Le rapport 2023 de la Fondation Mo-Ibrahim fait le constat de ce que la « bonne gouvernance » a cessé de progresser en Afrique. Le rapport a été rendu public le mercredi 23 octobre 2024.
« L’Afrique a fait de grands progrès au cours des premières années de ce siècle. Mais sur les dix dernières, nous avons constaté très peu de progrès et sur les cinq dernières, la situation a commencé à stagner, et même à se dégrader dans certains cas », a regretté l’anglo-soudanais, Mo-Ibrahim, fondateur de la fondation qui porte son nom.
En effet, tenant compte de 96 indicateurs comme l’éducation, l’environnement, la corruption ou l’existence de services sociaux, la Fondation Mo-Ibrahim fait le classement des progrès en termes de bonne gouvernance en Afrique. Dans son rapport 2023, le classement de la fondation relève des progrès de gouvernance dans 33 pays de 2014 à 2023. Par contre, selon ce même classement, « la situation est pire » aujourd’hui qu’en 2014, pour les 21 autres.
Les Seychelles arrivent en tête du classement grâce à des progrès dans des secteurs comme les infrastructures, l’égalité hommes-femmes, la santé et l’éducation. Ensuite, viennent la Gambie, la Somalie et la Sierra Leone, pour compléter le quatuor de tête.
A l’inverse du groupe des 33 pays où des progrès ont été constatés avec notamment des indicateurs comme l’accès au numérique et des avancées sur la question du leadership féminin, les 21 autres sont impactés par certaines difficultés. Le rapport s’inquiète précisément de la dégradation de la sécurité, de la sûreté des citoyens. A cela, la Fondation Mo-Ibrahim ajoute les questions liées à la pauvreté, la protection sociale… Dans ce groupe de pays, la fondation cite les Comores, la Tunisie, le Mali, l’île Maurice et le Burkina Faso, sans oublier des pays comme le Soudan, le Soudan du Sud et l’Éthiopie qui ont été confrontés à des conflits, au cours des dix dernières années.
Pour information, la Fondation Mo-Ibrahim, depuis sa création en 2006 produit chaque deux ans un rapport sur l’état de la gouvernance en Afrique. Sa force, partant de 322 variables, elle donne une vue plus ou moins complète de la santé de la gouvernance en Afrique, en tablant sur des données comme l’accès aux services sociaux de base, la corruption, la sécurité, la justice…
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