La Cour du Naaba a organisé dans la soirée du jeudi 21 mars 2024, à Ouagadougou, une rupture collective suivie de la projection d’un film documentaire sur le projet « Nos voix pour la paix » qui s’est déroulé du 28 octobre au 08 Décembre 2023. Occasion pour Alif Naaba, promoteur de l’espace, et son équipe, de faire le bilan de cette caravane qui a sillonné 8 villes du Burkina Faso.
« Promouvoir la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre les Burkinabè à travers la musique », c’est cet objectif qui a mobilisé, trois mois durant, la crème des artistes burkinabè, à travers la caravane « Nos voix pour la paix ». En 3 mois, ils ont parcouru 2 214 km et offert à plus de 100 000 spectateurs, des concerts gratuits dans huit villes du Burkina Faso, notamment Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Pô, Gaoua, Ouahigouya, Koudougou et Bobo-Dioulasso. Sous la houlette de la Cour du Naaba et avec le partenariat de l’Union européenne, ces artistes ont prêché la paix, la tolérance et le vivre-ensemble aux populations en ce contexte particulièrement difficile que traverse le pays.
Aujourd’hui, le projet se referme, et avec à la clé, un sentiment de satisfaction générale. Pour faire le bilan de cette caravane, la Cour du Naaba a saisi l’occasion de ce « mois de pénitence et de partage » pour réunir chrétiens et musulmans autour d’une rupture collective à Ouagadougou. Après la rupture, artistes-chanteurs, leaders religieux et partenaires culturels ont visionné ensemble le film récapitulatif de la caravane. Un film documentaire de 18 minutes qui revient sur les temps fort de cette tournée qui aura permis de redonner de la joie aux populations.
Pour le promoteur de la Cour du Naaba, Mohamed Kaboré alias Alif Naaba, à travers ce projet, la Musique a une fois de plus joué son rôle de vecteur de paix et de cohésion sociale.
« Le bilan est tout à fait positif. C’est un bilan extrêmement positif parce que la Musique a une fois de plus démontré qu’elle peut être disponible et qu’elle peut être aussi un instrument important pour rassembler les fils et les filles d’un pays et faire passer des messages importants de paix et de cohésion. De manière historique, les artistes se sont mis ensemble, sans considération ethnique, sans frontière et ont décidé de parler de paix, de vivre-ensemble. Et ça, c’est la force indéniable qu’on peut donner à la Musique », a-t-il déclaré. Le message de la paix est donc passé selon lui, et il continuera d’être vehiculé jusqu’au retour de la sécurité au Burkina Faso.
Foi d’Alif Naaba, dans le contexte actuel, les populations meurtries ont besoin d’espoir. Et c’est ce à quoi cette caravane s’est attelée.
« Il faut absolument que même quand c’est dur, qu’on continue d’ouvrir des fenêtres d’espoir. Nos populations souffrent énormément dans les différentes zones attaquées dans notre pays. Mais aujourd’hui avec les messages d’espoir, les gens peuvent continuer d’y croire. Et quand nous sommes allés à la rencontre des populations, nous avons voulu ouvrir des fenêtres d’espoir pour elles », a-t-il dit assurant que l’initiative va se perpétuer dans les années à venir pour le bonheur des populations.
La satisfaction est egalement à son comble du côté des représentants de l’Union européenne, partenaire principal du projet. Pour Karsten Mecklenburg, Ambassadeur adjoint de l’Union européenne au Burkina Faso, la qualité de cette caravane tient autant en son volet humanitaire et social qu’à sa dimension culturelle.
Au-delà des concerts et des moments de communion avec les populations, elle a été, selon lui, un moment d’assistance envers les personnes vulnérables des zones parcourues. C’est donc avec satisfaction, dit-il, que l’Union européenne a accompagné cette initiative.
« C’était un magnifique exercice. La tournée des artistes, avec une énorme qualité d’artistes mais également les activités autour des différents concerts. On est fiers d’avoir, dès le départ, accompagné ce projet, pas seulement avec notre soutien financier mais aussi, sur la route, dans certaines localités. Nos collègues ont suivi la caravane et ont pu voir les activités pas seulement les concerts, mais les rencontres avec les populations, les moments de partage, les chefs coutumiers, les Forces de défense et de sécurité. C’est ça, le message de paix », a-t-il dit.
M. Mecklenburg a assuré que l’Union européenne se tiendra toujours aux côtés de la Cour du Naaba en vue de pérenniser ce type d’initiatives.
Oumarou KONATE
Minute.bf