Réagissant lors d’une conférence de presse du cadre « deux heures pour nous deux heures pour Kamita » sur la situation nationale ce lundi 11 juillet 2022 à Ouagadougou, Serge Bayala Imhotep a fustigé la démarche des militaires au pouvoir visant à aller à la réconciliation nationale en « faisant fi des décisions de justice ». Selon lui, la réconciliation nationale « ne dit pas sacrifice de la justice, encore moins un rempart pour amplifier l’impunité ».
Blaise Compaoré a effectué un bref séjour au Burkina Faso sur invitation du président du Faso, Paul Henri Sandaogo Damiba, pour prendre par à une rencontre de concertation entre les anciens chefs-d’Etat. Ce retour est vu par Serge Bayala Imhotep comme « un gymnaste de basse qualité ».
Selon ce dernier, la réconciliation nationale sur laquelle est fondée le retour de Blaise Compaoré ne peut être obtenue que par la formation « de deux camps ». Celle des victimes et celle des bourreaux dont il faut des investigations pour établir la culpabilité.
« Pour le cas Thomas Sankara, la justice a tranché et a mis sous coupe de perpétuité le coupable. Ça veut dire qu’on n’est plus dans une présomption d’innocence mais de culpabilité. Et malheureusement le coupable vers lequel on nous invite à être clément ne reconnaît même pas avoir commis de faute », déplore-t-il. Cette réconciliation, toujours selon lui, ne peut donc pas se faire si le « coupable » n’est pas connu, puisque poursuit-il, « jusqu’à présent Blaise Compaoré n’a pas reconnu qu’il a commis l’attentat à la vie de Thomas Sankara ». « C’est un gymnaste d’État qui n’engage que les militaires », a-t-il martelé.
De la défense de l’intégrité du territoire national
Serge Bayala Imhotep, dit avoir été « choqué » en moins de 6 mois d’exercice du pouvoir des militaires, « par son extraordinaire médiocrité ». À l’en croire, même « le pouvoir catastrophique de Blaise Compaoré a su préserver des éléments de dignité », à savoir la sécurité. C’est dans ce sens que Serge Bayala Imhotep et ses camarades ont appelé les militaires au pouvoir à « un sursaut d’orgueil pour l’honneur dans la défense du drapeau national en faisant la guerre » pour inverser les rôles dans la lutte contre le terrorisme, « afin de mieux négocier ».
« Nous disons simplement que si le MPP nous a fait quitté sur les rails d’un bon destin, le MPSR a non seulement déplacé les rails et les a cassés et dispersés dans la nature », a-t-il fustigé pour conclure.
Mathias Kam
Minute.bf