L’Agent judiciaire de l’État (AJE) a demandé à se constituer partie civile dans le dossier Thomas Sankara. Dans les plaidoiries des représentants de l’État, ce lundi 25 avril, ils ont demandé réparation pour préjudice subi à hauteur de 1 145 462 048 FCFA.
Selon l’Agent judiciaire de l’État (AJE), le préjudice subi par l’État burkinabè est énorme. De l’attentat à la sûreté de l’État en passant par l’inaction de l’État suite à un coup d’État. L’AJE cite comme préjudice : « le dédommagement fait à certaines familles (sauf celle de Thomas Sankara qui a refusé), la somme de 430 millions de FCFA en 2021 ; la réparation de la porte du secrétariat du conseil de l’entente à 5 millions de FCFA ; des munitions utilisées soit plus de 200 munitions évaluées à 7 millions de FCFA ».
Pour le coût général des préjudices moraux, matériels et financiers, l’État a demandé par l’AJE, que Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et les autres condamnés lui restituent « la somme de 1 145 462 048 FCFA ».
La défense prenant la parole s’est inscrite en faux des plaidoiries de l’AJE. Me Olivier Yelkouni a demandé que la requête de l’AJE soit « irrecevable ». Il se justifie en ces termes : « l’État dit qu’il a été inactif et demande à ce que les civils soient condamnés. C’est quand même paradoxal ». Mieux, pour les sommes demandées comme réparation, Me Olivier Yelkouni déclare que celles-ci sont « fantaisistes », car aucune facture n’a été fournie attestant d’une réparation d’une porte à hauteur de 5 millions de FCFA.
Outre la famille Sankara qui ne réclame « rien », les autres victimes ont fourni des écritures à la chambre pour obtenir réparation des préjudices subis. Selon Me Séraphin Somé, les préjudices subis par les familles dépassent de loin les sommes imposées de force par l’État en 2021.
Pour rappel, il s’agit de 11 sur 14 accusés, a qui, l’AJE demande de lui payer les plus d’un milliard. Bossobé Traoré, Jean Christophe Guiebre et Amadou Kafando ayant été acquittés.
Mathias Kam
Minute.bf