L’affaire Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine, assassiné en mai 1990, prend un tournant décisif. En effet, deux militaires, Gilbert Diendéré et Mamadou Bamba sont des têtes inculpées dans cette affaire, informe le journal Courrier confidentiel dans sa dernière parution. Un ex-militaire, Victor Magloire Yougbaré a aussi été rattrapé par les faits. Ce dernier est en fuite, mais un mandat d’arrêt a été lancé contre lui, le 31 juillet 2017. Ces têtes ne sont pas les seules sur la liste. Cette sombre affaire semble, visiblement, tenir au coup l’ancien chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Il pourrait être poursuivi devant la Haute Cour de Justice pour « recel de cadavre », poursuit le canard.
Dabo Boukary est mort dans la nuit du 19 mai 1990. Alors qu’il était au domicile de son camarade, Aboubacar Coulibaly, il a été arrêté par le Lieutenant Gaspard Somé, le Sergent-chef Nassirou Amadou Maïga et le Sergent Magloire Yougbaré. Le jeune Dabo est, par la suite, torturé au Conseil de l’entente. Et après cela, plus de nouvelle de lui ! On apprend, bien plus tard, qu’il a été enterré à la sauvette, à 147 km de la capitale.
Et c’est à ce niveau que la responsabilité supposée de Blaise Compaoré apparait, pour la première fois, dans les documents judiciaires. Lorsque Dabo Boukary est mort, Gilbert Diendéré, alors chef de corps de l’ex- Centre national d’Entraînement commando (CNEC), s’est rendu, peu après, dans la cellule où il était détenu pour constater le fait accompli. Il a ensuite ordonné que le corps soit couvert.
Gilbert Diendéré a donc été, entre autres, inculpé pour recel de cadavre. Mais le fait nouveau qui s’invite dans le dossier est que selon les sources judiciaires, il a affirmé avoir rendu compte à sa hiérarchie, précisément au chef de l’Etat de l’époque Blaise Compaoré. Si l’on en croit alors aux dires de l’ancien patron du CNEC, c’est Blaise Compaoré qui a donné l’ordre d’enterrer Dabo Boukary.
Si cela est acté, le parquet n’aura d’autres choix que de saisir la Haute Cour de justice afin de dénoncer les faits à l’encontre de Blaise Compaoré. Mais Gilbert Diendéré pourrait avoir, collée à la peau, la charge, tout aussi lourde, de « complicité de recel de cadavre ». Pour le moment, on lui reproche la « complicité d’arrestation illégale, complicité de séquestration aggravée et recel de cadavre ».
Vous aurez plus de détails dans le numéro 210-211 du 25 août 2020 du journal Courrier Confidentiel…
Minute.Bf