Suite et fin des plaidoiries du collectif des avocats de la défense pour l’accusé Gilbert Diendéré ce 25 mars 2022. Me Mathieu Somé a rappelé face au juge le contexte qui a prévalu aux événements du 15 octobre 1987 avant de demander la libération de son client pour prescription des charges qui pèsent contre lui.
Selon l’avocat, les coups d’État dans les années 80 étaient « monnaie courante ». Le Burkina n’a pas fait l’exception, avec une succession de coup d’État durant ces années là. Et pour lui, on ne peut pas comprendre les tueries du 15 octobre 1987 sans faire recours au contexte. Il cite dans son exposé, un ouvrage du témoin Basile Guissou. Dans cet ouvrage, ce dernier affirmait que les suspicions étaient vives entre le camp dit pro-Blaise et celui dit pro-Thomas. « Il a dit que des gens sans l’accord de Thomas voulaient neutraliser Blaise Compaoré, et les deux autres leaders de la révolution au profit de Thomas Sankara » appuie-t-il.
Ces témoins, soutient l’avocat, une fois à la barre sont devenus muets, exaltant même les différentes parties, pourtant ils ont contribué à, « saoûlé l’opinion publique sur ce dossier par des déclarations fortuites », estime l’avocat. Il poursuit en indiquant que ces témoins racontaient ce qu’ils ne connaissaient pas, ce qu’ils n’ont pas vu ou entendu. « Parce que Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafondo sont absents, et le général est là, il faut lui coller tout. On va où là ? Allons seulement ! » a-t-il fustigé.
Selon lui, le droit se base sur les faits, les preuves et en l’espèce il n’y a rien contre l’accusé Gilbert Diendéré. Me Mathieu Somé est revenu sur l’élément légal des infractions qui pèsent sur l’accusé Gilbert Diendéré et pour lui, il y a « prescription » en la matière et donc Gilbert Diendéré doit être acquitté.
Les plaidoiries ont pris fin sur ces mots de l’avocat. À présent, la parole est donnée à l’Agent judiciaire de l’État (AJE), puis aux accusés pour leur mot.
Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf