Les acteurs de la lutte contre le VIH-SIDA au Burkina Faso ont exprimé, ce lundi 2 décembre 2024, leurs inquiétudes face à un éventuel rebond de l’épidémie. C’était au cours d’un point de presse qui a servi de cadre au lancement de la 6ᵉ Campagne de dépistage gratuit du VIH et de l’hépatite B.
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les chiffres restent préoccupants. Pire encore, les jeunes sont particulièrement exposés à un rebond de l’épidémie. Face à la presse ce lundi, les acteurs de la chaîne de lutte contre la maladie, notamment du Conseil national de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST), de la Société burkinabè de Pédiatrie (SOBUPED) et du Programme sectoriel santé de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles et les hépatites virales (PSSLS-IST), ont alerté sur cette situation et invité à une intensification des efforts.
Selon le Dr Salam Dermé, chef du département santé au SP/CNLS-IST, d’importants acquis ont été réalisés ces dernières années en termes de lutte contre le VIH-SIDA. Fin 2023, le taux de séroprévalence était de 0,6 %, soit 6 personnes séropositives pour 1 000 habitants. Le pays comptait environ 95 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH), dont 86 000 adultes (55 000 hommes et 31 000 femmes) et 9 000 enfants. Parmi ces PVVIH, les efforts des acteurs ont permis d’identifier et de placer sous traitement antirétroviral 81 777 personnes.
Cependant, des inquiétudes persistent chez certains sous-groupes spécifiques, notamment les jeunes et les travailleuses du sexe. Selon Dr Dermé, les enquêtes révèlent des taux de prévalence pouvant atteindre 29 % dans ces groupes. « Pour la seule année 2023, nous avons enregistré 2 600 décès liés au SIDA. En termes de nouvelles infections, nous avons enregistré, pour cette seule année, 1 900 nouvelles personnes infectées. Et quand vous prenez ces nouvelles infections, la plupart sont dans le sous-groupe spécifique des jeunes. Nos données nous disent qu’au niveau des jeunes, il faut vraiment redoubler d’efforts parce que, dans le même temps, le nombre de grossesses non désirées est en hausse », a-t-il expliqué.
Pour Dr Dermé, la réduction de la peur face au VIH-SIDA contribue à cette situation. « Actuellement, nous sommes à la veille des fêtes. Quand tu pars dans les pharmacies, les pilules du lendemain sont quasiment en rupture. Ça veut dire que beaucoup ont des rapports sexuels non protégés. Ça veut dire aussi que les jeunes craignent plus les grossesses non désirées que les infections au VIH, aux hépatites B et C, ou encore au papillomavirus humain (HPV) », a-t-il déploré.
Il a insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts pour prévenir une résurgence de l’épidémie. « Si nous ne contrôlons pas l’épidémie dans les sous-groupes à forte prévalence, nous risquons à tout moment un rebond en population générale. Puisque, quand nous étudions les comportements et les données socio-démographiques, on se rend compte qu’il y a une interdépendance entre groupes. Donc le risque de rebond de l’épidémie n’est pas à écarter si nous ne revoyons pas la façon dont nous communiquons avec la jeune génération », a-t-il averti.
Pour information, la campagne de dépistage du VIH-SIDA et des hépatites B et C, lancée ce lundi 2 décembre, s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Elle se déroulera jusqu’au 6 décembre 2024 et inclura également le dépistage de la charge virale pour les files actives.
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Oumarou KONATE
Djamila WOMBO (Stagiaire)
Je donne mon idée en temps que jeune je préfère que le ministère de la santé lute contre les sous groupes de protection et donne un numéro vert là où nous allons dénoncer ces personnes qui sont dans c’est pratique et qui auront une sanction en rigueur d’au moins 6mois de prison ferme avec amende
C’est très noble mais où faire le vaccin de l’hépatite au cas où la personne est positif
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