mercredi 5 février 2025
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Burkina : Des journalistes s’engagent dans la lutte contre les Violences gynécologiques et obstétricales

Dans le cadre de son projet dénommé « Justice et dignité pour les femmes face aux violences gynécologiques et obstétricales », l’association Action communautaire pour le bien-être de l’enfant et de la femme au Burkina (ABEFAB) a initié, le 20 décembre 2024, une formation à l’intention des journalistes sur la thématique des violences gynécologiques et obstétricales (VGO). Cet atelier, tenu à Ouagadougou, a réuni une vingtaine de journalistes.

Les violences gynécologiques et obstétricales (VGO) désignent des comportements, pratiques ou traitements infligés aux femmes dans le cadre de leur prise en charge médicale, notamment lors des consultations gynécologiques ou des accouchements. Ces violences se manifestent par des attitudes irrespectueuses, des gestes non consentis, ou des interventions médicales effectuées sans justification ou sans l’accord éclairé de la patiente.

La formation a réuni une vingtaine de Journalistes

Au Burkina Faso, ces pratiques sont encore banalisées, bien qu’elles soient omniprésentes dans les formations sanitaires et présentent d’énormes risques pour les femmes. La formation, organisée à l’endroit des journalistes, visait à les sensibiliser à cette problématique. Selon les responsables de l’ABEFAB, l’objectif était de les outiller sur les différentes formes de violences gynécologiques et les conséquences de ces pratiques sur la vie des femmes. À son terme, l’atelier a permis de renforcer leurs compétences pour mieux comprendre leur rôle dans la sensibilisation et le plaidoyer.

« Les violences gynécologiques et obstétricales sont une réalité au Burkina. Des femmes et des filles subissent ces violences lors des soins avant, pendant et après leur grossesse. Et nous comptons vraiment sur vous, les médias, pour sensibiliser les communautés de base à l’existence de ce fléau et les amener à briser le silence. Informer également les agents de santé sur les formes de VGO. En tant que médias, vous êtes écoutés, lus et suivis par de nombreuses personnes, alors votre voix porte davantage », a déclaré Marceline Souala/Tou, présidente de l’ABEFAB.

Parmi les communications présentées lors de l’atelier figurait celle de Sylvie Zoungrana/Konseiga, sage-femme. Selon elle, les VGO, omniprésentes dans les structures sanitaires au Burkina, constituent un problème de santé publique qui nécessite une attention particulière. Parmi les violences les plus fréquentes, Mme Zoungrana a cité celles émotionnelles et physiques, ainsi que le déni de ressources, de services ou d’opportunités.

Marceline Souala/Tou, présidente de l’ABEFAB

En ce qui concerne les causes de ces violences, elle a évoqué, entre autres, le manque de compétences de certains prestataires, l’insuffisance des ressources, notamment la faiblesse des plateaux techniques, et le comportement de certains usagers, tels que l’arrogance ou le refus de se conformer aux consignes médicales.

À l’issue de sa présentation, Mme Zoungrana a formulé plusieurs recommandations pour lutter contre le phénomène. Aux prestataires de soins, elle a conseillé d’intensifier la communication avec les patientes concernant certaines pratiques et méthodes médicales. « Il est important de communiquer suffisamment avec les femmes lors des consultations gynécologiques ou des accouchements, en leur fournissant l’information nécessaire pour leur prise en charge. Il faut promouvoir l’humanisation des soins dans les salles de consultation et dans les maternités, et surtout s’auto-former sur les meilleures pratiques médicales », a-t-elle recommandé.

Aux responsables des structures de soins, elle a suggéré d’organiser régulièrement des staffs et de rappeler aux prestataires l’importance d’une bonne relation avec les patientes. Elle a également préconisé des rencontres périodiques pour discuter des violences basées sur le genre et des VGO au sein des maternités.
Quant aux autorités du ministère de la Santé, la sage-femme les a exhortées à faire de la lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales une priorité dans tous les programmes et à intensifier le plaidoyer avec les associations pour encourager les femmes à dénoncer les cas de VGO.

Sylvie Zoungrana/Konseiga, sage-femme

À l’issue de l’atelier, les journalistes se sont unanimement engagés à inscrire la thématique des VGO dans leurs initiatives de reportages. Ils se sont donné pour mission de dénoncer ces violences et de sensibiliser la population à la nécessité de garantir des soins gynécologiques et obstétricaux plus humains et respectueux de la dignité des femmes et des filles.

Soulignons qu’au cours de cet atelier, l’ABEFAB a salué le mérite de l’article du Journaliste Oumarou Konaté de Minute.bf, sur la thématique des Violences gynécologiques et obstétricales, avec un présent.

Lire l’article ici : Violences gynécologiques et obstétricales : Le cri silencieux des femmes dans les maternités au Burkina Faso

Oumarou KONATE
Minute.bf

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