Les plaidoiries des avocats de la défense se poursuivent du côté du TGI Ouaga 1.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont jugé les propos du parquet « assez graves ». Pour eux, le parquet s’en est pris à l’intégrité de leurs clients quand il a traité Marcel Tankoano de « rat ». Ils ont aussi dénoncé le fait que le parquet ait comparé les faits présents au cas du Rwanda.
Prenant la parole, l’un des avocats du Cabinet Dabo qui assure la défense des journalistes Alain Traoré et Lookman Sawadogo, a entrepris de faire un portrait de ses clients.
« Vous avez en face de vous un journaliste à la base qui au cours de sa carrière a eu à côtoyer des organisations de défense des droits humains, pour défendre les droits des hommes. Il ne s’est pas arrêté là. Voici un monsieur qui se bat comme il peut pour que la question de la réconciliation nationale soit au coeur de toutes les actions au Burkina Faso. Voici un monsieur qui, au cours des débats sur ses plateaux télé, fait en sorte que la question du vivre ensemble soit au coeur des débats. Voici un monsieur qui nous a dit qu’il a des liens forts avec le Mogho Naaba parce que sa femme a été élevée dans la cour de sa Majesté. Le parquet nous a dit que l’objectif poursuivi, c’était de mettre en palabre des Mossés avec d’autres ethnies. Monsieur Sawadogo est-il un Samo? C’est ce monsieur-là qu’on vous demande de condamner?», a-t-il esquissé en guise de portrait de son client.
Sur le prévenu Alain Traoré dit Alain Alain, l’avocat a laissé entendre ceci: « Il est de ces personnes qu’on appelle les fous du rois. Ce sont ces personnes-là qui adressent des piques aux autorités afin qu’ils se reprennent. Ce sont ces personnes qui disent la vérité aux autorités. Les autorités ont plus intérêt à écouter ceux qui leur font des piques que leurs thuriféraires. Monsieur Traoré a été victime de menaces de mort. Il vous l’a même dit ici ! A chaque fois qu’il a toujours fait ses émissions, il a toujours été menacé. Cela l’a poussé à créer une association avec d’autres personnes aussi victimes de menaces. (…) Monsieur le Président, je vous invite à être juste », a plaidé l’avocat de la defense. Il a en outre, invité le président du tribunal à rendre sa décision en se basant uniquement sur les faits reprochés à ses clients et non autre chose.
Minute.bf