La radicalisation et l’extrémiste violent sont à la base du terrorisme qui assaille le Burkina Faso depuis 2016. EducommunicAfrik a compris cela et depuis quelques années, à travers le projet, « Engager les jeunes dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Burkina Faso à travers l’éducation aux Médias et à l’Information (EMI) », cette Association éduque les jeunes de moins de 35 ans à l’utilisation responsable des médias sociaux. Entamé depuis novembre 2020, ce projet financé par l’ambassade des Pays-Bas au Burkina, arrive à son échéance en fin novembre 2022. Aubaine pour EducommunicAfrik de faire le bilan des activités du projet, avec les Hommes de médias et les communicateurs, à travers une rencontre d’échange tenue ce samedi 26 novembre 2022, à Ouagadougou.
EducommunicAfrik est une Association de jeunesse dont la mission principale est de promouvoir l’Education aux médias et à l’information (EMI) en milieu jeune. Dans ce sens, elle développe des initiatives visant à renforcer les capacités des enfants, des adolescents et des jeunes dans l’analyse critique des contenus médiatiques et dans l’utilisation efficiente des technologies de l’information et de la communication (TIC). Cela, en vue de leur participation active et positive dans le processus de développement local, mais aussi dans des actions de transformation positive de leurs communautés respectives.
Plusieurs activités ont, à cet effet, été menées, dans 4 régions du Burkina à savoir le Centre-Nord, l’Est, le Nord et le Sahel. Il s’est agi, dans ces zones à forts défis sécuritaires, d’outiller les jeunes de moins de 35 ans à mener des actions de rapprochement entre eux, des campagnes de sensibilisation, de promotion de paix, des activités de vivre ensemble et de cohésion sociale. Près d’un million de jeunes ont été touchés par ces différentes activités, que ce soit dans les campagnes digitales, dans les webinaires, les formations entrant dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et l’extrémiste violent ou des émissions radiophoniques et télévisuelles, selon Arouna Koné, Chargé de suivi-évaluation de EducommunicAfrik.
Pour ce dernier, l’EMI se résume en deux termes, à savoir le contenant et le contenu. « Pour le contenant, EducommunicAfrik aide les jeunes à savoir se servir des TIC, à en faire un bon usage et se tourner vers les comptes officiels pour s’informer et relayer des informations vraies. Pour le contenu, EducommunicAfrik aide les jeunes à développer leur esprit critique vis-à-vis de tout ce qu’ils reçoivent comme information audio, images, texte ou vidéos », précise-t-il.
Et à Boris Anicet Zonou, Chargé de la communication de cette Association, d’ajouter que ce projet qui arrive à terme ne signifie pas la fin de la lutte contre la radicalisation et l’extrémiste violent.
Mieux, poursuit ce dernier, c’est l’occasion de passer à une autre étape de la lutte, c’est-à-dire « la prévention de l’extrémisme violent dans les autres zones “stables” pour contrer ce fléau ». Cette autre initiative a même débuté dans la Sissili au Centre-Ouest du Burkina.
M. Zonou a également fait un plaidoyer à l’endroit des acteurs de l’éducation pour que l’EMI soit prise en compte dans le programme scolaire. « Nous avons, tous, intérêt à être des “lettrés” en information et aux médias », conclut-il.
Mathias Kam
Minute.bf