En conférence de presse ce
mardi 21 mai 2019 à Ouagadougou, le Directeur général de la Douane (DGD), Adama
Sawadogo est revenu sur les contestations qui avaient émaillées la mise en
service officielle de la plateforme du Système de liaison virtuelle pour les
opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE) le 16 février 2016. Pour le
DGD, « ce sont ceux qui n’ont rien
compris » de l’importance de cette plateforme qui la contestent
toujours.
SYLVIE est une plateforme électronique qui permet d’interconnecter les structures publiques et privées qui délivrent des documents exigés pour le dédouanement des marchandises. Cette plateforme, en tant que projet, a vu le jour en 2011, après un classement défavorable du Burkina Faso dans le rapport « Doing business ».
A en croire Adama Sawadogo, l’indicateur « commerce transfrontalier » de ce rapport était entaché de contre-performance qui trouvait sa justification aussi bien dans le nombre important de documents nécessaires au dédouanement, que dans leur coût très élevé. Selon les explications données par le DG Adama Sawadogo à cette rencontre avec les Hommes des médias, ce système a été initié pour simplifier et réduire au mieux les délais et les coûts des formalités de pré-dédouanement des marchandises.
SYLVIE dans son acceptation première, poursuit M. Sawadogo, est une plateforme qui permet tout simplement aux importateurs de collecter les documents nécessaires aux formalités de dédouanement avant même l’arrivée des marchandises à la douane. « C’est celui qui n’a rien compris qui pourrait dire que SYLVIE retarde les opérations », s’est insurgé le DG des Douanes, notant que ce système permettra plutôt à la douane d’évaluer, dès le premier jour de l’intention émise par l’opérateur économique d’importer une marchandise, la valeur de sa marchandise à importer. Chose qui lui permettra d’économiser sur tous les plans.
« Tous ceux qui ont élevé la voix contre SYLVIE, ce sont des gens qui n’aiment pas la transparence », concède M. Sawadogo qui a estimé qu’au Burkina Faso, l’incivisme a atteint « un niveau de non-retour » et que si l’on ne prend garde, prévient-il, « ce sont les fondements même de l’Etat qui seront mis en cause ».
« On a un bailleurs de fonds qui a financé le projet (SYLVIE ndlr) à hauteur d’un milliard. C’est un bailleur de fonds au niveau mondial qui accompagne le secteur privé pour faciliter et simplifier les affaires dans le cadre de « Doing Business« , le commerce transfrontalier, et on trouve des Burkinabè ici, qui peut-être n’ont même pas encore quitté le Burkina, qui contestent des choses qui ont fait leur preuve dans d’autres pays. Si ces gens n’ont pas une intention de fraude, je vois rien qui puisse justifier cette contestation», a soutenu Adama Sawadogo. Il a ainsi appelé toutes les populations, les commerçants, les opérateurs économiques, tous les acteurs du secteur du commerce, à venir à la source pour s’informer afin de mieux cerner l’importance du système.
« Nos portes sont toujours ouvertes. J’ai même dit d’enlever les portes pour que celui qui passe sur le goudron, s’il veut, puisse rentrer s’informer et continuer sa route… », a-t-il conclu.
Armand Kinda
Minute.bf