Le mouvement panafricain « Deux heures pour nous deux heures pour Kamita », a organisé le vendredi 27 janvier 2023, à son lieu de débat à l’Université Joseph KI-ZERBO, une conférence publique sous le thème : « Les défis de l’immigration et les enjeux du Panafricanisme ».
« La conscientisation des jeunes est très importante quand on connaît l’enfer dans lequel on nous maintient », ce sont les premiers mots du conférencier du jour, Hamodo Dipama, Porte-parole du Conseil bavarois pour les réfugiés. Pour lui, cette conférence voulue par le « Cadre deux heures pour Kamita », s’inscrit dans le cadre d’une union d’action en lien avec le Panafricanisme. Ouvrant sa communication, il a invité les peuples africains à l’union et au rassemblement pour sortir le continent de cette latence qu’il connaît depuis toujours.
De son avis, seule la conjugaison des forces et des idées est à même de permettre un développement véritable de l’Afrique. Et c’est en cela, dit-il, que le panafricanisme trouve toute son importance. « Un seul pays ne peut pas faire quelque chose, raison pour laquelle, il y a l’union européenne, les États Unis. Ce sont des pays qui se sont réunis. Raison pour laquelle il faut que nous aussi nous puissions nous réunir. Kwame N’krumah a prôné à l’époque le panafricanisme pour une vraie unité africaine (…) Nous devrions nous mettre ensemble et coordonner nos activités. Parceque si toi tu fais ceci dans ton pays au Burkina Faso, l’autre essaie de faire ce qu’il peut au Rwanda, au Togo, au Niger, on peut changer nos réalité. C’est en cela que le Panafricanisme est la solution », s’est-il exprimé.
M Dipama a, ce faisant, félicité la jeunesse estudiantine du Cadre deux heures pour Kamita, pour son niveau de conscience et d’engagement dans la conscientisation des masses aux valeurs africaines.
« J’étais très impressionné par l’organisation et par ce qui se passe ici à deux heures pour Kamita. Cette conscientisation qui se passe sur le campus de l’Université Joseph KI-ZERBO, c’est vraiment quelque chose de génial à féliciter et à encourager, raison pour laquelle j’ai accepté aussi l’invitation de venir échanger avec les jeunes », a-t-il indiqué.
Celui qui a effectué le déplacement de la Bavière en Allemagne juste pour s’entretenir avec les jeunes du Cadre deux heures pour Kamita, a aussi saisi l’occasion pour exhorter les jeunes africains à ne compter que sur eux-mêmes. Il les a surtout invités à se départir de l’immigration clandestine vers les pays européens car, dit-il, « aucun pays occidental en Europe ne va nous ouvrir ses portes pour nous accueillir ». Il appartient donc aux Africains, de son avis, de trouver par eux-mêmes et chez eux, les voies et moyens à même de contribuer à leur propre essor et à celui du continent.
Pour Lianhoué Imhotep Bayala, Secrétaire Général du Cadre « deux heures pour Kamita », la thématique de la présente conférence s’inscrit dans une logique de dénonciation du terme même de l’immigration. « Nous avons voulu cette thématique parce que de plus en plus il y a une volonté de criminalisation du droit à l’immigration, le droit de changer d’une aire géographique, qui se développe et qui est entretenu par le monde occidental parce-qu’ils savent très bien que ça ne les arrangent pas d’avoir assez d’Africains. Et on se rend compte qu’il y a une double mesure parce que l’immigration quand elle est du Nord vers le Sud, quand est elle de l’Europe ou des États Unis vers l’Afrique, elle s’appelle des actions de développement, elle s’appelle des ONG , des expatriés. Et tant qu’un Africain a fait 50 ans aux États-Unis et est même né là-bas, on l’appelle immigré malgré les conditions légales de son existence », a-t-il expliqué. Il a salué la présence du conférencier qui n’a pas hésité à venir partager son expérience de plus de vingt années à l’étranger, avec la jeunesse burkinabè sur la question.
Pour M. Bayala, tant que « les matières premières des Africains vont migrer de façon volée, arnaquée, exploitée arbitrairement, vers des pays comme la Suisse, la France et l’Europe globalement », alors les Africains doivent pouvoir suivre le mouvement de leurs matières premières.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf