Répondant à l’appel de leur structure centrale, des centaines de travailleurs ont marché ce samedi 7 mars 2020 à Kongoussi, dans le Bam. Scandant des slogans avec des pancartes à la main sur lesquelles on pouvait lire : « Non à l’IUTS », « Pain et liberté pour le peuple », « Le P.C.R.V soutient la lutte des travailleurs » et bien d’autres, les travailleurs du public et du privé ont massivement répondu à l’appel des syndicats signataires de la marche-meeting de protestation contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs.
Parti de l’entrée Ouest des écoles centres de Kongoussi, les manifestants ont battu le pavé dans plusieurs artères de la ville en passant par le rond-point central avant de se rendre au Haut-commissariat de la ville. Au marché, non loin du rond-point, les marcheurs ont marqué un arrêt d’une vingtaine de minutes. Là-bas, ils ont expliqué à l’opinion publique les raisons et le bienfondé de la marche du jour. Ce fut une occasion pour eux de dénoncer « l’intention du gouvernement à monter les uns contre les autres » quant à l’application de l’IUTS.
« Si le gouvernement raconte dans les médias que les fonctionnaires ne payent pas des impôts, c’est une intoxication. Outre ce que l’Etat nous retient à travers le Service national pour le développement (SND), on coupe l’IUTS dans nos salaires. Au-delà de cela, nous payons les impôts à travers ce que les commerçants nous vendent, sans parler des taxes lorsque nous voulons des crédits en banque », a lâché énergiquement Sana Yacouba, un des manifestants.
Continuant leur périple, ils se sont rendus au Haut-commissaire de la province du Bam. Bien qu’un message n’ait pas été livré à l’autorité provinciale par le collectif des syndicats de la province, les manifestants ont été reçus par le Secrétaire général (SG) de la province au nom du Haut-commissaire, qui était occupé à une rencontre des autorités communales et sécuritaires. Saluant le mouvement pacifique, le SG de la province, T. Armand Dambré promet transmettre à qui de droit ce qu’il a pu constater de la marche des syndicats du Bam.
Après les propos de M. Dambré, les manifestants ont pris d’assaut les écoles centre pour tenir un meeting. À cette occasion, ils ont expliqué aux différents militants les réalités que vivent les travailleurs du public et du privé et les taxes qui leurs sont imposées. Venus de Ouagadougou pour manifester dans sa province, le docteur Mahama SAWADOGO a fustigé la façon dont « le gouvernement MPP » gère le pays. « Ma motivation première c’est le rejet de cette énième coupure du salaire. Nous sommes fondamentalement opposés à cette coupure parce que ça diminue encore le pouvoir d’achat », a-t-il soutenu, expliquant que « dans le principe, quand on ne peut pas améliorer les conditions de vie de quelqu’un, il ne faut pas l’aggraver, ce, d’autant plus que dans ce pays il y a des ressources. Vous aurez constaté qu’il y a eu une explosion des sommes allouées aux caisses noires ».
Tout en rassurant que le pays dispose de l’argent et de ressources mal exploités, M. SAWADOGO a souhaité que la gestion des ressources soit équitable.
Jacques SAWADOGO, Correspondant
Minute.bf