Le Collectif des syndicats de l’Aéronautique civile au Burkina au cours d’une conférence de presse, le vendredi 25 mars 2022 à Ouagadougou, a demandé aux nouvelles autorités d’annuler la convention de concession de l’aéroport International de Ouagadougou au groupement MERIDIAN-AMP. Sans détour, le collectif a accablé le régime déchu d’avoir signé cette convention qui ne protège pas les intérêts du peuple burkinabè.
Pour le projet qui devrait ouvrir de « perspectives heureuses et ambitieuses pour l’avenir du transport aérien au Burkina », eu égard à « sa position stratégique au cœur de l’Afrique de l’Ouest », le Collectif des Syndicats de l’aéronautique civile a formulé un certain nombre de récriminations.
Le porte-parole du collectif, Ahmed Lamizana, a dénoncé la concession de la gestion de l’aéroport de Ouagadougou-Donssin « sur 30 ans contre un investissement provenant de MERIDIAM-AMP d’à peine 20% du coût total du projet. » Dans le détail, ce dernier a expliqué que sur les 500 milliards de F CFA que devrait coûter le projet, le Burkina a mobilisé les 400 milliards et que le reste, selon la convention, devra être réglé par le groupement MERIDIAM-AMP. A en croire Ahmed Lamizana, cette forme de privatisation ne garantit pas les intérêts du Burkina Faso, qui selon ses explications, se contentera de seulement 20% des bénéfices contre 80% pour MERIDIAM-AMP. Il a notamment pointé du doigt « l’ambiguïté entretenue dans la gestion de la sûreté, domaine de souveraineté de l’Etat, qui est soi-disant exclue du périmètre de la concession mais dont 80% des redevances sont reversées au concessionnaire. »
Le sommet de Paris qui a tout changé…
Pour prouver que cette privatisation n’avantage en rien le Burkina, Ahmed Lamizana a révélé que suite aux interpellations du syndicat, le gouvernement s’était ravisé à signer la convention de concession. Dans une correspondance signée par l’ex-ministre de l’économie, Lassané Kaboré et dont les conférenciers ont eu copie, le gouvernement relevait « un certain nombre d’incohérences et d’insuffisances » dans l’offre de partenariat proposé par MERIDIAN-AMP. Dans la note, l’ex-ministre disait de ce fait « rechercher un partenaire pour la réalisation de l’ouvrage de l’aérogare et les infrastructures complémentaires, sous forme de Partenariat public-privé, à paiement direct par l’Etat. » Le ministre Kaboré disait, également, « rechercher un partenaire qualifié, dans le cadre d’un appel ouvert, pour l’exploitation et la gestion dudit aéroport », invitant MERIDIAM-AMP à « formuler [sa] meilleure offre… au plus tard le 30 mai 2021. » « Telle fut notre grande surprise quand il (le gouvernement) est passé aux forceps en signant la convention de concession en octobre 2021 en présence des ministres en charge des transports, de l’économie et des finances », a regretté le porte-parole du collectif. A l’entendre, les choses ont tourné après la participation à Paris de l’ancien président, Roch Kaboré, à un sommet. M. Lamizana pense que c’est pendant ce sommet que les lobbies français « ont eu le temps de convaincre le président (Roch kaboré). »
Le Collectif pour l’annulation de la convention
Ainsi, dénonçant cette décision de l’ex-gouvernement qui n’a pas associé les acteurs clés et les partenaires sociaux, Ahmed Lamizana et ses camarades ont le regard tourné vers les autorités de la transition, comptant sur leur « perspective de la refondation des valeurs de la Patrie. »
Précisément, les conférenciers ont plaidé pour « l’annulation de cette convention de concession de l’aéroport international de Ouagadougou-Donssin avec MERIDIAM-AMP ; la révision de la conduite et de la gouvernance du projet ; l’élaboration d’une nouvelle stratégie qui sera profitable au peuple burkinabè. »
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
Bonjour, je salut cette pensée à l’intérêt de l’opinion publique, pourquoi faire signer un convention sur 30 ans ?? Mais c’est inadmissible , l’esclavagisme fait toujours parler de lui dans mon pays.
C’est très dommage……..