Ceci est une déclaration du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et ses organisations membres (l’AJB, la SEP et le SYNATIC) sur les velléités de remise en cause du Conseil supérieur de la communication (CSC) »
Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et ses organisations membres (l’AJB, la SEP et le SYNATIC) observent avec la plus grave inquiétude l’accumulation des atteintes et des menaces d’attentats contre les libertés, notamment la liberté d’expression et de la presse. Depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le CNP-NZ de concert avec l’ensemble des Organisations professionnelles des médias (OPM) n’a eu de cesse d’attirer l’attention des nouvelles autorités sur les atteintes aux libertés et les menaces qu’elles font peser sur les médias. En témoigne la déclaration des OPM du 25 avril 2022. La situation se cristallise depuis plusieurs mois sur le cas du Conseil supérieur de la communication (CSC) dont le fonctionnement est bloqué par des procédures judiciaires et une volonté politique manifeste de caporaliser l’institution au mépris de la loi et des acquis sur le statut de l’autorité de régulation. Le 11 juillet 2022, à la suite du procès en référé qui avait confirmé la validité du procès-verbal de l’élection du nouveau bureau du CSC, les organisations professionnelles des médias, dans une déclaration commune appelaient à une entente des conseillers et à la prise de mesures devant assurer le plein fonctionnement de l’instance de régulation surtout par ces temps où les défis s’accumulent. Cela passe par la prise de décrets par le Président de la Transition pour entériner l’élection du président et du vice-président du CSC. Près d’un mois après, c’est avec grand regret que nous constatons que le blocus perdure par la faute de l’autorité politique. Aux dernières nouvelles, des informations font état d’une volonté de dissoudre le collège des conseillers ou l’institution sur le prétexte de la crise. D’ores et déjà, le Centre national de presse Norbert Zongo et les organisations membres veulent attirer l’attention de l’autorité sur le précédant grave que constituerait cette décision injustifiée et purement politicienne en ce sens qu’elle va consacrer la mort définitive de l’autorité de régulation aux yeux des acteurs de la communication. La formation d’un nouveau collège ou la substitution du CSC par une quelconque autre autorité quelle que puisse être son appellation n’est qu’une manœuvre purement politicienne dénuée de tout égard pour l’intérêt général et l’intérêt de la corporation. En conséquence, nous retirons notre confiance à un éventuel nouveau collège ou toute autre nouvelle institution qui n’aura de mission que de réprimer la presse et remettre en cause les acquis démocratiques dans le secteur des médias. Le CSC, cette institution vieille de 27 ans d’aujourd’hui, est surtout le fruit de sacrifices continus de la part des Organisations professionnelles des médias, des Organisations de défense des droits humains, d’une diversité d’Organisations de la société civile, des syndicats, des partis politiques et de millions de Burkinabè. Le Centre national de presse Norbert Zongo appelle l’ensemble des médias et l’ensemble des Organisations professionnelles à se saisir de la situation préoccupante du CSC et à rester mobilisés pour des actions futures contre toute atteinte à la liberté et à l’indépendance de la presse au Burkina Faso.
Ouagadougou, le 03 août 2022
Pour le CNP-NZ,
Le Président du comité de pilotageGuézouma Sanogo
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