vendredi 13 décembre 2024
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À la barre: « On a branché mon se*e au courant au commissariat », témoigne l’accusé

Olivier (nom d’emprunt) répondait le mardi 2 mars 2021, au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1, des faits de tentative de vol d’une moto de marque scooter. Les faits se sont déroulés à Ouagadougou, non loin du maquis Forgeron à Saaba.

« Quand les Koglwéogo m’ont attrapé, ils m’ont suspendu et m’ont torturé. Ils m’ont demandé d’avouer que c’était moi qui ai volé la moto sinon ils vont me tuer. Comme la torture était trop forte, j’ai dû mentir pour me sauver la vie », confie le mis en cause pour se défendre dès le début de son audience. Il ajoute que c’est eu égard à la torture qu’on lui a affligé qu’il a affirmé avoir volé 4 motos et même donné le nom de son receleur avec qui il opère.

Toutes ces insinuations sont-elles vraies ? C’est du moins la question que s’est posée la Cour, tout en lui reprochant de faire allusion aux scènes de film qu’il aurait sans doute suivi, lorsqu’il s’est mis a raconté une autre scène de torture qu’il a endurée. Cette fois-ci, il a pointé du doigt les policiers qui, selon ses dires, lors de son interrogatoire au commissariat, les policiers ont versé de l’eau sur lui et on branché du courant à son se*e afin qu’il dise la vérité. C’est, selon lui, sous l’effet de cette torture également qu’il a avoué des choses qui sont en réalité des mensonges pour pouvoir se tirer du jeu.

Malgré tout, ces déclarations d’Olivier n’ont pas semblé convaincre les juges et au procureur d’indiquer en clair que ce qui est bizarre dans l’affaire est qu’à chaque fois que le prévenu donne des pistes concernant un engin volé, l’on arrive effectivement à retrouver cet engin. Malgré cela, Olivier campe sur sa position. Il ressasse sa première version des faits selon laquelle il serait passé aux aveux sous la pression de la torture que lui infligeaient les Koglweogo. « Comment voulez-vous que l’on vous croit si chaque fois vos soi-disant mensonges se révèlent être des vérités? », interroge le procureur.

En réponse à cette question, l’accusé revient à la charge pour donner les détails sur sa scène d’arrestation. « Ce jour là, j’ai reçu un appel téléphonique d’enfants qui m’ont fait savoir qu’ils avaient apporté des moutons à l’abatoire pour vendre. L’orsque je me suis rendu là-bas, j’ai reçu un autre appel et je me suis accoudé à une moto de marque scooter pour communiquer. C’est là que les gens se sont rués sur moi me traitant de voleur tout en me bastonant, avant d’appeler les Koglwéogo », relate-t-il.

Après ces explications, le procureur semble une fois de plus stupéfait de tout ce que Olivier raconte. Selon lui, lors de la déposition de l’accusé qui s’est faite surtout sans « pression ni torture », il avait fait savoir que les enfants qui l’ont appelé étaient des voleurs d’ovins et qu’ils l’avaient appelé de venir acheter des moutons volés. Le procureur confie que c’est l’accusé, lui-même qui a écrit les affirmations ce jour là. Il ne comprend donc pas pourquoi le sieur Olivier fait des affirmations contradictoires à ce qu’il avait dit avant.

Pour cela, il le reconnaît coupable puisque, selon lui, le prevenu n’a pas seulement reconnu les faits, il a même donné des détails. Et à partir de la description d’une des motos volées, une victimes à pu retrouver son engin.

À l’issue d’une longue période d’audition, le Tribunal a mis fin au débat et a renvoyé la délibération du verdict à partir du 9 mars 2020 à la fin de rôle.

H. KINDA

Minute.bf

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