K.O , la trentaine révolue, a comparu à la barre du tribunal de grande instance Ouaga I, le 11 mai dernier, pour répondre des faits de menaces de mort sur sa propre mère et de consommation de stupéfiants. A l’issue du procès, il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 18 mois dont 12 ferme et une amende de 500 000 FCFA avec sursis.
Les faits se sont déroulés à Tanghin, un quartier populaire de la ville de Ouagadougou. K.O. qui vit toujours dans la cour familiale avec sa mère, avait pris pour habitude de violenter cette dernière, chaque fois qu’il lui réclamait de l’argent et qu’elle ne lui en donnait pas. Selon « la vieille », les dérives de son fils ont commencé le jour où il a commencé à s’adonner aux stupéfiants et aux boissons frelatées.
A l’en croire, toutes les fois où l’envie lui prenait de se rendre dans les fumoirs et autres lieux de vente de ces boissons frelatées, il venait lui réclamer de l’argent. Et malheur à elle, si elle n’avait pas ce qu’il demandait. C’était alors des coups de poings et des menaces. Le pire, à en croire la mère de l’accusé, c’est lorsqu’il rentrait de ses virées le soir. A ces moments là, elle avait intérêt à ne pas le croiser sur son chemin tellement il devenait violent. Elle dit avoir plusieurs fois été obligée de dormir hors de la concession pour échapper à sa furie. Aux dires de la victime, si elle a décidé de porter plainte contre son fils, c’est parce que depuis un certain temps il se servait d’une arme blanche pour la menacer. « Désormais, c’est avec un couteau qu’il me menaçait. J’ai eu peur pour ma vie », a-t-elle confessé au tribunal.
A la barre, K.O. a reconnu partiellement les faits. Il a reconnu les faits de menaces de mort mais a plaidé non coupable pour ce qui est de la consommation des stupéfiants.
Il a tenté de justifier les menaces de mort qu’il a proférées à l’endroit de sa génitrice, par le fait qu’il était ivre. « J’étais sous l’emprise de l’alcool. Ce jour-là j’avais pris deux bouteilles de Brakina dans un maquis avant de rentrer. Je ne me souviens même plus de ce que j’ai dit et fait quand je suis rentré », a-t-il soutenu. Pour les autres fois, le prévenu a nié avoir violenté sa mère, avançant la théorie du complot.
Il a été arrêté dans sa ligne par son oncle paternel. Ce dernier, appelé en tant que témoin, a confirmé les dires de sa mère. « J’ai plusieurs fois été contacté par ma sœur, en pleurs, pour me dire que son fils l’avait encore violentée. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait. C’est son habitude », a-t-il témoigné. Ce témoignage, combiné à l’interrogatoire du juge, ont fini par faire changer de position à K.O. qui s’est remis en cause. Il a imploré le pardon de sa génitrice et promis de changer de comportement.
En attendant qu’il fasse sa mue, le ministère public a, quant à lui, requis qu’il soit reconnu coupable des faits de menaces de mort et qu’il soit condamné en répression à une peine d’emprisonnement de 24 mois dont 12 ferme et une amende de 02 millions FCFA avec sursis. Pour ce qui est des faits de consommation de stupéfiants, le procureur a souhaité qu’il soit relaxé au bénéfice du doute.
Dans son verdict, le Tribunal a effectivement retenu K.O. dans les liens de la prévention, pour les faits de menaces de mort et l’a relaxé au bénéfice du doute, pour les faits de consommation de stupéfiants. En répression pour les premier fait qu’il a commis, K.O. a écopé d’une peine d’emprisonnement de 18 mois dont 12 ferme et une amende de 500 000 FCFA avec sursis.
Oumarou KONATE
Minute.bf
