Le Conseil burkinabè des Mines, de la Géologie et des Carrières ( CBMGC) a effectué sa rentrée 2022-2023, ce vendredi 18 novembre 2022. Et pour marquer d’une pierre blanche cette rentrée, il a organisé, en partenariat avec le journal d’informations minières Mines-actu.net, un panel sur le thème : « Le secteur minier face au défi sécuritaire : état des lieux et perspectives ».
Le secteur minier, selon le CBMGC qui cite des données d’un rapport de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF) de 2020, a contribué en terme de recettes dans le budget national à hauteur de 237,41 milliards de FCFA. Ce qui représente 14,3% des recettes budgétaires.
Il y a de l’argent certes, mais il y a aussi des problèmes dans ce secteur surtout dans cette période de crise sécuritaire. L’insécurité a obligé des sites miniers comme Youga, Nationale, Ouaré, Taparko et Karma à se fermer. Des fermetures qui ont entraîné des pertes d’emplois à 2 257 Burkinabè et un manque à gagner de 24 788186 331 FCFA à l’Etat Burkinabè, selon le même rapport de l’ITIE-BF. Ce chiffre « ne prend pas en compte le manque à gagner pour les sous-traitants et les budgets des collectivités », precise le journaliste Elie Kaboré, un des panelistes du jour.
Le secteur minier a également « beaucoup de problèmes au niveau de l’approvisionnement puisque certaines zones sont inaccessibles et beaucoup de mines investissent dans la sécurité et dans le transport aerien du personnel. Cela engendre beaucoup des coûts et on risque de sentir tout ça dans le paiement des impôts plus tard », a averti Élie Kabore.
L’argumentaire de ce dernier est aussi soutenu par le directeur des opérations et de la prévention de l’office national de sécurisation des sites miniers. Selon le commissaire principal de police Harouna Gildas Bamba, « le contexte securitaire est critique et le secteur minier est touché de plein fouet quand on sait que dans les régions à fort défi sécuritaire se trouvent des sites miniers industriels ou artisanaux ».
Mais quelle solution pour sortir du bourbier ?
« La solution se trouve au niveau du gouvernement », est convaincu le journaliste Élie Kabore. Dans ce sens, les organisateurs de ce panel ont recommandé l’organisation « des états généraux sur le secteur minier ». Une recommandation qui n’est pas tombée dans l’eau puisqu’ils [ le CBMGC et son partenaire] ont été rassurés que « le gouvernement est sur le point d’en organiser ». Du reste, les organisateurs du panel l’invitent à « accélérer l’organisation de cette assise impliquant tous les acteurs concernés pour qu’ensemble on puisse trouver des solutions et surtout les mettre en œuvre » pour sauver la situation.
Pour information, le conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) a été officiellement mis en place en octobre 2021. Il a pour objectif principal de « promouvoir la protection et la défense des intérêts matériels, moraux et professionnels de l’industrie minière, de la géologie et des carrières et particulièrement ceux de ses membres ».
Mouni Ouédraogo
Minute.bf