jeudi 24 avril 2025
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A la barre : Il dérobe un portefeuille aux urgences du CHU Yalgado Ouédraogo

Dao (nom d’emprunt) , la trentaine bien sonnée, comparaissait à la barre du Tribunal de Grande instance Ouaga 1, le vendredi 24 mars 2023, pour répondre des faits de vol. Il lui est reproché d’avoir dérobé un téléphone portable et un portefeuille appartenant à dame Ailzeta (nom d’emprunt) dans l’enceinte du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO).

Les faits remontent au 26 février 2023. Alors qu’elle avait accompagné sa belle sœur accidentée aux urgences du CHU-YO, dame Alizeta a vu son portefeuille et son téléphone portable disparaître. « J’étais assise sur un banc aux urgences quand le docteur m’a appelé de venir au chevet de ma belle soeur. Dans la précipitation, j’ai laissé le téléphone et mon portefeuille contenant la somme de 1500 FCFA sur le banc où j’étais assise avec lui (Dao, ndlr) », relate la victime dans le procès verbal lu par le procureur.

Au chevet de sa malade, elle dit s’être rendue compte de l’erreur qu’elle venait de faire. Elle va donc ressortir précipitamment dans la salle d’attente pour récupérer ses affaires, mais n’y trouvera que du vent. Quelqu’un les avait déjà emportées. Elle va illico presto alerter la sécurité du CHU-Yo qui va séance tenante procéder aux fouilles des accompagnants. Le portable ainsi que le portefeuille sont retrouvés entre les mains de Dao, alors qu’il essayait de prendre la poudre d’escampette. Après une bonne bastonnade, il est remis aux policiers et conduit au commissariat. Là bas, il va avouer son forfait et va même révéler qu’il n’est pas à son premier acte du genre aux urgences de l’hôpital Yalgado.

Mais contre toute attente, face au tribunal ce vendredi, Dao s’est braqué. Il dit ne plus reconnaître les faits et soutient n’avoir jamais derobé quoi que ce soit aux urgences. Il se dit victime de fausses accusations. Et selon lui, s’il a reconnu les faits au commissariat, c’est parce qu’il a été bastonné. « Ils ont passé le temps à me frapper et me dire d’avouer. Je n’avais pas d’autres choix que de reconnaître pour me libérer », a-t-il lancé aux juges.

Toutes les tentatives du tribunal pour le faire revenir sur ses déclarations en enquête préliminaires resteront vaines. Dao restera campé sur sa position : il n’a jamais volé un téléphone portable encore moins un portefeuille. « Moi-même je suis un homme marié. J’ai deux femmes et trois enfants. Voici mes femmes qui sont dans la salle ici. Je vais aller voler pour faire quoi? », s’exclame t-il. Mieux, il suggère même au procureur qui l’accuse, de faire comparaître la victime ainsi que les agents de police qui ont procédé à son arrestation, pour que la vérité éclate sur cette affaire.

Chose que le ministère public n’entend pas de la même oreille. Pour le parquetier, le prévenu est bel et bien coupable de ce qu’il lui est reproché. La preuve découle du fait qu’il a, en enquête préliminaire, reconnu les faits. Selon le procureur, même si Dao affirme qu’il les a reconnus sous l’effet du fouet au commissariat, un autre fait est que devant le juge d’instruction, il a une fois de plus plaidé coupable, et cette fois-là, sans qu’aucune pression n’ait été exercée sur sa personne. De l’avis du parquet, la version donnée par le prévenu s’inscrit dans sa ligne de défense qu’il a soigneusement préparée durant sa détention provisoire à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO).

Autre preuve de sa culpabilité du point de vue du procureur, c’est qu’il n’est pas à son premier acte du genre. Le prévenu est bien connu des fichiers de la police nationale pour avoir déjà été interpellé pour faits de vol aux mêmes urgences du CHU-YO.

Au regard de tous ces antécédents, le procureur a requis que Dao soit déclaré coupable des faits de vol à lui reprochés et qu’en répression, il soit condamné à une peine d’emprisonnement de 18 mois dont 06 ferme et au paiement d’une amende ferme de 500 mille FCFA.

Après concertations, les juges ont quant à eux décidé de renvoyer le dossier au 07 avril 2023, à l’effet, disent-ils, de faire comparaître la victime et l’unité de police qui a procédé à l’arrestation du prévenu. Cela, selon le Tribunal, dans le sens de la manifestation de la vérité. En attendant, sieur Dao a rejoint les geôles de la MACO où il méditera sur son sort, en attendant la décision finale des juges.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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