Comme à l’accoutumée, ce 1er novembre 2022, les Forces armées nationales (FAN) ont célébré leurs 62 ans d’existence. A l’occasion, l’association Go-Paga en collaboration avec la Direction centrale de l’Action sociale des Armées (DCASA) a décidé de se montrer solidaire des soldats et Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) blessés au front dans la lutte contre le terrorisme, en partageant avec eux un repas commun.
Djibo, Kaya, Kongoussi, Fada N’Gourma et autres, villes natales ou lieux de résidence pour certains, lieux de services ou de business pour d’autres. Pour eux, ce qui était le lieu de services a trouvé une autre appellation : le front ! Eux, ce sont les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les VDP, déployés sur l’ensemble du territoire national pour défendre l’intégrité du territoire, protéger les personnes et leurs biens, et ce, dans la conviction : « La Patrie ou la mort, nous vaincrons ! »
Pour la Nation, ils ont mis leur vie dans la balance. La guerre n’étant pas finie, ils n’ont pas encore vaincu mais ils n’ont pas perdu non plus. Comme le héros qui revient à la maison avec des marques de la lutte sur le corps, eux sont là, marqués par les stigmates de la guerre. C’est le cas du soldat Tinga (nom d’emprunt) avec qui nous engageons une conversation. L’homme qui porte toujours du sparadrap sur la nuque nous refait son parcours : « je suis sorti en 2019 (sortie de promotion, ndlr) et directement, j’ai été à Bourzanga. Après c’était Djibo. C’est là-bas que j’ai été blessé. » Quand nous lui demandons s’il tient le coup, l’homme qui tourne difficilement la tête arbore un large sourire et nous lance : « c’est comme vous le voyez. C’est parce que ça va beaucoup mieux qu’on est assis ici (communiquant avec les autres, ndlr). »
« C’est une manière pour nous de vous témoigner notre solidarité… »
C’est dire que même blessés, nos soldats et VDP ont toujours le moral haut. Entre provocation et taquinerie, un d’entre eux dans l’assistance lance à notre interlocuteur : « il y a de la bière, tu ne vas pas boire non ? » Et à Tinga de rétorquer : « Bien-sûr, c’est ça même je veux. » En réalité avec son traitement, Tinga ne peut pas boire de l’alcool.
Des Tinga, il y en a nombreux à l’infirmerie du Camp militaire qui les prend en charge. Entre rires, provocations et autres taquineries, ces blessés de guerre restent des soldats dans l’âme comme pour rappeler à la Nation que même quand ça ne va pas, le combat doit continuer.
C’est d’ailleurs pour cela que Go-Paga, en collaboration avec la Direction du Service social des Armées (DECASA), comme à chaque fois que faire se peut, a choisi ce jour de célébration des FAN, pour venir témoigner son soutien à ces personnes qui ont juré de défendre l’intégrité de la nation. « Nous savons que ce que vous traversez est dur. C’est une manière pour nous de vous témoigner notre solidarité et soutenir toutes les FDS. En passant du temps avec vous, nous avons espoir qu’on se partage des moments de joie », s’est exprimé Aziz Dabo, au nom de Go-Paga.
L’initiative de Go-Paga saluée par le CEMGA
Un peu plutôt dans la journée, sous la Coordination de Go-Paga, les veuves de soldats ont offert un repas de midi aux soldats et VDP blessés au front.
L’initiative, dans son ensemble, a été saluée par les hôtes, et même par le Chef d’Etat-major général des Armées, le Colonel David Kabré qui a fait le déplacement pour participer à l’activité. « C’est une initiative que nous encourageons », s’est satisfait le Colonel Kabré. Cela, d’autant plus que pour lui, « la guerre commence par la prise en charge des blessés (…) pour minimiser les pertes après blessures », à travers des systèmes sanitaires très dynamiques. En cela, il a encouragé toutes les initiatives visant à apporter de la solidarité et à remonter le moral des soldats comme des VDP blessés dans leur tâche de défense de la Patrie.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
