Le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale a reçu en audience une délégation de l’opposition non affiliée (ONA), ce lundi 19 juillet 2021 à Ouagadougou. Cette délégation a été conduite par Abdoulaye Soma, président du Soleil d’Avenir.
L’ONA a interpellé Zéphirin Diabré, ministre en charge de la réconciliation nationale sur deux points essentiels. Le premier point fait cas de la nécessité d’ accroître l’inclusion dans le processus de réconciliation. « Pour le premier point, nous avons interpellé le ministre sur la nécessité d’accroître l’inclusion dans le processus de réconciliation. Nous pensons qu’il y a matière à réconcilier le Burkina Faso et pour mieux conduire ce processus de réconciliation, il faut qu’il soit globalement inclusif», a indiqué le représentant de l’ONA.
Il indique que pour ce qui concerne l’ONA, pour désigner les représentants de l’opposition politique dans les instances de réconciliation, une note a été adressée au chef de file de l’opposition. « Le chef de file de l’opposition s’est contenté de consulter les partis inscrits dans le cadre de concertation du CFOP», déplore-t-il.
Il précise que le cadre de concertation autour du CFOP n’épuise pas et n’absorbe pas toute l’opposition alors que l’opposition burkinabè a deux cadres de concertation à savoir celui du CFOP et celui de l’ONA.
« A partir du moment où l’opposition toute entière doit être représentée dans une instance et que le chef de file de l’opposition se contente de se consulter à l’intérieur du cadre de concertation du CFOP, cela signifie qu’il y a une partie de l’opposition qui n’a pas été consultée. Alors, les représentants qui sont désignés ne peuvent pas être des représentants de l’opposition toute entière dans les instances de la réconciliation », a signifié le porte-parole de la délégation de l’ONA.
En plus de cela, la loi sur le statut de l’opposition politique a été abordée. « Depuis la création de l’ONA, nous avons attiré l’attention sur les défaillances et les incohérences de cette loi », fait-ilsavoir.

« Adopté en 2009, cette loi avait des incohérences qui étaient moins accentuées. Elle a été modifiée en 2013 et a entraîné beaucoup de difficultés. L’une des modifications de la loi stipule que les partis politiques de l’opposition ne sont plus obligés d’envoyer des notes d’affiliation ou appartenances au CFOP mais doivent faire des notes d’appartenance au CFOP adressée au ministre », a expliqué Abdoulaye Soma.
L’appartenance d’un parti politique de l’opposition au cadre de concertation n’est plus automatique et l’accréditation d’un parti politique au CFOP n’est plus automatique, selon l’ONA.
« Si la République veut que toute l’opposition se retrouve forcément dans un seul cadre, qu’on revise la loi et qu’on le dise correctement conformément à la constitution », futige t-il.
Il ajoute que tant que cette loi n’est pas modifiée et qu’elle reste ainsi, elle laisse cette liberté d’existence de ces deux possibilités dans l’opposition.
A écouter le représentant de l’ONA à la sortie d’audience, le ministre a pris note et dit être prêt à activer les leviers qu’il faut pour identifier les problèmes de la loi, et de ceux de la classe politique afin de trouver ensemble des solutions.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf