La 4e édition de la Semaine des Activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tiendra du 26 au 28 septembre 2019 à Ouagadougou, précisément au centre international de conférence de Ouaga 2000. L’annonce a été faite par le Ministre en charge des mines et des carrières Oumarou Idani le mardi 17 septembre 2019 au cours d’une conférence de presse. Cette année, la SAMAO, espace de célébration et de valorisation des potentialités géologiques et minières du continent africain, s’offrira au monde sous le thème : « Exploitation des ressources minérales et opportunités d’industrialisation de l’Afrique ».
Le choix du thème, selon le Ministre en charge des mines et des carrières, Oumarou Idani, tient au fait que malgré le boom minier et les performances du secteur des industries extractives, les retombées socio-économiques restent faiblement perçues. Une situation qui, selon lui, pourrait justifier des perceptions sociales négatives et des attentes populaires très fortes vis-à-vis de cette branche d’activités. « Nous avons choisi ce thème afin d’échanger et de définir des stratégies pour renforcer les interactions entre l’exploitation des ressources minérales et l’industrialisation du continent africain », a-t-il expliqué. Cette exploitation, à l’entendre, doit davantage contribuer au développement des autres types d’industries comme les raffineries, les sidérurgies, les industries de services aux mines, et les industries de développement technologiques. Il s’agira à terme, précise-t-il, de s’inscrire dans la dynamique d’implémentation de projets miniers intégrés qui ne manqueront pas de tirer vers le haut les industries agro-alimentaires et manufacturières.
Le Canada sera le pays invité d’honneur de cette 4e édition de la SAMAO. « Cet honneur fait au Canada s’explique aisément par le fait que ce pays a su impulser son développement industriel sur la base de l’exploitation des ressources minières », justifie le ministre, expliquant que le choix porté sur ce pays qui compte le plus grand nombre d’industries minières au Burkina Faso pour être l’invité d’honneur, est motivé par le fait que « le secteur minier canadien et celui burkinabè interagissent au profit de nos opérateurs économiques et de nos peuples ». En effet, les actifs du Canada sur le secteur minier burkinabè se chiffrent à 3,39 milliards de dollars soit environ 2 000 milliards de francs CFA. Sur 13 mines industrielles en exploitation au Burkina Faso, 7 sont canadiennes et sur 3 mines en construction, 2 sont également canadiennes. « Toute chose qui fait de ce pays le premier investisseur au pays des Hommes intègres », a noté le ministre.
Les innovations pour cette édition
Le ministre a d’abord fait un bref bilan des éditions passées et a conclu que le bilan est positif. Il appelle donc les acteurs des mines à « tout faire pour que la SAMAO puisse continuer sa progression ».
Pour cette année, plusieurs innovations ont été opérées pour agrémenter la 4e édition de la SAMAO. De cette série d’innovations, l’on peut citer « la programmation de sessions techniques pour discuter de questions spécifiques, l’adoption de panels débats, l’instauration d’un concours du meilleur stand et l’implication forte du ministère en charge du commerce dans l’animation des débats ». Dans son mot, le ministre Idani a lancé un appel aux professionnels du secteur des mines, aux investisseurs miniers internationaux et nationaux, aux opérateurs économiques, aux banques et établissements financiers, aux fournisseurs de biens et de services miniers, aux Organisations de la Société civile (OSC), aux chercheurs et aux étudiants qui souhaitent prendre part à l’évènement, à s’inscrire et à apporter une contribution active à cette importante manifestation qui leur est dédiée.
« Il y a de l’or partout au Burkina Faso »
Le Burkina Faso est parmi les pays premiers producteurs d’or en Afrique. Ainsi, à travers le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB), beaucoup de recherches ont été faites sur les questions minières de base, et plusieurs campagnes de levée géophysique aéroportée et de levée géochimiques, etc. ont été faites de telle sorte que le pays dispose aujourd’hui de cartes géologiques minières de plus en plus précises sur l’emplacement de ses ressources minières. « Lorsqu’on regarde ces cartes géologiques et minières, nous nous rendons compte qu’il y a de l’or partout au Burkina Faso », révèle le ministre Idani qui se réjoui d’ailleurs de la progression de la production d’or au Burkina Faso ces cinq dernières années où le pays est passé de 32 tonnes à 53 tonnes aujourd’hui. Le pays a au moins une progression de 7 tonnes de productions industrielles par an. « Ce qui est rare dans les autres pays », a-t-il indiqué.
Y a-t-il du pétrole au Burkina ? En réponse à cette question posée par un journaliste, le ministre a voulu être plus expectant. « Nous ne savons pas s’il y a du pétrole au Burkina Faso. Par contre, ce que nous savons est que, nous allons chercher à savoir s’il y a du pétrole », a répondu Oumarou Idani qui n’exclut, tout de même pas, la probabilité d’une présence du pétrole dans le sous-sol burkinabè. « Il y a peut-être un potentiel, surtout que nous disposons de potentiel géologique semblable à de formations géologiques de pays où l’on a trouvé du pétrole », avance-t-il, précisant qu’au niveau du BUMIGEB, des instructions ont été données pour que l’on travaille à affiner les indices que le pays dispose par rapport à ces questions, mais également que « nous puissions adopter une loi portant code pétrolier » dans l’optique de chercher des partenariats pour ceux qui voudraient probablement exploiter le pétrole burkinabè.
Armand Kinda
Minute.bf