O. A. et B. B. ont comparu devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 (TGI Ouaga 1), le lundi 09 janvier 2023, pour répondre de deux chefs d’accusations portés à leur endroit. Les deux hommes sont poursuivis pour vol et recel de matériel automobile. Après débats, O. A. a été relaxé au bénéfice du doute, contrairement à B.B. qui a été reconnu coupable des faits et condamné à 36 mois de prison dont 24 mois ferme et 500 000 FCFA d’amende assortie de sursis.
B. B. est un tôlier de profession. Il évolue aussi dans le lavage de véhicule. C’est dans le cadre de l’exercice de cette fonction qu’il reconnaît avoir frauduleusement soustrait dans les voitures de 03 clients, sur près de 10 plaignants, des catalyseurs. O. A. également tôlier de profession est celui qui a acheté le matériel soustrait desdits véhicules.
À la barre, ce dernier ne reconnaît pas les faits à lui reprochés. Il affirme qu’il ne savait pas que le matériel que venait lui vendre B. B. était issu d’un vol. « Bien-sûr qu’il le savait. C’est dans son atelier que je venais avec les véhicules pour enlever les catalyseurs, qu’il (O. A.,ndlr) achetait à 10 000FCFA le gramme, après pesé. J’ai pu avoir 30 000FCFA, 80 000FCFA et plus en fonction de la voiture », réplique B. B. à la barre.
Cependant, O. A. reconnaît bien avoir acheté les catalyseurs avec B. B. et la thèse selon laquelle que c’est sous ses yeux que B. B. venait démonter les catalyseurs. « Pour moi, ce sont les propriétaires des véhicules qui l’envoyait. Il est garagiste donc je ne me suis pas fait à l’idée que c’était du vol. Sinon je n’allais pas accepter le matériel », s’est défendu O. A. devant les juges.
Pour le Procureur, le seul fait constant est que O. A. a acheté par 3 fois le catalyseur avec B.B. Mais les enquêtes n’ont pas permis de prouver sa culpabilité pour le cas du vol. Il a demandé que les faits soient requalifiés en recel de materiel. Il a d’ailleurs demandé que O. A. soit déclaré coupable de ces faits.
Concernant B. B., pour le procureur, les faits à lui reprochés sont « extrêmement graves ». « Voici quelqu’un à qui des clients ont fait confiance et lui n’a trouvé autre solution que d’enlever des pièces de leur véhicule pour les vendre. Cela aurait pu être une autre pièce du véhicule plus importante. Cela peut nous arriver à tous », a déploré le Procureur dans ses réquisitions. Il a demandé que O. A. soit condamné à 24 mois de prison et au paiement de 1 000 000 FCFA d’amende assortie de sursis. Aussi, a-t-il requis que B.B. soit déclaré coupable. En répression, que ce dernier soit condamné à 36 mois de prison ferme et au paiment de 1 000 000 FCFA d’amende assortie de sursis.
L’avocat en charge de la défense de B. B. prenant la parole pour défendre son client, a demandé que le Tribunal ne suive pas les réquisitions du Procureur. Selon l’avocat, son client B. B. n’a pas intentionnellement commis l’acte de recel. Cette infraction, poursuit l’avocat, n’est nullement constituée en matériel encore moins en intention. Il a demandé que son client soit relaxé purement pour infraction non constituée.
À la suite des plaidoiries de l’avocat de la défense, le Tribunal statuant publiquement et en premier ressort a, effectivement, relaxé O.A. au bénéfice du doute, mais a déclaré B.B. coupable des faits à lui reprochés. En répression, ce dernier va passer 24 mois derrière les barreaux. B.B. a aussi été condamné au paiement d’une amende de 500 000 FCFA assortie de sursis.
Conformément à la loi en vigueur, les accusés disposent de 15 jours pour interjeter appel de la décision des juges.
Nb : Le catalyseur, ou pot catalytique, a pour rôle de transformer les gaz d’échappement d’une voiture afin de réduire ses émissions polluantes.
Mathias Kam
Minute.bf