Le Rassemblement Patriotique pour le Développement (RPD) a réuni ses membres et militants ce 06 novembre 2021 à Ouagadougou pour une assemblée générale constitutive. L’Assemblée générale constitutive de ce nouveau parti impulsé par Beyon Luc Adolphe Tiao, ancien cadre du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) s’est effectué en présence d’anciens membres et de membre du CDP notamment Mahamadi Kouanda et Mélégué Maurice Traoré. Luc Adolphe Tiao a pu expliquer pourquoi il a jugé nécessaire de créer un parti politique avant de revenir sur son passé d’ancien premier ministre de Blaise Compaoré et l’impact que cela pourrait avoir avec sa nouvelle vision politique.
« Nous avons créé ce parti pour répondre à une offre politique. Parce que nous sommes persuadés que les Burkinabè ont besoin d’une nouvelle offre politique. Ils ont besoin de construire un nouvel ordre fondé sur la confiance et dans la paix », a dit d’entame Luc Adolphe Tiao pour justifier la création de son parti.

Pour lui, il faut une rupture. « Notre pays vit depuis plusieurs décennies dans une espèce de cassure sociale due à de nombreux maux. Nous ne pouvons pas passer toute notre vie à remuer le couteau dans la plaie, à nous regarder en chiens de faïence plutôt qu’à travailler ensemble pour développer notre pays », fulmine Luc Adolphe Tiao. Aussi pense-t-il, « le contexte dans lequel nous sommes commande que les Burkinabè s’entendent qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité afin de travailler pour que la paix revienne rapidement au pays. Ce d’autant plus, estime-t-il que « la question sécuritaire telle que nous la vivons n’est pas l’apanage d’un seul camp politique. Elle concerne toute la société burkinabè et elle impacte négativement sur le vivre ensemble, sur la cohésion sociale et le développement. Aussi, au regard du passé de l’homme on pourrait demander à quel moment l’ancien membre du CDP a décidé de décharger sa posture politique.
À quel Moment Luc Adolphe Tiao a-t-il estimé que la création du RPD était nécessaire?
« Vous savez, les idées lumineuses ne sont pas forcément des idées qui jaillissent depuis longtemps. À partir du moment où j’ai décidé de quitter le CDP, je me suis posé la question de ce que je devais faire après. C’est là que j’ai partagé ma vision avec un certain nombre de camarades qui ont accepté qu’ensemble, nous puissions également créer un parti politique qui apportera sa contribution au développement du Burkina Faso », confesse-t-il.
Faut-il le rappeler, Luc Adolphe Tiao était le Premier ministre du dernier gouvernement de l’ex-président Blaise Compaoré, emporté par une insurrection populaire. Au regard de cet état de fait, celui-ci, vêtu de sa nouvelle tunique de chef de parti politique sera-t-il ou ne sera-t-il pas désavoué par les Burkinabè? Le concerné pense que non. « Ce que je retiens de ce qui est arrivé depuis l’insurrection populaire, c’est que les Burkinabè ont le sens du pardon, les Burkinabè sont tolérants. Malgré la situation dans laquelle je suis, j’ai pu compétir à des élections. Je suis un citoyen qui jouit pleinement de ses droits », s’est défendu Luc Adolphe Tiao tout en faisant noter que la création de son parti politique, c’est pour lui aussi, « une manière de corriger ce qui n’a pas été bien fait ». Il renchérit dans cette sorte de mea culpa en disant: « quand vous êtes dans le pouvoir, il y a des aspects que vous ne pouvez pas appréhender ».
En outre, en guise de conclusion, l’ancien premier ministre de Blaise Compaoré, récent démissionnaire du CDP assure de son renouveau et du fait qu’il est l’homme de la situation pour le Burkina : « J’ai fait l’expérience du pouvoir, j’ai fait l’expérience d’une opposition bien connue donc je suis bien placé pour apporter des solutions qui puissent réconcilier les Burkinabè ».
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf