A l’occasion de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre des affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, a dénoncé l’absence de l’Afrique aux instances du Conseil de sécurité de l’organisation. Il a aussi appelé à mettre un terme au « paternalisme envers l’Afrique », alors qu’il s’exprimait, le jeudi 21 septembre 2023 à la tribune de l’ONU.
Le porte-voix du président Faure Gnassingbé, Robert Dussey, s’est voulu on ne peut plus clair quant à la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour lui, l’absence de l’Afrique à cette instance de l’ONU est une injustice qui doit cesser. « Pour ce qui est de la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies, je ne vais plus revenir dessus. L’Afrique ne peut plus rester en marge de l’instance à laquelle il revient d’assurer la paix et la sécurité internationale », a-t-il insisté, ajoutant que « le Conseil de sécurité ne peut plus demeurer une simple affaire des vainqueurs et leurs alliés du deuxième conflit mondial « .
Face aux membres de l’organisation des Nations-unies, le representant togolais a indiqué que le continent, Berceau de l’humanité, ne peut plus rester en marge de la marche du monde. « Plus personne n’a mandat de parler de l’Afrique et pour l’Afrique », a-t-il prévenu. « Nous sommes à une nouvelle ère des relations de l’Afrique et du Sud global avec le monde et, l’Afrique n’entend plus, dans la nouvelle dynamique, restée dans l’ombre d’une quelconque grande puissance. Le temps où d’autres entités prétendaient parler au nom d’une Afrique qu’elles n’écoutent même pas ici aux Nations-unies et sur la scène internationale est révolu. Les partenaires de l’Afrique, nouveaux ou les anciens, qui hésitent encore à accepter la nouvelle trajectoire prise par l’Afrique dans le processus d’évolution historique doivent changer d’attitude, d’approche dans une Afrique qui a profondément changé. Ces dernières décennies, notre monde a subi de grandes révolutions silencieuses dont la signification profonde réside dans le renouveau qualitatif qu’elles induisent dans les relations entre les Nations qui les accompagne dans l’histoire. La réalité du monde, c’est qu’il n’a plus de centres de gravité monopolistique. Le centre du monde est désormais ici et nulle part ailleurs. En tout état de cause, ce qui est clair et que je voudrais rappeler ici, c’est que l’Afrique regarde désormais ses relations aux grandes puissances par rapport à ses propres intérêts », a-t-il clamé.
Robert Dussey a poursuivi son discours en faisant remarquer que les rivalités entre les puissances du monde ne doivent pas concerner les pays africains. Par conséquent, dit-il, il n’apparait pas indiqué d’amener les pays africains à prendre position dans des conflits qui ne les concernent pas. « Les rivalités entre les grandes puissances ne doivent pas être d’emblée celles africaines. Tout le défi, pour nous nations africaines, c’est d’éviter de prendre part à des rivalités qui ne sont pas les nôtres. Il nous faut porter nos propres combats qui sont, entre autres la lutte contre le néocolonialisme, la lutte contre la pauvreté, l’industrialisation du continent et la prospérité économique, le combat pour la paix, la lutte contre la désafricanisation de l’Afrique et pour la renaissance africaine et la dignité, la lutte pour nous libérer définitivement de toute subordination étrangère, l’engagement pour une meilleure représentativité de notre continent dans le concert des nations et des continents. Nos combats ne sont ni ceux de l’Ouest ni ceux de l’Est, encore moins ceux d’un quelconque bord ou partie du monde. Nous devons nous concentrer sur nos combats actuels et à venir », a-t-il martelé.
En rappel, l’Assemblée Générale des Nations-unies est une tradition qui veut donner la parole à chaque pays membres de l’organisation, pour donner sa lecture sur la situation mondiale. Cette 78e édition réunit depuis le 19 septembre 2023, à New York, plusieurs dirigeants et représentants des pays du monde.
Minute.bf