C’est la rentrée des classes, les activités pédagogiques et corolaires reprennent partout. Dans les librairies de la ville de Ouagadougou ce n’est pas la grande joie. Tous se plaignent de la situation sanitaire qui a affecté tous les secteurs d’activités. Une équipe de minute.bf a fait le tour de certaines librairies pour prendre la température de la clientèle.
« Le marché est vraiment timide depuis un moment. Cela est dû à la maladie à coronavirus. D’habitude, à cette période, les parents se bousculent pour acheter les fournitures et à notre niveau on a même pas le temps pour un peu se reposer, mais cette année, ce n’est pas simple on ne dirait pas que la rentrée est arrivée, c’est vraiment compliqué pour nous d’avoir un peu aussi », explique Abdoul Aziz Kiékiéta, libraire en face du lycée mixte de goughin.
C’est la même hymne chez son voisin Noël Ouedraogo qui, également, se plaint du marché morose et aussi de l’augmentation du prix d’en gros des cahiers sur le marché qui les pénalise.
«La rentrée à notre niveau est trop timide mais on se débrouille comme on peut. La maladie a aussi joué sur tous les secteurs, même nous les commerçants ont est touché, il n’y a pas de matériel pour vendre, car les gens n’ont pas pu voyager ce qui complique davantage les choses », indique t-il.
A les en croire, il y a eu une augmentation du prix d’en gros des cahiers, ce qui rend les choses dures à leur niveau, les empêchant d’avoir un bénéfice sur la vente des cahiers. « Les cahiers de 30.000f en gros sont passés à 33.000f, on se débrouille avec et il n’y a pas d’argent donc les commerçants ont augmenté le prix. Les cahiers vendus à 150f l’unité sont passés à 300f et le prix augmente en fonction de la qualité. À notre niveau on ne peut pas faire d’augmentation car les parents se plaignent et on est dans l’obligation de leur vendre au prix habituel pour juste avoir le minimum», nous explique toujours Noël Ouédraogo.
Quant à Robert Traoré, cette crise sanitaire à causé trop de dégâts à leur niveau. Il estime que cette rentrée scolaire est la pire qu’il a vecue. « Cette année est vraiment pire, en plus de ce que la maladie a fait dans notre pays, ce qui a tout bloqué, il y a aussi la galère qui frappe les parents qui viennent prendre souvent les fournitures à crédit, d’autres payent la moitié en attendant d’avoir un peu d’argent pour régler le reste. On est obligé d’accepter car on comprend leur situation mais ce n’est pas non plus simple pour nous ».
Pendant que les libraires se plaignent, les parents d’élèves crient à la désolation. Pour madame Wandaogo, « en cette période de rentrée, ce n’est pas facile pour nous les parents, avec les commerçants, au lieu de baisser le prix des cahiers et autres, ça ne fait qu’augmenter. Parfois on est obligé d’aller prendre des prêts scolaires qui ne suffisent pas pour résoudre les problèmes ».
Zidwemba Issa, président de la section librairie de l’ONACOMB estime que les prix des fournitures sont toujours stables. Et cette augmentation n’est pas un arrêté au niveau national. Pour lui, le changement des prix se trouve au niveau des revendeurs. « Cette augmentation est due à la maladie, ce qui fait que les commandes ne sont pas encore rentrées et les stocks disponibles ne suffisent pas pour la grande masse. C’est peut être ça qui fait l’augmentation. Normalement les prix des cahiers doivent être des prix hors taxe et hors douane pour qu’il n’y ait pas de changement de prix et c’est ce qui se fait au niveau de l’UOMOA. A cause de la maladie on n’a pas pu envoyer de grandes quantités et ça c’est la spéculation au niveau des gens sinon ce n’est pas un arrêté au niveau national ».
A en croire M. Zidwemba, l’ONACOMB essaie à sa façon d’encadrer les choses en luttant contre l’augmentation des prix de façon arbitraire. Il demande donc à l’état de fixer des prix des livres scolaires surtout ceux de l’IPB qui seront connus par tous et que l’état les aide à lutter contre le piratage dans leur milieu.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf