Tribunal de Grande instance Ouaga 1, procès des accusés dans l’affaire incendie du palais du Mogho Naaba, il est 16h 30. Abdoul Karim Baguian dit Lota est à la barre, ce jeudi 22 juin 2023.
Au début de l’audience, il a plaidé non-coupable. « Je suis étonné d’être devant votre barre. J’ai passé tout le temps à me demander ce que j’ai fait, on ne m’a pas dit », a-t-il soutenu.
« J’ai été interpellé le 07 mai à mon bureau sis à la Patte d’oie (un quartier de Ouagadougou, ndlr). Lorsque les hommes de M. Tuina sont arrivés, ils m’ont dit qu’ils sont venus m’interpeller suite à une émission que j’ai eue sur Canal 3. M. le Président, je vous assure qu’une fois que j’ai été emmené à la DIC, j’ai été gardé de 19h à 22h. J’aimerais demander au tribunal de noter que quand j’étais devant le commissaire Tuina, il a tenu des propos injurieux à mon égard », a-t-il affirmé.
Il a finalement été arrêté dans son élan par le président du tribunal qui lui a suggéré de poser une plainte si toutefois, il se sentait lésé dans ses droits.
Sur la question des audios, il a indiqué qu’il a été informé des audios tout comme les autres Burkinabè.
« Comme tout autre Burkinabè. Je suis un leader d’opinion, je suis une personnalité populaire. Moi particulièrement, j’ai eu vent de ces audios dans un groupe appelé Tond la Buudu. Quand j’ai eu vent de ces audios, j’ai jugé que les propos qui ont été tenus dans ces audios sont gravissimes, c’est intolérable. Moi personnellement, j’ai des liens historiques avec le Mogho Naaba. Et ça ne peut que me toucher », a expliqué Lota.
Il dit s’être rendu dans les locaux du palais du Mogho Naaba le 02 mai, pour se rassurer que les dires dans les audios n’allaient pas être mis en application. « Quand je suis arrivé, j’ai vu un policier là-bas. Il m’a même approché et m’a demandé que comme je suis un leader d’opinion, je suis écouté, que de dire aux gens de ne pas s’arrêter là-bas. Après ça, j’ai été reçu même par un représentant du Mogho Naaba », a-t-il déclaré.
Le Tribunal : « avez-vous reçu un appel le soir du 02 mai ? » Lota: « M. le Président, je suis un leader d’opinion, une personnalité populaire. Par jour, je peux recevoir plus de 100 appels. Comment je peux savoir si Tankoano m’a appelé ou pas? »
Tribunal : « Je sais que vous êtes une personnalité populaire, mais il s’agit quand même de Marcel Tankoano ! »
Lota: « M. le Président, mais on parle aussi de Lota ! »
Oumarou KONATE
Minute.bf