jeudi 21 novembre 2024
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Crise sécuritaire : le SYNAPEC propose la création d’un corps spécial d’enseignants pour les zones rouges

Les membres du Syndicat national des Professeurs d’école (SYNAPEC) ont appelé, en conférence de presse ce samedi 9 novembre 2024, les autorités du pays à la création d’un « corps spécial de professeurs ». Ce corps aura pour mission, disent-ils, d’assurer la continuité éducative dans les zones à défis sécuritaires.

Au Burkina Faso, le secteur de l’enseignement est l’un des plus touchés par la crise sécuritaire. Pour faire face à cette situation, le Syndicat national des Professeurs d’école (SYNAPEC) propose la création d’un « corps spécial de professeurs » destiné aux zones à forts défis sécuritaires. Pour les membres de ce syndicat, l’insécurité ne doit pas être un frein à l’éducation des enfants. Ainsi, avancent-ils, il est urgent que des enseignants soient formés au maniement des armes et au domaine militaire pour être déployés dans les zones dites rouges afin d’y assurer la continuité de l’éducation.

Les conférenciers ont appelé à la création d’un corps spécial de professeurs pour les zones à fort defis sécuritaires

« Il est nécessaire de créer un corps spécial. Les enseignants qui se trouvent dans les zones à forts défis sécuritaires, on les recycle, comme au temps de Thomas Sankara, où les fonctionnaires étaient formés au maniement des armes. On leur donne au moins des armes pour se défendre. Ils peuvent aider nos FDS et les VDP aussi bien dans le renseignement que dans la défense. Nous avons appris que dans le Mouhoun, des gendarmes étaient obligés d’assurer des cours à la place d’enseignants qui avaient fui. S’il y avait ce corps spécial, ils ne fuiraient jamais. Ils resteraient et, tant que les élèves sont là, ils feraient cours. C’est plus que jamais nécessaire », a défendu Germain Bayili, porte-parole du SYNAPEC.

Il a rappelé par ailleurs qu’à ce jour, le corps enseignant compte en son sein plusieurs Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) communaux.

Germain Bayili, porte-parole du SYNAPEC

« Nous avons aujourd’hui plusieurs enseignants qui se sont engagés en tant que VDP. Vous avez entendu, il y a quelques temps, le président du Faso déclarer que les enseignants dans les zones rouges allaient bénéficier d’indemnités de 100 000 FCFA pour les encourager. Ce n’est jamais arrivé. Mais nous, nous ne demandons même pas cette somme. Nous demandons seulement qu’on donne aux enseignants qui servent dans ces zones-là les rudiments nécessaires pour se défendre et qu’ils puissent aussi résister face à l’ennemi », a renchéri M. Bayili.

Autoriser le redoublement des élèves à moyennes faibles

Au cours de ce point de presse, le SYNAPEC a aussi appelé à la suppression du passage automatique dans les classes au primaire. Pour rappel, par arrêté ministériel en 2019, le gouvernement avait décidé de l’interdiction du redoublement en première année des sous-cycles de l’enseignement primaire. Pour les membres du Syndicat, l’application de cette mesure conduit à une baisse du niveau des élèves au primaire.

« Nous constatons qu’à l’examen du CEP, l’élève doit avoir forcément la moyenne pour être admis. De ce fait, il est inadmissible de laisser passer automatiquement un élève dans les sous cycles et lui exiger la moyenne au CM2 pour l’obtention du CEP. Raison pour laquelle le SYNAPEC demande de revoir la réglementation du redoublement au primaire en autorisant aux enseignants de redoubler tout élève ayant obtenu une moyenne annuelle inférieure à 5/10 dans tous les sous cycles, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’on laisse passer un enfant qui a 1 ou 1,5 de moyenne en classe superieure. », a dénoncé Ibrahim Sama, Chargé de la formation du SYNAPEC, soulignant que dans ces conditions l’enfant passe en classe avec ses lacunes et se voit rattraper par les faits au CM2.

Oumarou KONATE
Anifa DERA (Stagiaire)

Minute.bf

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