L’Association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle (ARCN) a
animé une conférence publique ce samedi 13 juillet 2019 à Ouagadougou. L’ARCN à
travers cette conférence a plaidé la cause des populations « sans actes de naissances » et a lancé un appel aux
bonnes volontés pour résorber ce « drame ».
Au Burkina Faso, l’article 1 stipule que pour être reconnu citoyen, l’individu doit se faire enregistrer à la naissance et disposer d’un acte de naissance. Cependant, s’il arrive que la famille n’ait pas pu enregistrer l’enfant à la naissance, celui-ci peut atteindre la majorité sans être reconnu auprès des autorités. Pour cause, il n’a pas d’acte de naissance qui est pourtant le premier document administratif qui atteste de sa citoyenneté.
C’est justement le cas « d’une frange partie de la population, qui est mise à l’écart de façon administrative, des droits légaux que notre texte de base leur garanti », en a croire les premiers responsables de cette association qui déplore le fait que les personnes ne disposant pas d’acte de naissance soient traitées à l’image des « apatrides » et devront faire face à la rigueur des textes dans la vie courante à savoir problème de scolarisation, de déplacement à l’intérieur du pays, etc.
Aussi, cette mise en quarantaine pousse certains d’entre eux « dans la délinquance ou à l’extrémisme ». C’est au regard d’un tel constat, que Mousbila Sankara et son association ont tenté de palier ce problème en « confectionnant plus de 500 actes de naissances » dans certaines communes. Et sur ces « 500 actes de naissances » établis, « il y a entre 200 et 300 qui aujourd’hui sont inscrits dans les écoles », s’est réjoui Mousbila Sankara, président de l’association.
Les membres de l’ARCN plaidant la cause des personnes qui se retrouvent aujourd’hui sans acte de naissance, ont, par manque de moyens pour poursuivre leurs missions, demandé le soutien « des bonnes volontés » pour permettre à toutes ces personnes de regagner leur citoyenneté et jouir des droits qui sont les leurs. « Nous n’avons plus les moyens pour continuer, c’est couteux », a fait savoir M. Sankara, avant de lancer un appel imminent à l’endroit « des autorités et des hommes de bonnes volontés » à leur soutenir avec quelque moyen que ce soit pour leur permettre d’élargir cette faveur au reste de ces populations « sans actes de naissance ».
« Nous pouvons vaincre le terrorisme »
L’ARNC pense que la lutte contre le terrorisme doit forcément commencer par cette lutte pour offrir des actes de naissance aux populations. Les personnes sans papier ne pouvant pas être retenues dans l’administration publique se retrouvent être la cible des terroristes. Les autorités doivent, selon Mousbila Sankara, repenser le domaine d’établissement des actes de naissance et accepter souvent les jugements supplétifs de ces personnes. « Je pense que nous avons des chances de vaincre le terrorisme et c’est dans ce cadre que nous pourrons organiser les élections », est convaincu Mousbila Sankara qui appelle les partis politiques à s’allier et à travailler dans le sens de la paix.
Elisée TAO (Stagiaire)
Minute.bf