La population de Ouidtinga est mécontente et remontée. Elle l’a fait savoir au cours d’une rencontre ce samedi 19 février 2022. Réunis au sein de l’Association Sidinwa pour le développement du village de Ouidtinga, les habitants de ce village ont appelé les autorités en rescousse pour trancher sur un litige foncier qui les oppose aux promoteurs immobiliers d’une part, et les promoteurs immobiliers eux-mêmes d’autre part.
Le litige tel que présenté par cette association est que IMMOREX, la première société immobilière à s’installer dans la localité « a foulé au pied les règles de l’art » dans l’acquisition des terrains. A les entendre, dans les méthodes d’achat pratiquées par cette dernière, il y a le cas de nombreux terrains usurpés et vendus par des personnes qui ne sont nullement propriétaires, ce, à l’insu des vrais propriétaires.
Et à en croire le secrétaire général de l’association, cette société revendique une très grande superficie de terrain, plus qu’elle n’en a acheté et cela leur paraît inacceptable. « C’est vrai qu’elle a acquis des terrains mais il y a beaucoup de terrains qui ne lui appartiennent pas. La société a englobé tout ça dans un titre foncier qu’elle a obtenu de l’administration. On ne peut pas avoir fait un titre foncier de 666 ha dans notre village, sans avoir pris le soin de vérifier avec toutes les personnes concernées qu’il n’y a aucun problème. Mieux sans même avoir eu l’aval des autorités religieuses ou coutumières », a dénoncé Isidore Bougouma, Secrétaire Général de l’association Sidinwa pour le développement du village de Ouidtinga.
Conséquences, des terrains familiaux ont été vendus à l’insu des vrais propriétaires ou des autres membres de la famille par des personnes non habilitées, « surtout des frères ou enfants cupides » qui ont utilisé divers stratagèmes pour apporter la copie de la CNIB ou faire la transaction sans en avoir l’autorisation, a révélé Gabriel Sawadogo, un autre conférencier. En effet, explique-t-il, sur le total de 666 ha revendiqués par cette première société immobilière, seulement 330,76 ha sont exactes.
« Il y a des personnes qui voulaient engager la réalisation des projets et qui ont été confrontées au fait que le titre foncier qui a été établi comprend leur terrain. Ils n’étaient pas au courant (…), donc qu’est ce qu’il faut faire? », s’est interrogé Isidore Bougouma. Il est donc naturel, répondit-il, que les vrais propriétaires de ces terrains vendus frauduleusement ne reconnaissent pas ces ventes conclues avec IMMOREX, qu’ils refusent de valider le forfait et choisissent de revendre leurs terres à un autre promoteur.
Il affirme que pour toutes ces ventes/achats de terres, il n’y a jamais eu de représentation de l’administration ; ni représentant du comité villageois de développement (CVD) quand il en existait, ni conseiller, ni même chef de village. Dans ce sens, il juge le titre foncier obtenu par cette société immobilière d’illégal. Ainsi, demande-t-il que ce titre foncier soit revu et que les personnes qui ont leur terrain englobé dans ce titre foncier retrouvent la propriété de leur terrain.
Toute tentative, selon eux, de résoudre le problème à l’amiable a été vaine. Pis, disent-ils, la société IMMOREX a refusé d’aller sur le terrain pour une clarification des situations litigieuses. Personne des 37 plaignants n’a été approché encore moins entendu par qui que ce soit dans le cadre d’une enquête entrant dans la procédure de délivrance d’un titre foncier, selon les conférenciers. Ils appellent les autorités de se pencher sur cette affaire afin d’apporter les solutions idoines le plus tôt possible.
En rappel, Ouidtinga est une localité située au Secteur 49 de l’arrondissement 11 de la commune de Ouagadougou. Elle fait frontière à l’est avec le village de Talarghin de la commune rurale de Saaba, au Sud avec le village de Guiguemtenga de la commune rurale de Koubri, à l’ouest avec le quartier de Balkuy et au nord avec Dagnongo et Karpala.
Mathias Kam, (Stagiaire)
Minute.bf