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jeudi 25 avril 2024

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Burkina/ Gouvernance: « En tant que citoyen, nous ne sommes pas satisfaits», Aly Badra Ouédraogo

Dans un entretien accordé à votre journal www.minute.bf, Aly Badra Ouédraogo, président du Rassemblement des Patriotes pour le Renouveau (RPR), parti créé en juin 2015, intervient sur plusieurs sujets d’actualité. Il revient sur les circonstances de son départ du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en 2015, la création de son parti le RPR et sa vision pour le Burkina post-insurrectionnel. Dans ces lignes qui suivent, Aly Badra Ouédraogo invite les Burkinabè à se soutenir mutuellement pour le développement du pays. Il estime que le RPR a la recette miraculeuse pour conduire le Burkina Faso à ce développement tant attendu.

minute.bf: Vous avez quitté le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ancien parti au pouvoir pour créer votre propre parti qui aujourd’hui, est de la mouvance présidentielle. Dites-nous qu’est ce qui a motivé ce choix politique ?

ABO: Dans la vie de tout homme, à un moment donné, il y a des situations qui vous amènent à faire une halte pour faire une introspection et puis se projeter dans l’avenir. Nous étions militants du CDP et membres du bureau politique national depuis 2012. Avec les évènements de 2014 qui ont consacré le départ du président Blaise Compaoré du pouvoir, nous avons, avec des camarades du CDP en son temps, essayé de réanimer le parti parce que tous les cadres, les caciques du parti étaient contraints à s’exiler. Avec des jeunes du parti, nous avons mis en place le CRAC (Comité de Réflexion et d’Action pour le renouveau du CDP), à l’effet de contribuer à ce que le CDP ne meurt pas. A l’arrivée, c’était des activités que nous avons menées avec beaucoup de succès jusqu’à ce que le directoire ait pu se mettre en place plus tard, ce qui nous a conduits au congrès.

« Au CDP, j’étais qualifié de grosse tête, de quelqu’un qu’on ne pouvait pas manipuler »

Nous aussi, en allant au congrès, nous avions des prétentions. Avec tout ce que nous avons fait pour le compte du parti, je pense que c’était une justice que le parti puisse nous récompenser à travers la prise en compte de certains de nos leaders au niveau du bureau exécutif national afin que nous puissions toujours contribuer pour l’essor du parti. A l’arrivée, des promesses fermes avaient été faites, et finalement nous nous sommes rendu compte que le chien ne change jamais sa manière de s’assoir. Les ainés qui n’ont pas encore compris ni tiré des leçons des situations passées ont fait des pieds et des mains pour nous écarter. Nous n’étions pas obligés de rester au CDP, mais des camarades, après le congrès, avaient décidé qu’on puisse toujours rester dans le parti. Nous avons rencontré le président du CDP Eddie Komboïgo en son temps pour lui dire que nous sommes toujours là, quand bien même nous n’avons pas été pris en compte dans le bureau exécutif national (BEN). Mais en tant que militant, ce n’est pas uniquement au niveau du BEN que l’on peut seulement apporter sa contribution ; nous entendions donc rester aux côtés du CDP pour pouvoir continuer à travailler à appuyer le parti mais en étant toujours au CRAC. Il faut rappeler qu’avec ce mouvement, nous avions pu capitaliser un certain nombre d’acquis et nous pensons qu’il ne fallait pas les vendanger. Le président Eddie (Komboïgo) nous a simplement remerciés en disant que le CDP est unique et qu’il ne devrait pas avoir ce genre de regroupement au sein du parti. Nous avons donc constaté qu’il y avait manifestement une volonté de nous écarter. Peut-être que ces genres de décisions n’étaient pas dirigées contre tous les membres militants du parti au sein du CRAC, mais contre ma modeste personne, parce que j’étais qualifié de grosse tête, de quelqu’un qu’on ne pouvait pas manipuler, si fait qu’on ne voulait plus de moi au CDP.

Moi je n’ai pas quitté le CDP, je le dis et le répète. C’est le CDP qui n’avait pas besoin de moi et comme je voulais faire carrière en politique, je ne pouvais pas me limiter à là. Voilà pourquoi nous avons préféré aller voir sous d’autres cieux en créant notre propre parti où nous pouvons donc avoir toujours droit de cité, avoir notre liberté d’action, de penser pour toujours contribuer à ce que le Burkina Faso soit un pays de démocratie, un pays qui rime avec développement.

Voilà ce que je pouvais dire sur ce qu’il s’est passé. Mais avec du recul il n’y a pas de haine ni de gêne. Je crois que ça été des épreuves supplémentaires dans notre carrière politique aussi petite soit-elle, mais nous avons tiré des leçons et nous nous sommes projetés vers l’avant afin de voir comment nous pouvons toujours contribuer au développement de notre pays.

Pourquoi avoir donc décidé d’aller à la majorité présidentielle avec ce parti que vous avez créé étant un peu dans l’opposition ?

En tant que parti nouvellement créé nous ne pouvions pas dire que nous sommes de la majorité ou de l’opposition. Pour qu’il y ait opposition ou majorité, il faut qu’il y ait une consultation électorale à l’issue de laquelle il y a une majorité qui se dégage et une opposition qui est identifiée. Quand nous naissions en 2015, il y avait l’élection présidentielle qui était en vue. A l’orée de cette élection, nous avons pris langue avec tous les 14 candidats qui étaient en lice. Nous avons fait un mémorandum pour décliner ce que nous, en tant que RPR, pensions de la situation actuelle du Burkina Faso, et ce qu’il fallait avoir comme perspective de sortie de crise pour rendre le pays beaucoup plus stable et gouvernable.  C’est dans ce cadre que nous avons rencontré tous les 14 candidats pour voir ce qu’eux aussi avaient dans leurs projets de sociétés. Nous avions envoyé les correspondances à tous les 14 candidats, mais à l’arrivée, seul le candidat du MPP (parti au pouvoir) en son temps, Roch Marc Christian Kaboré a daigné nous accorder une audience. Nous avons discuté avec lui, et nous avions compris que son programme était alléchant. Voilà pourquoi nous avons décidé de le soutenir. Une fois que l’on soutient le candidat Roch Kaboré et qu’à l’arrivée il est élu, je crois que le mieux serait de rester aux côtés du candidat élu que nous avons soutenu, pour pouvoir aussi l’accompagner dans la mise en œuvre de son projet de société. Il ne s’agit pas d’accompagner un candidat pour enfin se mettre en retrait. Nous aussi, nous avions des prétentions. Nous avons une vision du développement du Burkina Faso et une fois qu’on soutient un candidat et qu’il a eu la baraka d’être élu, notre devoir serait donc de rester à ses côtés pour pouvoir toujours essayer de l’accompagner dans la mise son programme de société. C’est ce qui justifie notre position aujourd’hui à la majorité présidentielle.

Mais notre présence au sein de la majorité présidentielle ne veut pas dire qu’il y a une démarcation physique et rigide entre nous et l’opposition. Moi je suis un pur produit du CDP même si après j’ai fait ma mue. Aujourd’hui je ne vois pas comment je peux développer une haine viscérale vis-à-vis des militants qui sont restés au CDP car ce sont des anciens camarades et il faut dire que tous ceux qui sont résolument engagés dans les partis politiques au Burkina Faso sont des frères et des sœurs. Notre position au niveau de la majorité est un positionnement qui est normal et naturel, mais notre vision politique n’est pas basée sur la haine ou des éléments de vengeance. Nous sommes tous des Burkinabè et nous pensons que c’est ensemble que nous pouvons construire un Burkina Faso meilleur.

Quelle relation entretenez-vous donc avec vos anciens collaborateurs ?

Ce sont des relations de fraternité et de beaucoup de respect. Je fréquente le président Eddie Komboïgo. Je n’ai pas été éduqué pour faire les choses dans l’obscurité. Aujourd’hui ma position est connue. Je défends les positions politiques de la majorité, encore faut-il que ces positions soient éclairées et partent dans le sens des intérêts du peuple. Avec le CDP nous avons de très bonnes relations. Au-delà du CDP, même avec l’UPC du président Zéphirin Diabré, nous avons des contacts. Ce sont des ainés aux côtés de qui nous devons aussi apprendre. Je crois qu’il ne faut pas tout de suite en tant que jeune engagé en politique, qui veut construire une relève assurée pour le Burkina Faso, se mettre à dos des ainés. Quel que soit ce qu’ils ont pu faire, je crois qu’ils ont quelque chose qui peut nous être bénéfique, à savoir leurs expériences. Egalement, dans leur manière de conduire leurs partis politiques, il y a eu des expériences malheureuses et nous devons tirer des leçons pour ne pas, à notre tour, faire comme eux. En politique, sauf pour celui qui est vraiment égaré, nous estimons que ça ne doit pas donner lieu à des divergences à telle enseigne qu’on ne puisse plus se parler. Moi je suis ouvert à tout le monde et j’entends apprendre des ainés qui peuvent être des exemples pour nous, pour éclairer notre cheminement personnel.

Comment se porte le RPR aujourd’hui ?

« Le parti se porte bien, ses instances fonctionnent correctement, les structures géographiques dans les 17 provinces fonctionnent correctement »

En tant que président, le comportement du parti m’étonne fort heureusement. Au Burkina, dans la compréhension de tous, il faut avoir de l’argent pour faire la politique. Quand le parti naissait, beaucoup ne vendaient pas cher notre peau. Mais aujourd’hui, le parti est présent dans 17 provinces. Il a eu des conseillers aux dernières élections municipales ; il y a toujours des adhésions qui continuent de se faire au RPR. Notre ambition n’est pas de couvrir tout de suite et maintenant les 45 provinces du pays. Nous avons d’abord opté, en tant que jeune parti, d’aller pas à pas en mettant l’accent sur des provinces où nous estimons que nous sommes quand même un peu représentatifs et que les petits moyens qu’il plaira à Dieu de nous accorder, que l’on puisse injecter dans lesdites provinces afin de pouvoir faire un résultat. (…) Le parti se porte bien, ses instances fonctionnent correctement, les structures géographiques dans les 17 provinces fonctionnent correctement et nous sommes en train d’aller en congrès en septembre prochain afin de pouvoir préparer les élections à venir. Il s’agira non seulement de restructurer le parti, le redynamiser davantage mais aussi prendre des positions claires et affirmées pour les échéances électorales à venir.

Les élections de 2020 approchent à pas de géant,  est-ce que le RPR sera de la course ?

Le RPR sera de la course. Un parti se crée avec pour ambition de conquérir et de gérer le pouvoir d’Etat. Lorsque vous avez cette ambition et que vous ne participez pas aux échéances électorales, je ne sais pas par quel canal vous pouvez passer pour positionner vos militants et vos cadres dans les sphères de décisions afin de pouvoir contribuer. Nous serons de la partie, mais le format que nous allons avoir viendra des décisions de l’instance habilité qui est le congrès. Il est clair que pour les élections municipales et législatives, nous serons dans la dance. Mais pour la présidentielle, c’est une élection de type particulier qui commande que l’on puisse prendre le temps de roder la stratégie que l’on doit adopter, le tout pour qu’au finish, nous puissions avoir des dividendes politiques.

Vous accompagnez un candidat dont la gestion est beaucoup critiquée par l’opinion publique. Quel est le regard que vous avez sur la gestion du pouvoir actuellement ?

J’ai deux types de regard. D’abord le regard d’un citoyen. En tant que citoyen je dis simplement que nous ne sommes pas satisfaits parce qu’il ne suffit pas d’être de la majorité pour affirmer cela. Le politique n’est pas en dehors de la société. Ce que la société ressent, nous devons en tant que bon politique le ressentir au même titre parce que nous vivons avec la population tous les jours. Nous avons des morts sous nos bras. Chaque jour que Dieu fait, la cherté de la vie ne fait que s’accroitre. Chaque jour que Dieu fait, nous assistons à des événements qui ne sont pas reluisants pour le Burkina Faso. Maintenant en tant que politique, c’est là que l’autre dimension de l’analyse intervient. C’est pour dire que, lorsque vous prenez la gestion du Président Roch Kaboré de 2015 à aujourd’hui, évidemment on peut opiner dans tous les sens. Mais je crois que pour une analyse objective d’une situation il faut donc replacer la même situation dans son contexte. C’est ce qui me fait dire que le Burkina a une histoire. Depuis 2014, date de l’insurrection populaire, nous sommes allés à la transition qui n’a pas été du tout bénéfique pour le Burkina Faso. Apres la transition, les Burkinabé sont dans une insurrection permanente. Aujourd’hui, il y a des espaces de liberté qui sont ouverts et les gens veulent tout, tout de suite et maintenant. Des gens ont risqué leur vie pendant l’insurrection pour réclamer plus de justice, de développement, et il aujourd’hui normal que ces gens s’impatientent. Mais quand vous ne replacez pas la situation dans son contexte, vous pouvez vous tromper en termes d’analyse. C’est pour dire aujourd’hui que le président n’a pas eu le temps de mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu. Il y a d’autres agendas qui sont venus le contraindre à revisiter son programme. Il est ainsi entré dans un système de gestion du pays au cas par cas dans le but d’éteindre les foyers incandescents. Il n’a jamais eu de répit pour pouvoir entamer son programme.

Aujourd’hui, nous pouvons comprendre, pour ce qui est de la gestion du régime actuel, que nous n’avons pas pu donner aux Burkinabé tout ce que nous leur avions promis. Mais cela a une explication à ne pas négliger parce que les Burkinabè nous attendent en 2020  à l’heure du bilan pour, soit nous sanctionner positivement ou négativement. C’est pourquoi, quand bien même que les difficultés sont connues et réelles, nous devons nous organiser et travailler d’arrachepied pour pouvoir engranger des pans de victoire. Je crois que les Burkinabè sont conscients de la situation actuelle de pays et qu’en toute âme et conscience, on ne pourra pas dire que la situation que nous vivons actuellement au Burkina Faso, est l’œuvre ou l’incapacité exclusivement du Président Kaboré.

Je crois que malgré le contexte difficile, il y a eu quand même des acquis. Quand vous regardez au niveau des forages ou il y a eu beaucoup d’avancées concernant la disponibilité en eau potable, également les infrastructures routières et  la gratuité des soins. Il y a des avancées dans beaucoup d’autres domaines mais avec le phénomène du terrorisme, les gens semblent oublier cela. L’un dans l’autre, le Président du Faso fait de son mieux. Nous l’invitons à faire encore plus et nous sommes engagés à ses côtés pour qu’avec l’ensemble des Burkinabè, nous puissions aider au développement du pays. Au niveau du dialogue politique, que ce soit de l’opposition ou de la majorité, nous avons décidé ensemble de faire bloc au tour du Président du Faso afin de trouver une solution idoine pour pouvoir pallier le problème que nous vivons actuellement dans notre pays.

Vous avez pris part au dialogue politique qui s’est  tenu du 15 au 22 juillet 2019. Quelle lecture faites-vous de ce cadre d’échange entre majorité et opposition politique ?

Le dialogue politique pour moi a été un évènement politique historique. De mémoire de jeune politique, nous n’avions  pas encore vu une possibilité qui a été donnée à l’opposition et à la majorité de s’assoir  autour d’une même table pour débattre  des questions qui les divisent. Et je crois que rien que  pour cette symbolique-là,  nous devons  nous féliciter, l’ensemble des  acteurs avec  en tête le chef de l’état, qui donc a usé de ses prérogatives  pour convoquer l’ensemble de la classe politique à s’assoir autour d’une même table et regarder dans la même direction. Et à l’arriver c’était un exercice heureux puisque sur beaucoup de points  qui en amont nous divisaient, à l’arriver nous nous sommes rendu compte qu’en réalité quand nous  parlions par médias interposés, quand nous faisons de la démagogie politique, effectivement  on peut ne pas se comprendre mais quand on s’assoit  enfermés dans une même salle et qu’on a  donc  conscience  que le peuple burkinabè  espère en nous et nous attend à la sortie, nous sommes obligés de mettre de côté  un certain nombre de comportements politiciens  pour réagir et raisonner en tant que fils et fille patriote de ce pays pour trouver des solutions à même de sorti notre pays de l’ordinaire. C’est ce que nous avions fait, et à l’arriver, en tout cas,  nous  sommes fiers de ce que  la classe politique a pu donner  comme exemple  de responsabilité aux autres composantes de la nation.

Personnellement, nous avons été de la partie en tant que membre du comité  préparatoire  qui a été d’un grand apport pour le succès  de ce dialogue politique. Dans le comité préparatoire, il y avait quatre  politiques autour du Ministre d’Etat, Ministre  de l’Administration Territoriale Siméon Sawadogo. Pour l’opposition, il y avait  Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC et Achille Tapsoba  du CDP. A la majorité, il y avait  le secrétaire exécutif du MPP, Lassina Sawadogo et moi-même  Aly Badra Ouédraogo de RPR. Nous avons abattu un travail colossal pour défricher le terrain, nous avons travaillé sur les TDR pour orienter les participants  sur la direction qu’ils devraient prendre. Nous sommes restés rapporteurs au cours des travaux et in fine avec le comité  de suivi  qui a été mis en place pour suivre et évaluer l’état de mise en œuvre des recommandations et des propositions consensuelles. Nous faisons également  partie de ce comité de suivi et en tant que jeune, nous pensons que c’est une invite à redoubler d’effort aux côtés des ainés. Nous attendons donc faire entendre la voix des jeunes au sein de ce comité de suivi pour pouvoir accompagner la mise en œuvre de ces recommandations.

Le MPS est né, c’est un nouveau parti soutenu par des anciens membres de la transition. Quel mot avez-vous à dire par rapport à cela en tant que politique ?

Le Burkina Faso est un pays de droit démocratique et je crois que la création d’un parti politique est libre. L’avènement d’un parti politique éveil toujours en moi un sentiment mitigé. Est-ce un parti de trop ?, ou un parti qui apporte une vision nouvelle ? Ce sont les questions que je me pose. Quand mon parti naissait également, il y avait cette critique qui était faite à notre encontre pour dire qu’on aurait pu aller dans d’autres partis politiques au lieu de créer un nouveau parti. Je ne partage pas cet avis. Un parti politique peut naitre, mais c’est après une analyse de l’échiquier politique national que cela doit se faire. On se pose la question à savoir, en créant le parti, quel doit être sa plus-value. Non seulement en termes de démocratie pour le pays, mais aussi en termes de développement. La société Burkinabè telle que nous la percevons aujourd’hui a besoin de renouveau. Pour atteindre ce renouveau, il faut des patriotes. Un seul ou deux patriotes ne suffisent pas. Il faut que tous les patriotes se rassemblent. C’est pourquoi nous avons donné à notre parti le nom Rassemblement des Patriotes pour le Renouveau (RPR). L’histoire nous a donné raison car à notre suite,  tous les partis qui ont vu le jour, parlent toujours de renouveau. Nous pensons donc que nous sommes le socle du renouveau et cela, nous le revendiquons parce que, de mémoire de politique, nous sommes le premier parti à avoir parlé de renouveau dans ce contexte Burkinabè.

« Ils auront l’occasion de comprendre que ceux qui sont engagés politiquement ne sont pas des paresseux ou des gens qui veulent la courte échelle »

Le MPS est créé, nous souhaitons bon vent à ce parti. Mais je remarque que la plus part de ceux qui animent le MPS sont des leadeurs de la société civile. En effet, entre les OSC et les politiques, il n’y a qu’un pas à franchir. Ils l’ont franchi. Nous les attendrons à l’épreuve. En réalité, quand vous regardez les critiques les plus acerbes qui sont orientées vers les politiques, vous trouverez que la plupart vient des OSC. Maintenant qu’ils ont le pied dans le plat, nous allons les juger au résultat. Mais je veux leur dire simplement que la politique tel qu’ils l’ont appréhendée en étant dans les OSC, ils auront l’occasion de comprendre que ceux qui sont engagés politiquement ne sont pas des paresseux ou des gens qui veulent la courte échelle. C’est un engagement pour la vie et il faut de la conviction. Si les fils de ce pays peuvent s’organiser dans des cadres pour contribuer au développement, c’est une bonne chose. Cela évitera que des OSC s’immiscent dans des affaires politiques ou flèchent des acteurs politiques. Maintenant que nous sommes embarqués dans le même marigot politique, on aura l’occasion de se jauger et de s’apprécier mutuellement. Je leur souhaite bon vent, je souhaite davantage bon vent à mon parti parce que nous pensons qu’au RPR, nous avons la recette miraculeuse pour pouvoir amener tous les Burkinabè à regarder dans la direction de la construction de la démocratie et de la consolidation des acquis en termes de développement pour que nous puissions être un pays émergent à l’orée de 2025.

Un mot à l’endroit des populations qui attendent beaucoup de ce pouvoir ?

 Nous sommes dans une saison hivernale. Je souhaite bonne campagne agricole à nos parents. Dans un contexte difficile marqué par l’insécurité, nous avons une pensée pour l’ensemble des populations déplacées. Je réitère mon soutien et celui du parti à l’ensemble des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso. Je voudrais nous inviter en tant que Burkinabè, chacun à son niveau, de travailler pour que nous puissions retrouver la paix, la quiétude, afin que chaque Burkinabè qui agit puisse trouver de quoi subvenir à ses besoins. Je voudrais aussi leur faire savoir que souvent nous les politiciens, nous parlons publiquement d’un certain nombre de choses, mais dès que la nuit tombe, nous nous rencontrons tous ensemble pour fumer le calumet de la paix. Il ne faudrait donc pas que les populations à la base se laissent diviser par les politiques. Nous devons tous, au moment où le Burkina Faso est traversé de part et d’autre par une crise sécuritaire, nous solidariser davantage. Nous devons savoir que le plus petit dénominateur commun qui nous unit, c’est notre nationalité, notre appartenance à ce pays. Nous n’avons pas un autre pays. Nous n’avons que le Burkina Faso.

Propos recueillis par Armand Kinda

Minute.bf

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