Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque métropolitain de Ouagadougou livrait le mercredi 17 avril 2019 à Ouagadougou, le message de Pâques 2019. Il a aussi annoncé la tenue du congrès panafricain de la miséricorde divine à Ouagadougou du 18 au 24 novembre 2019. L’occasion a été pour le cardinal d’appeler les fidèles chrétiens à la prière, le jeûne, l’aumône et le vivre ensemble.
Le congrès panafricain de la miséricorde divine s’inspirera de la richesse de la parole de Dieu, du Magister de l’Eglise, a indiqué le cardinal Philippe Ouédraogo. Ce congrès qui se tiendra sous le thème : « La Miséricorde Divine, une grâce pour notre temps », abordera les thématiques cruciales telles que la pauvreté, les guerres, les conflits, le tribalisme, la corruption, des maux qui affligent le continent africain. Plus de 800 participants sont attendus à Ouagadougou dans le cadre de ce congrès.
Dans son message de Pâques 2019, le cardinal s’est ainsi appesanti sur le carême des fidèles chrétiens. Il rappelle que tout vendredi, pendant toute l’année, est jour de carême. Aussi, le mercredi des cendres et le vendredi saint, dit-il, sont les deux grands jours de carême pour les chrétiens. « Notre carême prend sa source dans la Bible », a-t-il justifié. Ce carême, ajoute-t-il, est une rencontre avec Dieu. Le jour du carême, c’est la prière, le jeûne et l’aumône. L’on doit s’abstenir, se priver de l’alcool, de la viande, et aussi de la nourriture. Il rappelle que le triduum Pascal constitue les temps forts de la semaine sainte. Ces jours saints nous invitent à nous unir au Christ dans sa passion, sa mort et sa résurrection.
Ainsi, le jeudi saint, la Messe du soir est célébrée en mémoire de la Cène du Seigneur. A cette Cène, « Jésus nous donne le plus grand commandement : l’amour », explique l’archevêque métropolitain de Ouagadougou. Le vendredi saint, les chrétiens célèbrent la « Passion et la mort du Seigneur Jésus Christ ». Ce jour, tout chrétien est invité à la pénitence, à la mortification par le jeûne, l’abstinence, la prière et l’aumône. Le samedi et le dimanche de Pâques, c’est la Résurrection du Christ qui est célébrée.
Intervenant sur les violences communautaires qui ont frappé le Burkina Faso cette année causant la mort de plusieurs personnes, le cardinal Philippe Ouédraogo a invité les populations à prier et à être solidaires aux victimes de ces violences. Il appelle à une solidarité à travers des dons de vivres et de matériels pour soutenir les personnes déplacées. Les dons peuvent être envoyés à l’OCADES paroissiale ou diocésaine. Il a aussi recommandé la prière de tous, pour les agents pastoraux et autres personnes enlevées par les terroristes.
Interrogé sur la question de la réconciliation nationale demandée par certaines institutions du pays, le cardinal Philippe Ouédraogo a d’abord expliqué qu’en chacun de nous il y a de la lumière et un peu de ténèbres, il y a le bien et aussi le mal. Il en appelle donc à un peu plus de lucidité, de modestie et d’humilité de la part des uns et des autres. Chacun a quelque chose à apporter pour le vivre ensemble dans notre pays. « Nous chrétiens, nous sommes très sensibles à cette trilogie : réconciliation, justice et paix. Qu’est ce qui est prioritaire ? Est-ce la réconciliation ? La justice ? Ou la paix ? Ce sont trois éléments essentiels à conjuguer de façon harmonieuse pour arriver à un résultat satisfaisant », argumentera le cardinal qui dit ne pas être pour des idées arrêtées qu’ont certaines populations selon qui : « c’est la justice ou rien du tout. Ou il y a la réconciliation, ou il n’y aura jamais de paix… ». Cette façon de voir les choses est « un peu trop calée », selon lui. Il a donc souhaité que l’on prie dans la perspective de l’Eglise, de cette trilogie : réconciliation, justice et paix, qui a une interaction intrinsèque. « Il faut conjuguer les trois de façon harmonieuse pour arriver au vivre ensemble dans la paix », a-t-il conclu.
Armand Kinda
Minute.bf