L’adoption de la loi portant modification du code pénal au Burkina Faso a été critiquée par l’opposition. Dans le fond, explique Gilbert Noël Ouedraogo, président de l’ADF/RDA, principal orateur à cette conférence hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP) tenue le mardi 25 juin 2019, « cette loi modificative est un coup de massue porté sur la presse burkinabè et les leaders d’opinion ». Ce qui prouverait, selon lui, « l’absence de vision et le tâtonnement auquel le pouvoir actuel nous a habitués« .
« En effet, si ce pouvoir avait de la vision, il aurait dû anticiper sur toutes ces questions et les traiter au moment de l’adoption de la loi portant Code pénal en mai 2018. Tout cela montre a satiété que ce pouvoir navigue à vue », a brandi Gilbert Noël Ouedraogo.
Il pense que dans la forme, l’adoption de cette loi s’est faite à la hâte, « sans que les principaux concernés, les organisations professionnelles de la presse, n’aient été associées ». Ainsi, explique M. Ouedraogo, c’est « dans ce climat de pensée unique et de musèlement de la presse doublée d’arrogance », que l’opposition parlementaire « n’avait d’autre choix que de se démarquer de cet entêtement du pouvoir » à voter la loi le vendredi 21 juin dernier.
Par la révision de cette loi, affirme l’opposition, le pouvoir actuel pousse les journalistes et autres leaders d’opinion à la clandestinité, ce qui « risque de conduire à une situation dangereuse que le mal qu’ils prétendent soigner ».
L’opposition, en ce qui la concerne, n’entend pas désarmer face à cette loi jugée » liberticide ». Elle poursuivra le combat, a promis Gilbert Noel Ouedraogo.
D’autres points ont été abordés par les partis membres de l’opposition à cette conférence de presse. L’affaire Rama la slameuse s’est invité à cette conference hebdomadaire. En rappel, l’artiste a été auditionnée et déposée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagaougou hier lundi. Il lui est reproché les faits de blanchiment de capitaux, d’outrage à agent, de menace de mort, et bien d’autres plaintes formulées par certaines personnes contre elle.
Pour l’opposition, l’interpellation de l’artiste musicienne est une « action de diversion » pendant qu’aucune suite n’a été donnée aux enquêtes de l’autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et aux dénonciations faites par le Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC). L’opposition estime pour sa part que « la justice doit être la même pour tous, et elle doit user de la même célérité dans toutes les affaires ».
Sur le retard constaté dans le lancement des concours directs de la fonction publique cette année, l’opposition politique a souhaité que le ministre de la fonction publique se pronoe » sans ambiguïté et dans les delais meilleurs » sur cette question qui intéresse tant la jeunesse et le peuple entier du Burkina Faso. En effet, « beaucoup de citoyens suspectent le gouvernement de vouloir annuler subtilement les concours de la fonction publique cette année », rapporte Gilbert Noël Ouedraogo. Mais » si cela s’avérait, l’opposition combattrait cette décision de lanière farouche », met-il en garde.
Armand Kinda
Minute.bf