Tunisie : « Je suis Africain et je suis fier de l’être » (Kaïs Saïed)

Le président bissau-guinéen et par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embaló, a rencontré le président tunisien Kaïs Saïed, lors d’une escale en Tunisie, ce jeudi 09 mars 2023.

Au cours de cette entrevue, le président tunisien, Kaïs Saïed, s’est défendu de tout racisme à l’égard des Africains subsahariens, après le tollé suscité par son discours « incendiaire » contre les migrants clandestins de son pays.

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Kaïs Saïed a affirmé, lors de ses échanges avec le président en exercice de la CEDEAO, que les Africains présents en Tunisie étaient des « frères ». Il a fait savoir que l’objectif de son discours était de faire respecter la « légalité tunisienne concernant les étrangers » et d’empêcher toute « juridiction parallèle aux juridictions de l’État ». Il a rejeté les « propos malveillants » de ceux qui « ont voulu interpréter le discours à leur guise pour nuire à la Tunisie ».

Umaro Sissoco Embaló, a, quant à lui, apporté son soutien au président tunisien. Il a évoqué des propos détournés du président tunisien dans une volonté de tromper. « Je pense que les tunisiens même vont comprendre que ces propos que les gens ont détournés, ce n’est pas l’esprit, ce n’est pas la logique. Je ne pourrai pas le croire. Que vous président tunisien, pays de Bourguiba, puissiez être xénophobe ou raciste. Vous même, vous êtes africain ? », a déclaré Umaro Sissoco Embaló au cours de la conférence de presse qui a suivi la rencontre. Kaïs Saïed a répondu à cette interpellation d’un ton ferme : « Je suis Africain et je suis fier de l’être ».

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Pour rappel, le 21 février, Kaïs Saïed avait affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.

Après ce discours, jugé « raciste et haineux » par plusieurs ONG, des ressortissants d’Afrique subsaharienne ont fait état d’une recrudescence d’agressions à leur encontre et se sont précipités par dizaines à leurs ambassades pour être rapatriés.

Minute.bf