Le Syndicat national des Enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS), dans une déclaration, s’interroge sur la nécessité aujourd’hui de fermer le lycée Philippe Zinda Kaboré, pour cette année scolaire 2021-2022. Le SNESS dit avoir toujours défendu « des causes justes et nobles. Et les exemples en la matière sont légion ». Il cite entre autres « l’accompagnement des élèves en 2020 pour l’achèvement de l’année scolaire suite à la survenue de la pandémie de la covid-19, l’appréciation positive sur la question des sujets uniques en Histoire-Géographie et en SVT, de même que l’organisation du Baccalauréat par le MENAPLN à condition que l’accès aux universités publiques ne soit pas contingenté, sont quelques illustrations récentes pour ne pas remonter depuis sa création, en 1972 ».
Mais, le SNESS « ne saurait cautionner la fermeture d’une quelconque structure dédiée à l’éducation, à fortiori le géant Lycée Philippe Zinda KABORE pour les raisons qui (lui) ont été servies à travers la presse ». Ce syndicat dit donc suivre avec un grand intérêt l’évolution de la situation qui prévaut dans ce lycée. « Si la fermeture du lycée Philippe Zinda KABORE le 24 mai dernier pouvait se comprendre au regard du contexte de l’époque ponctué par des actes d’incivisme notoires et excessifs qui avaient indigné l’opinion publique, sa non réouverture pour l’année scolaire 2021-2022 s’explique très difficilement », a indiqué le syndicat dans son communiqué. Cette fermeture, pour ce syndicat, suscite bien d’interrogations.
En effet, il se pose des questions sur le temps qu’il faudra pour rouvrir le lycée Phillipe Zinda Kaboré et surtout, les conditions à réunir « pour rouvrir le noble Zinda, cet établissement légendaire de par sa taille, son ancienneté et les résultats qu’il a produits ».
« Une injustice pour les 3700 élèves… »
La fermeture du lycée Zinda intervenant dans un contexte où plus de 2000 écoles sont fermées au Burkina Faso pour cause de terrorisme, le SNESS se demande s’il est « nécessaire et opportun d’ajouter le LPZK à cette liste déjà kilométrique des établissements publics non fonctionnels (du Burkina Faso), du fait de l’hydre terroriste ? ».
Au regard de ce qui précède, le SNESS estime que « cette fermeture est une injustice pour les 3700 élèves privés de leur cadre d’études habituel et contente du reste un groupe d’élèves indisciplinés qui peut se targuer d’avoir provoqué cette situation ». Pour ce syndicat, « force devrait rester à la loi vis-à-vis de tous ceux qui empêchent le ZINDA de bien fonctionner sans porter préjudice pour autant aux autres qui ne demandent qu’à étudier pour être les futurs bâtisseurs de notre nation ».
Le Secrétaire général national du SNESS, Anatole Zongo qui a signé le communiqué a donc rappelé que la fermeture de ce lycée aura « inéluctablement des conséquences à court, moyen et long terme pour l’éducation nationale, entre autres ».
« Notre structure déplore, en tant que partenaire social, le fait de n’avoir pas été consulté ni sur la fermeture ni sur la décision de redéploiement des élèves et des enseignants ». Une concertation, est convaincu Anatole Zongo, « aurait certainement permis de faire des propositions pertinentes à même de juguler la situation au LPZK sans porter préjudice à ces milliers d’enfants burkinabè, et cela au grand bonheur des parents qui triment dans cette vie chère pour la scolarisation de leur progéniture ».
Ainsi, « que deviendra le ZINDA ? », s’interroge le SNESS qui estime qu’il est toujours possible de régler le problème dudit lycée autrement, ce, avec l’accompagnement notamment des différentes composantes de l’éducation.
Le SNESS appelle le gouvernement à consulter diligemment les partenaires sociaux pour recueillir leurs propositions afin que le problème soit traité autrement. « Nous y attachons du prix au regard du fait que cela nous éloignera d’une nouvelle année scolaire agitée où personne ne gagne », conclut le communiqué.
Minute.bf