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jeudi 28 mars 2024

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31 ans du MBDHP: bilan et perspectives

Trente et un ans après sa création, le Mouvement burkinabè des Droits de l’homme et des Peuples (MBDHP) marque une halte pour faire un bilan de ses actions et lance des perspectives. A cet effet, le mouvement a organisé un panel, le samedi 22 février 2020 à Ouagadougou sous le thème : « Le MBDHP de 1989 à nos jours: bilan critique de la contribution du mouvement au renforcement du processus démocratique et à la défense des droits humains au Burkina Faso ».

«Le MBDHP est né dans la fournaise et les braises de 1989 allumées par le Conseil du Salut du Peuple1 (CSP1) et continuées par le CSP2, le Conseil national de la Révolution (CNR) et le Front populaire (FP)», a déclaré Me Alidou Ouédraogo, ancien président du mouvement et par ailleurs président d’honneur dudit mouvement qui, précise que «c’est le 19 février 1989 que le MBDHP est né ».

Depuis lors, en effet, le mouvement a participé aux grandes luttes du pays. Cet engagement n’est pas sans conséquence, tant, à en croire le président du Mouvement Chrysogone Zougmoré, les menaces, les intimidations étaient fortes.

Les militants du MBDHP au panel organisé à l’occasion du 31e anniversaire du mouvement

Par ailleurs, le MBDHP par la voix de son président Chrysogone Zoumoré a saisi l’occasion pour rendre un hommage aux pionniers du mouvement qui ont bravé tous les dangers, les menaces et intimidations pour la défense des droits humains et qui ne sont plus de ce monde. « A ces pionniers et devanciers aujourd’hui disparus, nous disons ceci: camarades, compagnons de lutte, combattants de la liberté, en menant dignement votre part de combat pour le bonheur de notre peuple et de la patrie, vous avez eu une vie bien remplie. Vous n’êtes pas morts » a déclaré M. Zougmoré qui promet avec ses camarades, de continuer le combat dans l’accomplissement de la mission du mouvement.

Le MBDHP : acquis, faiblesses et perspectives

«30 ans, c’est l’âge de la pleine jeunesse mais aussi de la maturité », c’est ainsi que le professeur Luc Marius Ibriga a décrit l’existence du mouvement. Ainsi, pour mieux cerner ces 30 ans de vie, le professeur est revenu sur les acquis et les faiblesses du mouvement avant de proposer des perspectives.

Au titre des acquis, le professeur a souligné la contribution du mouvement à l’avènement d’un État de droit et aussi d’un espace de libertés démocratiques au Burkina. « Le MBDHP s’est illustré positivement sur le triple front de la promotion, de la défense et de la protection des droits humains en préservant les citoyens burkinabè des violations massives de leurs droits dont ils ont été victimes pendant la période des régimes d’exception », a apprécié M. Ibriga. Le panéliste précise d’ailleurs que le MBDHP apporte son assistance aux détenus. Parmi eux, les acteurs du putsch de septembre 2015 malgré les traitements infligés à certains militants du mouvement.
De plus, ce dernier a félicité le mouvement qui dans sa lutte contre l’impunité, laquelle lutte a abouti à la création du «Collectif contre l’impunité » après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.

Au plan international, à en croire Luc Marius Ibriga, des missions d’intercession du MBDHP ont conduit à la libération de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire dont l’ancien président Laurent Gbagbo, leader de l’opposition à l’époque. Toutefois, malgré ces multiples acquis, le professeur a relevé certaines faiblesses du mouvement.

M. Ibriga a évoqué « le manque de professionnalisme du MBDHP qui, compte plus de militants certes engagés » que de permanents. Ensuite, a-t-il signalé « la faiblesse de la recherche sur la problématique des droits humains rapportée au contexte burkinabè » avant de terminer par « la frilosité du mouvement quant à son rôle influenciel et ses relations avec les gouvernants ». Sur ce dernier points, « parfois on se demande si c’est un syndicat ou un mouvement des droits de l’homme », s’est interrogé le professeur qui
appelle le MBDHP à plus de flexibilité « pour jouer un rôle d’inter médiation, de tampon afin de faciliter le dialogue social».

Par ailleurs, compte tenu du contexte social marqué par l’insécurité, ce dernier propose comme perspectives au mouvement, de travailler à « imposer le sens de l’État et du bien commun »; à « construire un rempart contre les différentes formes d’arbitraire et des pulsions meurtrières »; à « asseoir une société démocratique apaisée ».

Franck Michaël KOLA
Minute.bf

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