faciliter le renseignement des FDS, cela peut vraiment aider. Parfois, il y a des actes qui ne donnent pas l’impression d’être terroristes. Il y a des bandits qui se sont mis dans la danse. Il suffit d’arriver dans un village, tirer en l’air, tout le monde fuit et on pille les boutiques, on vole le bétail. Ces actes ne sont pas forcément terroristes, il y a aussi du banditisme. Si les populations sont organisées, elles peuvent mettre fin à ces actes. Ainsi, les bandits sauront que les populations ne seront plus prêtes à fuir à tout moment, qu’elles vont aussi riposter. Ce qui pourrait changer les choses. C’est pour dire que nous souhaitons vivement la concrétisation du volontariat parce que cela va rassurer les populations dans la mesure où leurs enfants vont contribuer à les sécuriser. Ces enfants qui ont d’ailleurs l’avantage de mieux connaitre le terrain, sachant que si l’on rentre par ici, l’on sort par là. Ils seront donc aptes à aider les FDS à faire leur travail efficacement.
Minute.bf : Est-ce que vous ne pensez pas que cela pourra exposer les populations qui vont se lancer dans ce volontariat, quand l’on sait que souvent ces personnes qui sont un peu résilientes, sont la cible privilégiée de ces terroristes ?
Abdoulaye Pafadnam : Nous sommes dans une situation où il faut voir le moindre mal, de mon point de vu, parce qu’aujourd’hui nous vivons une situation difficile et il faut qu’on y mette fin car cela est en train de mettre notre pays à genou. Je prends un exemple, dans notre commune aujourd’hui, nous ne pouvons même plus parler de ressources propres de la commune. Tous les grands marchés sont à l’arrêt. Depuis qu’ils ont attaqué le marché de Nagraogo, personne ne veut aller encore au marché. Tout est à l’arrêt. Ce travail de paupérisation des populations risque de nous conduire à une situation insoutenable. Nous savons que l’homme est ce qu’il est. Nul n’est parfait. Il peut y avoir toujours des dérapages de comportements ou autres choses, mais si tout le monde voit le volontariat comme un palier, quelque chose qui peut nous aider à amoindrir ce que nous vivons aujourd’hui, maintenant c’est dans l’exécution de cette tâche que nous allons au fur et à mesure mettre des garde-fous parce qu’on ne peut pas tout parer dès le début. Mais quand on mettra cette mesure en œuvre, il nous faudra un suivi rapproché pour chaque fois corriger les erreurs qui peuvent se glisser par-ci par-là. Je me dis que ce doit être une situation ponctuelle parce que si cela perdure, on ne sait pas ce qu’il pourrait engendrer.
Minute.bf : Est-ce que vous avez un message particulier à l’endroit de vos populations aujourd’hui qui sont dans les mouvements, quand on sait que certaines d’entre elles abandonnent Barsalogho, des déplacés qui étaient à Kaya vont vers d’autres destinations encore plus loin de votre commune ?
Abdoulaye Pafadnam : Le message que j’ai à l’endroit des populations de notre commune c’est d’abord remercier leur patience parce qu’il a fallu qu’elles acceptent de recevoir tous ces déplacés qui sont venus de presque toutes les communes voisines. Elles les ont reçus à bras ouverts. Aujourd’hui, il est vrai que les populations sont dans une situation difficile, mais je pense qu’elles doivent comprendre que le problème du terrorisme n’est pas seulement un problème de notre commune mais un problème national. Nous restons optimistes par rapport à la fin de ce mouvement pour peu que nous restons solidaires. Il est vrai qu’il y a la psychose. Le cas de Barsalogho est un peu spécifique parce que la situation a duré en longueur, cela a fait que les plus courageux du début, à un moment donné, étaient découragés, donc tout le monde a fini par lâcher. Il faut que tout le monde sache que chacun doit jouer sa partition dans cette lutte. La fuite en avant n’est pas forcement la solution. Il est vrai qu’on a un peu peur parce que, quand vous voyez certaines personnes se déplacer, l’on a l’impression qu’elles ne vont plus jamais revenir. Alors que tout le monde sait qu’un déplacé est toujours un déplacé. Il ne va jamais se sentir comme chez lui. Nous croyons fortement qu’un jour, nous allons revenir. Toutes ces populations vont repartir dans ces villages et que la vie va reprendre encore plus belle. Il faut que chacun garde cela dans sa tête car lorsqu’on fuit de manière définitive, à un moment donné, on voudrait revenir mais cela va être compliqué. En tout cas, on les encourage tous et que vraiment Dieu nous protège.
Propos recueillis par Armand Kinda
Minute.bf
Du courage vous travalleurs de médias . Veuillez seulement sur la sincérité des informations relayées sur vos antiennes .
Merci et bon vent .