La présente note fait un état des lieux du fonctionnement des structures sanitaires au Burkina Faso et propose des orientations susceptibles de le rendre plus optimal et efficient.
Il se présente comme une éventuelle réponse au manque de satisfaction des patients dû à une insuffisance qualitative et quantitative de l’offre de soins. En effet, nos hôpitaux sont caractérisés par de multiples dysfonctionnements qui constituent des entraves à l’offre de soins de qualité. Les sources de ces dysfonctionnements sont entre autres :
1-Le cloisonnement entre services cliniques et administratifs : un service clinique peut disposer d’un matériel, ou un lit d’hospitalisation dont il n’a pas forcément besoin alors qu’il est indispensable pour un autre service.
2-L’insuffisance dans la répartition des rôles. C’est par exemple le cas de la répartition inadéquate des tâches administratives entre professionnels de santé et gestionnaires.
3-L’insuffisance dans la gestion des produits pharmaceutiques. En effet, certains médicaments restent stockés jusqu’à leurs dates de péremption alors que d’autres tombent régulièrement en rupture.
4-L’insuffisance de coordination des activités de soins : le patient se retrouve dans un service qui n’a pas tous les moyens pour le prendre en charge.
Au vu de ces constats, nous pensons à une configuration alternative, propice à l’implémentation des logiques économiques, de qualité et de contrôle. Ceci est notre proposition majeure caractérisée par l’axe managérial du système de gestion des structures sanitaires.
Etant donné que le développement de toute structure sanitaire repose sur une planification cohérente, nous pensons qu’il y a aussi lieu d’analyser en profondeur la planification stratégique des structures sanitaires déjà implémentée au Burkina Faso.
Concernant la gestion des produits pharmaceutiques, il nous parait indispensable de renforcer la gestion des stocks. Pour ce faire, les hôpitaux doivent disposer d’un système de suivi des consommations et des stocks.
Enfin, la finalité étant d’améliorer la qualité des soins, nous considérons qu’il faut agir sur ses déterminants. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de mener une évaluation des politiques d’amélioration de la qualité des soins. En outre, il faudrait mener une analyse de l’espace budgétaire pour la santé de sorte à identifier les différentes sources par lesquelles l’on pourrait éventuellement et potentiellement financer ces politiques de renforcement de la qualité des soins.
Dr Yann P. TAPSOBA
Spécialiste en économie de la santé
Titulaire d’un PHD en économie de la santé
Cheik Souleymane TRAORE
Spécialiste en management sanitaire et en management de la qualité
Titulaire d’un MBA Healthcare Management
Titulaire du Master en Management de la qualité