Les résidents de la zone dite litigieuse de Yagma dans l’arrondissement N⁰9 de Ouagadougou, ont dénoncé en conférence de presse ce dimanche 25 février 2024, un accaparement des parcelles libres restantes susceptibles de leur être attribuées. Ils sollicitent l’intervention des plus hautes autorités notamment le président de la transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, pour le règlement de ce passif foncier qui perdure.
Selon les conférenciers, les faits à l’origine du litige dans cette zone de Yagma remontent à 2008. A les en croire, les residents de cette zone aujourd’hui litigieuse ont été recensés en 2008 lors du recensement général de la population. Après le recensement, expliquent-ils, la zone a été lotie en 2009 par la SOCOGIB. Mais, alors qu’ils attendaient de se voir attribuer leurs parcelles, le gouvernement va suspendre l’attribution des parcelles en 2012 par décision en conseil des ministres, compte tenu des malversations foncières. Ainsi, disent-ils, la plupart des résidents n’ont pas pu acquérir des parcelles et sont toujours dans l’attente que l’État lève la suspension en vue de les rétablir dans leur droit.
Alors qu’ils sont dans cette attente, les conférenciers disent être surpris de constater que des particuliers, majoritairement des opérateurs économiques, s’accaparent de jour en jour, les parcelles libres restantes susceptibles de leur être attribuées si toutefois l’État venait à ouvrir une autre session d’attributions de parcelles à leur profit. Pis, ils disent subir quotidiennement des menaces de déguerpissement de la part de ces opérateurs économiques.
« Chaque jour que Dieu fait, des opérateurs économiques ne cessent de venir ici avec des documents délivrés par la mairie pour se réclamer propriétaires de parcelles. Pendant que nous attendons que l’État trouve une solution à notre problème, on ne comprend pas que ces personnes viennent nous dire que nos lieux d’habitation leur ont été attribués. Actuellement même, nous subissons des menaces multiformes notamment des menaces verbales, des convocations dans les Gendarmeries ou Commissariats, des actes de déguerpissement des huissiers et même des procès en justice », a déploré Madi Sankara, porte-parole des résidents.
Ces résidents qui disent soupçonner une complicité de la municipalité dans cette affaire ont appelé les autorités de la transition à la rescousse pour, disent-ils, trouver un dénouement à cette affaire qui perdure depuis maintenant plusieurs années.
« Nous, forces vives de la zone litigieuse de Yagma, sollicitons l’intervention des plus hautes autorités en ce qui concerne le passif foncier de Yagma car jusqu’à présent, nos préoccupations y relatives n’ont toujours pas eu de solution malgré nos multiples démarches auprès des autorités compétentes. Nous voulons principalement que la SOCOGIB qui a fait le lotissement de 2009, nous trouve également des parcelles parce que c’est ce qui devait être fait depuis lors, si la suspension n’était pas intervenue », a soutenu, pour conclure, le porte-parole des résidents de la zone.
Oumarou KONATE
Minute.bf
Dans ces conditions,la question que chacun pourrait se poser est de savoir : Que vaut la nouvelle loi foncière ?
Le fait qu’elle octroi une reconnaissance officielle des droits coutumiers et un droit de gestion foncier à la collectivité ne la viabiliserait que si elle tienne fort au bien être des habitants.