Le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales (CEDRES) de l’Université Thomas Sankara (UTS) et le Consortium pour la Recherche économique en Afrique (CREA) ont initié une table ronde autour du thème : « Développement du capital humain ». Cette rencontre vise à discuter sur les liens essentiels entre le développement des capacités humaines et l’essor du Burkina Faso. A cet effet, les résultats de trois études réalisées sur la question ont été présentés, au cours de la table ronde qui a regroupé des experts de la Banque mondiale et d’autres institutions, ce mardi 22 octobre 2024 à Ouagadougou.
Le Burkina Faso, nation en pleine mutation, cherche à accompagner sa croissance économique par le biais d’une stratégie centrée sur le développement de ses capacités humaines. Mais à en croire le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales (CEDRES), la crise sécuritaire affecte durablement le développement de ce capital humain.
Dans ce contexte, le CEDRES est persuadé que la croissance des revenus, l’autonomisation économique et les Investissements directs étrangers (IDE) peuvent constituer des leviers essentiels pour amener le Burkina Faso vers des horizons prometteurs. Pour s’en convaincre, le Pr Youmanli Ouoba, directeur du CEDRES, a mis en avant les résultats de trois études sur la question. A l’en croire, ces études ont révélé, par exemple, que l’augmentation du capital humain des femmes grâce à l’accès à l’éducation leur permet d’avoir des revenus plus élevés et réduit la mortalité infantile dans les zones rurales.
« Le gouvernement pourrait envisager de renforcer les politiques relatives à l’éducation des filles afin d’assurer leur autonomisation à l’avenir, car l’amélioration du capital humain des femmes est favorable à leur autonomisation », a, pour cela, recommandé le Pr Ouoba. Il a soutenu que cette autonomisation est cruciale pour réduire la pauvreté et renforcer la résilience des communautés.
De l’importance des IDE pour le développement
La croissance des revenus est primordiale pour toute démarche de développement. Pour Dr. Alain Siri, Secrétaire exécutif de la politique nationale de développement, les IDE jouent un rôle fondamental dans le développement économique du Burkina Faso.
Les IDE, selon ses dires, à l’augmentation des recettes fiscales qui ont un effet positif et significatif sur les dépenses dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Dr Siri a expliqué qu’en attirant des entreprises étrangères, le Burkina Faso profite, non seulement, de capitaux nécessaires pour financer des projets de développement, mais également d’un transfert de compétences et de technologies. Ces investissements contribuent à la création d’emplois et à l’amélioration des standards de vie.
Néanmoins, si l’on suit les explications de l’enseignant-chercheur, pour maximiser les bénéfices des IDE, il est crucial que ces investissements soient orientés vers des secteurs stratégiques (éducation, santé…) qui favorisent le développement des compétences locales. Cela nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement, les entreprises et les institutions de formation.
Pour tout cela, le CEDRESS et le CREA ont formulé des recommandations à l’endroit des décideurs des réformes pour améliorer l’efficacité externe de l’éducation nationale au Burkina Faso, étant donné que la dotation et les rendements du capital humain ont un impact positif sur les revenus.
Des recommandations politiques pour le développement du capital humain
Le CEDRES et le CREA ont relevé que toute politique visant à développer l’offre d’éducation augmenterait les revenus de la population active.
Aussi, ont-ils souligné la nécessité de développer des stratégies innovantes de financement de l’enseignement au Burkina Faso, à travers la mise en place équitable d’un système fiscal ayant pour objectif ultime d’augmenter les budgets éducatifs. Toujours dans le secteur éducatif, le CEDRES et le CREA ont invité le Gouvernement à poursuivre les efforts visant à accroître la scolarisation des jeunes filles.
En outre, au plan sanitaire, ils ont suggéré au gouvernement d’étendre la fourniture de services de santé moderne et d’améliorer la performance des établissements de santé.
Pour information, le CEDRES, est un centre de recherche de l’UTS créé depuis 1977 avec pour mission de soutenir le développement socio-économique du Burkina Faso et de l’Afrique par la recherche et la formation en sciences économiques, sociales et de gestion. Il est structuré depuis 2021 autour de cinq équipes de recherche, dont quatre en économie et une en gestion.
Quant au CREA, c’est une institution de renforcement des capacités visant à éclairer le mécanisme des politiques économiques en Afrique subsaharienne. Il comprend trois composantes principales dont la recherche, la formation et la sensibilisation des politiques.
Mathias Kam
Minute.bf
