L’Office national de la sécurité routière (ONASER) a animé une conférence de presse sur les statistiques des accidents de la circulation en 2022 et pendant le premier semestre de 2023, ce vendredi 17 novembre 2023 à Ouagadougou.
24 686 accidents, 1 150 morts et 15 384 blessés, tel est le tableau de la situation des accidents de circulation routière au Burkina Faso en 2022. Selon le Directeur général (DG) de l’ONASER, Ganè Kpière Evariste Méda, courant l’année 2022, ces chiffres sont à la baisse par rapport à 2021 où 25 118 accidents ont été enregistrés (baisse de 2%), 1 272 morts (baisse de 10%) et 15 340 (0,28%).
Les principales causes, sont selon le DG de l’ONASER, l’excès de vitesse, le non-respect des feux tricolores, l’occupation anarchique des voies, le téléphone en conduisant…
La répartition des accidents en agglomération affiche selon l’ONASER, sur les 24 686 accidents enregistrés en 2022, 23 276 accidents constatés par la Police nationale avec 13 892 blessés et 786 morts. Par ailleurs, les statistiques de la nationale de régulation de la circulation routière font état de ce que les régions du Centre, des Hauts-Bassins, Centre-ouest, du Nord et des Cascades enregistrent les pourcentages les plus élevés avec respectivement 62%; 13%; 4%; 3%; et 2%. Sur 100 accidents en agglomération, 4 personnes trouvent la mort et 60 sont blessés, précise l’ONASER qui relève que 2 personnes décèdent par jour de suite d’un accident de la circulation routière.
Pour la même année 2022, la Gendarmerie nationale a constaté 1 410 accidents essentiellement hors agglomération. 1 492 blessés corporels ont été enregistrés lors de ces accidents qui ont causé 364 morts. En rase campagne, a fait remarquer M. Méda, « sur 100 accidents qui se produisent en rase campagne, il y a 26 morts et 106 blessés et une personne décède par jour de suite d’un accident de la circulation routière ». Cela lui permet de conclure que « les accidents sont plus nombreux en ville qu’en agglomération mais ces derniers sont plus mortels ».
Autre paradoxe souligné par le Directeur des systèmes d’information de l’ONASER, Aboubacar Fofana, en ce qui concerne les zones accidentogènes, « la grande majorité des accidents à Ouagadougou se passent au niveau des intersections, là où il y a fes feux tricolores ». Il poursuit en précisant que « ces accidents sont les plus graves et mortels ». Autre particularité, « ces accidents se passent généralement tard dans la nuit ou au petit matin », signe selon M. Fofana que « lorsqu’on arrive au feu, en pleine nuit, on se dit qu’il n’y a personne et le temps qu’on s’en rende compte, en cas de collision, ce sont des accidents mortels ».
Selon l’âge, Aboubacar Méda citant les statistiques de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP) a soutenu que les jeunes de « 5 à 29 ans » sont plus concernés par les accidents.
Quid des statistiques au premier trimestre 2023 ? Au premier semestre 2023, 11 717 accidents ont été constatés contre 12 772 accidents à la même période de 2022, a relevé l’ONASER qui souligne une baisse de 8%.
Face à cette situation, l’ONASER, pour sa part, dit avoir joué sa partition par des séances d’information, de formation et de sensibilisation. Pour cette année 2023, il s’est satisfait de l’organisation de la semaine de la sécurité routière, de la journée nationale de sensibilisation sur la sécurité routière, de la journée de la sécurité routière en Afrique de l’Ouest, le tout autour du thème du port du casque. Pour l’ONASER, le port du casque doit être un réflexe pour les usagers des deux roues, trois roues… L’institution dirigée par M. Méda a également formé des acteurs majeurs de la sécurité routière comme les Volontaires adjoints de Sécurité (VADS), la presse, les leaders coutumiers et religieux.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf