Ils sont au total 4 personnes à être appelées à la barre du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1, le mercredi 10 janvier 2023. Il s’agit de O. F., 21 ans, S.G, 23 ans, K.F 20 ans et N.D 30 ans. Il est reproché à ces derniers, plusieurs délits de vol aggravé. En l’espèce, ils se sont rendus coupables de plusieurs cambriolages à main armée et vols dans des kiosques et restaurants. Un de leur butin dans un kiosque fut, en effet, une soupe, 4 caisses de bière et un boomer. N.D, lui, s’est rendu coupable de recel.
Le dernier fait en date de ce gang remonte à novembre 2023. Le trio « d’attaque » composé de O. F., S.G et K.F s’adonnait au vol à main armée, nuitamment, puisqu’étant des maçons le jour. Leur procédé, ils ciblaient les kiosques, les magasins et autres lieux de fréquentation pour y soustraire les biens matériels laissés à l’intérieur de l’entrepôt par les propriétaires. Ces matériels volés, ils les utilisaient eux-mêmes ou les revendaient à N.D., prévenu de recel.
Suite à une plainte de D.U qui a retrouvé un matin d’octobre 2023, son magasin contenant des pièces de véhicules et motocyclettes cambriolé, la police s’est lancée dans la traque des cambrioleurs. Grâce aux renseignements précis, les flics ont mis la main sur les présumés auteurs, notamment sur le cerveau du gang, S.G.
Au domicile de ce dernier, plusieurs matériels volés y ont été retrouvés. Mais pas que ! Il s’avère que ce gang s’est illustré dans plusieurs vols à main armée. Selon les charges lues par le Tribunal, il leur est reproché le vol de : bloc moteur de motos Sirus, boîte de vitesse, une culasse, 7 démarreurs, des batteries, des effets d’habillement, le tout appartenant à la victime D.U ; boomer, 4 caisses de bière, la soupe, une bouteille de gaz de 6kg, une machine à café et la somme de 12 000 F CFA appartenant à O.I ; un téléphone portable, et autres effets appartenant à K.A ; une batterie, deux thermos, deux carafes, une caisse de boisson appartenant à S.E et à d’autres personnes non encore identifiées. Le tribunal a précisé que ces vols ont été commis avec effraction.
Au prévenu N.D, il lui est reproché le fait de recel de matériels frauduleux. En l’espèce, il a été acheteur du matériel volé du trio sus-cité, notamment, 10 batteries, 15 téléphones portables et des moteurs.
Après lecture des charges qui pèsent sur chaque prévenu, ils les ont tous balayées du revers de la main. Pourtant, leur déclaration en enquête préliminaire dit toute autre chose. Leur Procès verbal (PV) est clair et précis. Selon les déclarations de K.F, c’est un dimanche matin après la prière qu’il a décidé de passer saluer son collègue S.G. De là, un certain C.A, est venu les voir avec en sa possession des batteries et différents matériels. Toujours selon les témoignages de K.F, C.A a souhaité revendre ces matériels. C’est ainsi que S.G s’est proposé à l’accompagner chez N.D.
Dans le procès verbal de S.G, il dit qu’il reconnait les faits. « Nous sommes un gang de 5 personnes. Nous avons déjà cambriolé 5 boutiques dans les alentours de Bassinko et Zagtouli », a-t-il déclaré dans son Procès-verbal. O.P, dans son PV, précise que c’est le prévenu S.G qui est le « chef du gang ». C’est donc lui qui dicte le ton et apporte le matériel pour défoncer les différentes portes.
À la barre, chaque prévenu réfute ses déclarations contenues dans le procès-verbal. « Écoutez moi ! Si vous vous êtes concertés pour venir mentir ici, je vous conseille de vous raviser. Dites la vérité car, cela y va de votre liberté et le tribunal peut être clément si vous le faites. Les faits qui vous sont reprochés sont très graves. Qui est prêt à dire la vérité ? », leur a lancé le parquet, sans toutefois pavenir à délier les langues des prévenus.
Pour le ministère public, dans ses réquisitions, les faits de vol aggravé, de grand banditisme et recel, reprochés aux prévenus sont caractérisés. La procureure en veut pour preuve, les matériels retrouvés chez les prévenus, les faits que les vols se sont déroulés à main armée et nuitamment. En plus, ils n’ont pas agi seuls, mais en groupe. Pour le cas de recel, le parquet a indiqué que D.U a, en toute connaissance de cause, décidé d’acheter les plaquettes à 100 FCFA l’unité ou encore 20 000 FCFA pour les batteries des voitures, alors qu’il connaît les valeurs réelles de ces matériels, lesquels n’auraient jamais pu être vendus à ce prix dans les normes.
Le ministère public a requis que les 4 prévenus soient déclarés coupables des faits à eux reprochés. En répression, que le tribunal condamne chaque prévenu respectivement à une peine d’emprisonnement de 60 mois soit 5 ans ferme et 1 million de F CFA d’amende, également ferme.
La seule victime présente, D.U, a demandé dédommagement de plus de 4 millions de FCFA représentant la valeur des objets volés.
Pour dire le droit, le délibéré de cette affaire a été renvoyé à une date ulterieure…
Mathias Kam
Minute.bf