Ceci est une tribune de Bakary Bonou sur la nécessité de collaboration entre populations et forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme.
« Le Burkina Faso subit les attaques terroristes, et depuis plusieurs années, les Forces de défense et de sécurité (FDS) bravent cette situation pour la contenir. Mais, la balance pèse toujours du côté des forces du mal. Il s’avère indispensable que FDS et populations collaborent, à tout prix et cela de façon franche dans cette guerre asymétrique.
Les « barbus » ou hommes enturbannés qui ne sont rien d’autre que les terroristes étaient à nos portent depuis 2013. L’artiste musicien Seydou Zongo alias Zêdess qui tirait la sonnette d’alarme dans sa chanson : « Les barbus » a même dit qu’il s’emporte. D’autres voix également se sont levées pour attirer l’attention de qui de droit car, quand la case de ton voisin brûle, le tien est aussi menacé. Nous n’avons pas fini d’en parler que trois ans plus tard, en 2016, les terroristes se sont signalés à Ouagadougou, dans la capitale, avec les attaques spectaculaires et violentes de l’Hôtel Splendide et de Capuccino, pour ne citer que celles-là, faisant de nombreuses victimes. Depuis lors, des attaques endeuillent pratiquement chaque jour des familles entières, surtout celles qui sont dans les confins du Burkina Faso sans protection adéquate.
La contribution des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), à un moment donné, a été aussi pensée et mise en œuvre pour aider les FDS à contenir l’hydre terroriste. Mais les VDP font, au même titre que l’armée régulière, les frais des attaques violentes des hommes armés non identifiés (HANI). Au tout début, il s’en prenaient seulement à ceux qui les combattaient, puis aux agents de l’administration et enfin tout le monde aujourd’hui. Contre toute attente, ces forces obscurantistes se comptent parmi les Burkinabè impitoyables devant leurs frères, sœurs, pères et mères. Et, la recrudescence des attaques terroristes montre que leurs auteurs veulent, ad vitam aeternam, semer le mépris, la haine et la violence au pays des Hommes intègres.
Mais, pourquoi, des Burkinabè s’élèvent contre des Burkinabè ? Qui les instrumentalise pour qu’ils mettent un terme à la vie de leurs compatriotes ? Pourquoi, ces derniers veulent gagner coûte que coûte même si, à la fin ce serait une victoire à la Sisyphe ? Les motivations des malfaiteurs sont certainement multiples et profondes mais celles des autres Burkinabè victimes des violences perpétrées par les premiers sont grandes. Elles commandent de privilégier donc la collaboration entre les populations elles-mêmes et les FDS dans le cadre des renseignements pour venir à bout de cette crise qui n’a que trop duré.
Ainsi, les habitants aux tréfonds du terroir burkinabè doivent travailler en symbiose intelligente pour dénoncer d’abord toute forme de radicalisation au sein de leurs familles respectives, ensuite sensibiliser leurs semblables et enfin collaborer franchement avec les FDS en leur fournissant souvent des renseignements précieux. Mais, face à ces actions qui sonnent comme des impératifs chez les populations, les FDS aussi doivent faire preuve de collaboration réciproque franche en sécurisant les habitants dans leurs obligations de travailler avec eux. En conséquence, c’est cette symbiose entre populations et FDS qui sera le fer de lance de la lutte réelle contre le terrorisme. Car, si tant est que ceux qui nous frappent ont réellement le sang burkinabè qui coule dans leurs veines, ils ne sauront résister à une union sacrée entre les autres Burkinabè déterminés et pressés de ranger dans les oubliettes cette épisode sanglant de l’histoire du pays.
Bakary BONOU«
Minute.bf