dimanche 22 décembre 2024
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Violences basées sur le genre : L’UE et Taafé vision encouragent les femmes à dénoncer les abus

Dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre, l’Union européenne (UE) du Burkina Faso et l’association Taafé vision ont uni leurs efforts pour sensibiliser les femmes à dénoncer les abus. C’était à travers une projection-débat. Cet événement, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation « 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG) », initiée par les Nation-Unies, a été centré autour du court-métrage « Terminus », réalisé par la cinéaste Salimata Ouédraogo. L’activité a connu la participation de l’ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi et des autorités de la commune de Saaba.

Le film, d’une vingtaine de minutes, a été conçu pour éveiller les consciences et encourager une discussion ouverte sur ce sujet crucial. En effet, « Terminus » illustre avec puissance les défis auxquels font face de nombreuses femmes victimes de violence, tout en soulignant l’importance de briser le silence. La diffusion du film s’inscrit dans une approche participative et d’échanges constructifs afin d’ouvrir le dialogue sur un sujet encore tabou dans de nombreuses communautés.

Le film Terminus sensibilise les femmes à dénoncer les VBG

Ainsi, la collaboration entre l’Union européenne (UE) et Taafé Vision souligne un engagement commun pour promouvoir les droits des femmes au Burkina Faso.

A en croire l’ambassadeur de l’UE au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, l’Union Européenne est fortement engagée dans la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), tant dans sa politique interne qu’externe. Il s’agit même d’un domaine clé du programme 2020-2027 pour l’égalité entre hommes et femmes. Et cela passe par la culture, qui est, selon lui, un puissant moyen de lutte contre les VBG. « Concrètement, à travers notre soutien, 11 000 cas de VBG ont été pris en charge entre 2019 et 2023 ; plus de 3 millions de personnes ont été sensibilisées au Burkina Faso », a fait savoir M. Aristi Gaztelumendi.

L’ambassadeur Daniel Aristi Gaztelumendi a réitéré l’engagement de l’UE dans la lutte contre les VBG

Du reste, les 16 jours d’activisme sont l’occasion, foi de Daniel Aristi Gaztelumendi, « de sensibiliser sur la question des VBG, de comprendre les souffrances des victimes et aussi de se mobiliser pour la prévention de ces violences et la prise en charge de ces victimes ». Il a annoncé que la collaboration avec le Burkina Faso va se poursuivre en 2025 avec le lancement de nouveaux programmes pour l’égalité des genres et améliorer la prise en charge des victimes.

Taafé Vision, pour sa part, s’est donné pour mission de favoriser la prise de conscience à travers le cinéma et d’outiller les femmes pour qu’elles deviennent actrices de leur propre changement.

Après la projection, un panel débat a été initié pour sensibiliser davantage les femmes à dénoncer les abus

2 à 3 cas de VBG signalés à l’action sociale de Saaba par semaine

Les projections ont été suivies de débats riches et constructifs, permettant aux participants d’échanger leurs perspectives et de réfléchir ensemble aux solutions efficaces pour combattre ce fléau. Des débats, il en ressort que les VBG sont une réalité et un fléau qui prend de l’ampleur. Pire, selon Idrissa Konkombo, chef de service de l’action sociale dans la commune rurale de Saaba, son département est fréquemment alerté des cas de VBG. « Par semaine, nous recevons 2 à 3 cas de dénonciation. C’est à encourager. Je peux dire que de plus en plus les langues se délient et c’est à encourager pour mettre fin à ce fléau », a salué Idrissa Konkombo. Ce dernier a conseillé aux femmes victimes des violences de toujours faire des dénonciations auprès des services habiletés pour que cessent ces actes.

Selon Idrissa Konkombo, son département est fréquemment alerté des cas de VBG

Le plus souvent, les femmes ne savent pas que les violences sont punissables, a confié la juriste Marie Poda. Elle a profité de l’occasion pour rappeler le cadre juridique qui protège les femmes et punit les VBG. « Il s’agit d’une thérapie qu’il faut faire connaître et comprendre aux femmes. Si elles savent qu’elles sont protégées, nous pensons qu’elles peuvent aisément dénoncer et ne plus subir en silence », pense-t-elle.

Élodie Tapsoba, une participante, a salué l’initiative. De son avis, « il est essentiel que de telles initiatives continuent d’émerger, afin de bâtir des communautés plus sûres et plus équitables pour toutes et tous ». Précisons que la projection-débat a connu la participation d’une centaine de femmes.

Vue des participants à la projection-debat

En rappel, cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation dénommée « 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG) », initiée par les Nation-Unies. La campagne a débuté, comme chaque année, le 25 novembre et prend fin ce 10 décembre, journée mondiale des droits humains.

Lire aussi : Des leaders religieux et coutumiers disent non aux VBG

Mathias Kam
Minute.bf

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