Le balai citoyen a organisé le 31 octobre 2019 à Ouagadougou à l’occasion de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, un panel sous le thème : « An 5 de l’insurrection, les aspirations au changement et le devoir de redevabilité des autorités : bilan et perspectives ». Plusieurs personnalités dont Me Guy Hervé Kam, le Professeur Luc Marius Ibriga, et le Dr Saïdou Abdoul Karim ont livré des communications autour dudit thème.
« Pour notre part, l’insurrection a porté des fruits d’autant plus que ce pourquoi nous sommes sortis, notamment le renforcement de la démocratie par le refus de la modification de l’article 37 nous l’avons obtenu », a estimé Me Guy Hervé Kam, porte-parole du balai citoyen à l’issu du panel qui a réuni des personnes de tout âge. « Nous avons obtenu, non seulement le départ de Blaise Compaoré, mais aussi des transformations importantes à travers les lois qui ont été votées par le Conseil National de la Transition (CNT) », a-t-il ajouté avant d’affirmer : « Aujourd’hui on peut dire que le Burkina a tous les ingrédients pour être un pays où il fait bon vivre. La seule chose qui cause problème c’est la qualité des hommes pour mettre en marche tous les textes en vigueur », a-t-il regretté. Il consent: « c’est vrai, on peut avoir du regret à ce niveau, mais il faut voir le verre à moitié plein » a-t-il recommandé.
La jeunesse est-elle l’enfant pauvre de l’insurrection ?
En outre, de façon générale, au cours de ce panel, les communicateurs ont été unanimes au fait qu’après l’insurrection, les jeunes demeurent des laissés pour compte. De leurs analyses, l’insurrection n’a pas changé fondamentalement la situation des jeunes au Burkina. Ils en prennent pour preuve le manque criard de jeunes dans les sphères décisionnelles, dans les hautes sphères politiques et le sous-emploi pour ne pas dire la précarité de ceux-ci.
La jeunesse doit s’assumer…
Cependant, pour Me Guy Hervé Kam, le salut des jeunes ne viendra que des jeunes eux-mêmes, « Il faut que les jeunes acceptent se salir les mains et qu’ils prennent à bras le corps leur destin afin d’obtenir eux-mêmes ce qu’ils veulent », a-t-il conseillés. Il demeure convaincu qu’ils en ont le potentiel et peuvent y parvenir. Globalement, de l’avis de Me Kam, « l’insurrection était un évènement ponctuel et au stade actuel, il est achevé ». Par ailleurs, en termes de perspectives selon lui, « il appartient aux uns et aux autres de s’appuyer sur ces acquis pour opérer des changements conséquents pour le Burkina », a-t-il conclu.
Hamadou Ouedraogo
Minute.bf