Les «Forces Spéciales», c’est la pointe de l’armée burkinabè créée officiellement par décret le 2 Juin 2021 bien qu’elles existaient de fait. Une force créée dans un contexte où l’armée régulière peine à contenir les attaques à répétition des terroristes contre les civils et les militaires. Les «Forces Spéciales» sont constituées d’un ensemble de corps formant la région militaire de l’armée. Parlant de forces spéciales, on se souvient de l’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle, une force spéciale qui n’a pas une bonne réputation au sein de la population. Les forces spéciales seront-elles différentes de l’ex-RSP ?
Les Burkinabè gardent un mauvais souvenir des forces d’élites. On se souvient de l’ex Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) qui était pratiquement une armée dans une armée. C’était une unité des forces armées chargée de la protection du président du Burkina Faso, des institutions républicaines et de toute autre personne désignée par le président du Faso de 1995 à 2015. Cependant le RSP était accusé d’exécutions extra-judiciaires et d’implication dans certains conflits et guerres civiles à l’extérieur du pays.
En effet contrairement à l’ex-RSP qui était placé sous la responsabilité directe du Chef d’état-major particulier du Président du Faso et du président d’alors, Blaise Compaoré, les «Forces Spéciales», sont placées sous la responsabilité du chef de l’Etat et du Chef d’Etat-Major Général des Armées (CEMGA). Si bien qu’elles ne sont pas dissociées en tant que tel de l’armée. Cette nouvelle force doit donc normalement fonctionner dans le principe comme une branche de l’armée répondant aux directives du CEMGA.
En outre, la création de cette force permettra au président Roch Kaboré de résoudre certains problèmes dans l’armée burkinabé. Bon nombre d’observateurs soulignent un manque de coordination et de promptitude de l’armée à répondre de manière efficace aux attaques terroristes du moment. Les «forces spéciales» pourraient être une réponse plus fine, vigoureuse, plus précise, moins lourde en termes de chaine de commandement et aussi et surtout mieux contrôlée par le président lui-même. Quoi qu’on dise l’ancien président Blaise Compaoré maitrisait l’armée quand il était au pouvoir parce qu’il avait des hommes de confiance dans cette armée et des hommes qu’il maitrisait au sein de l’ex-RSP.
Le danger par contre c’est que la nouvelle force spéciale ne tombe dans les travers qu’a connus l’ex RSP, une armée à la solde d’individus et non de la République.
Puisse cette force soit une réponse, sinon un apport considérable à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
Minute.bf