B. M., 29 ans et O. Y., 45 ans, tous deux commerçants au Théâtre populaire, étaient à la barre du Tribunal de grande instance Ouaga 1, le lundi 09 janvier 2023. À leur charge, un acte de grand banditisme et de recel de matériel. À l’issu des débats, B. M. s’en est sorti sans condamnation, contrairement à O. Y. qui s’est pris 48 mois de prison et 03 millions de FCFA d’amende, le tout ferme.
Selon les faits relatés par la victime à la barre, courant octobre 2022, elle a été pourchassée, puis arrêtée par deux individus masqués. Ces individus, à l’aide de leur arme, lui ont intimé l’ordre de tout leur remettre. « Je suis descendue de ma moto scooter. Je les ai tout donné : moto, carte grise, 2 portables, Powerbank et du numéraire », révèle la victime.
B. M. a qui il est principalement reproché le chef d’accusation de grand banditisme, ne reconnaît pas les faits. O. Y. également, accusé de recel, botte en touche, cette accusation. Pourtant, le matériel retiré de la victime a été retrouvé, 07 jours après le forfait, entre les mains de ces deux prévenus au marché du théâtre populaire.
O. Y. s’explique : « j’ai reçu la moto d’un vendeur venu avec B. M. à qui j’ai promis de payer 100 000FCFA si je réussis à la revendre. Ce dernier m’a expliqué que l’engin est pour sa copine. Mais il l’a retiré après une dispute et donc il veut revendre son bien ».
En outre, la victime revenant à la barre, a déchargé les deux accusés. « Ceux qui m’ont agressé n’ont pas la corpulence des accusés ici présents », a-t-elle déchargé. Précision qu’en 2021, l’accusé O. Y. était déjà à la barre pour les mêmes faits de recel de matériel volé. Il avait été relaxé, en son temps, au bénéfice du doute.
Pour le Procureur dans ses réquisitions, les faits de grand banditisme sont qualifiés selon que l’acte s’est déroulé nuitamment et avec utilisation d’arme. Mais à la décharge des accusés, la victime ne les reconnaît pas. Le procureur a demandé que B. M. soit relaxé dans ce sens, au bénéfice du doute. Pour le récidiviste pour recel de matériel, O. Y., le Procureur s’est voulu ferme cette fois-ci. « Ce sont vos actions qui encouragent le vol et les agressions. Vous incitez les jeunes au grand banditisme parce que vous acceptez de vendre du matériel inconnu », a fustigé le ministère public. Il a requis que O. Y. soit déclaré coupable et en répression le condamner à 36 mois de prison et 1 000 000 FCFA d’amende, le tout ferme.
La victime, elle, n’a rien demandé comme dédommagement. Elle est, fort heureusement, entrée en possession de tout le matériel jadis volé.
Dans sa décision, le tribunal est allé dans le sens du Procureur général, en relaxant B. M. au bénéfice du doute. Les juges ont cependant déclaré O. Y. coupable des faits de recel. En répression, ils l’ont condamné à 48 mois de prison et au paiement de 3 000 000 FCFA comme amende, le tout ferme.
M. B. et O. Y. disposent cependant de 15 jours pour interjeter appel de cette décision de justice.
Mathias Kam
Minute.bf