G. Nana, 39 ans, a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou (TGI-Ouaga 1), le lundi 31 mai 2021, pour répondre du chef d’accusation de dégradation volontaire de biens. Il a été reconnu coupable par le Parquet qui a requis contre lui 5 ans de prison avec une amende de 600 milles Francs CFA. L’accusé a été conduit au TGI à cause d’une aventure amoureuse qui a mal tourné et l’ayant amené à mettre le feu à la maison de son amante.
En effet, G. Nana vivait en parfait amour avec J. Ilboudo durant un bon moment. Pourtant Dame J. Ilboudo a un enfant mais a fait savoir à Sieur G. Nana qu’elle vit seule avec son enfant, qu’elle est célibataire et n’est plus avec son conjoint. N’ayant pas trouvé d’inconvénient à la situation de J. Ilboudo, G. Nana a continué de plus belle sa relation avec elle. Il confie qu’il ne manquait pas d’offrir des sommes d’argent à son amante, parfois sous la demande de cette dernière. « Je lui ai transféré par Orange Money 10 000 FCFA trois fois. Elle m’avait demandé 30 000 milles FCFA pour acheter des matériels. J’ai même les messages du transfert dans mon téléphone », a relaté le mis en cause.
Face aux affirmations de son amant, J. Ilboudo a voulu aussi se défendre devant le Tribunal en rejetant en bloc tout ce que G. Nana a déclaré. A l’entendre, G. Nana ne lui aurait jamais donné d’argent. « Lorsqu’on sortait ensemble, on se rencontrait très souvent et je voulais aller connaitre sa famille. Mais il refusait à chaque fois que je lui parlais de cela. Il vivait seul et m’accueillait toujours chez lui », a affirmé J. Ilboudo. Et à G. Nana d’intervenir en révélant que : « Comme je n’ai pas fait la déclaration que je sortais avec elle, je ne voulais pas que l’on vive ensemble. Et je craignais que son enfant ait un problème au cours de notre relation puisque je n’avais pas encore officialisé notre lien ».
Les propos du mis en cause semblent moins convaincants pour les magistrats. Ainsi, stupéfait de la déposition de Sieur G. Nana, la juge lui demande à savoir « depuis quand on doit faire une déclaration avant de vivre avec son amante et où est-ce que cette déclaration doit-il se faire ? ». Ne sachant pas quoi répondre, G. Nana révèle qu’en réalité, il avait pressenti à un certain moment de la relation que J. Ilboudo était devenue distante et refusait souvent de décrocher ses appels. « Je soupçonnais qu’elle avait toujours des liens avec le père de son enfant. On a fait un weekend ensemble. Lorsqu’on était au lit et pendant qu’on mangeait de la viande, elle a reçu un appel. Quand je lui ai demandé, elle m’a dit que c’est le père de son enfant et que l’on ne pouvait pas se marier », a-t-il affirmé.
Avec ce détail que le mis en cause a donné sur l’affaire, son conseil a réagi en soulignant que c’est surement le mensonge de dame J. Ilboudo qui a amené son client à s’emporter contre elle. « Le jour de l’accouchement, il n’y a pas de honte. Elle s’est vue en belle marquise aux yeux bleus qui ne laisse indifférent aucun homme. Mais lorsqu’on trompe, il faut s’attendre à d’éventuelles représailles. Lorsque vous donnez de faux espoirs à une personne, c’est comme si vous vous moquez d’elle et cette personne peut agir de diverses manières sous l’effet de la colère », a soutenu le conseil de G. Nana, avant d’indiquer qu’en réalité, son client ne jouit pas totalement de ses facultés mentales et qu’il serait « possédé par des esprits ».
Cet exposé du conseil de G. Nana a laissé perplexe la Cour qui a renvoyé la délibération de la peine du mis en cause au 7 juin prochain, après que la victime, J. Ilboudo, ait déclaré aussi que : « Le jour qu’il a mis le feu à ma maison, il m’a appelé pour me dire qu’il est chez moi et comme il ne pouvait pas me marier, il va mettre le feu à ma maison. Il m’a aussi demandé de faire l’inventaire de tout ce qui sera brulé pour qu’il paye ».
L’accusé G. Nana n’a pas nié les dires de sa victime et a reconnu avoir effectivement mis le feu à la maison. Il affirme que c’est à cause du fait que son amant ne décrochait pas ses appels qu’il a commis cet acte. La victime J. Ilboudo a demandé le remboursement du matériel brulé qui s’élève, selon ses calculs, à 625 000 FCFA.
H.K
Minute.bf