Les révélations dans le cadre du procès détournement de fonds au ministère de l’action humanitaire se poursuivent, ce lundi 09 décembre 2024, au Tribunal de grande instance Ouaga 1, avec le principal prévenu, Amidou Tiégnan.
L’heure est aux échanges entre le prévenu et le ministère public. A la question du parquet de savoir comment se faisaient les déblocages des fonds, Amidou Tiégnan a affirmé qu’un « désordre sans pareille » s’était installé au ministère si bien que le circuit normal de déblocage n’était plus respecté. « Avant, en principe quand il y avait un déblocage, la DGSAH (Direction Générale de la Solidarité et de l’Action humanitaire) avait un regard sur le processus. Mais quand Yé Camille est arrivé, c’est devenu carrément le désordre. On avait abandonné même la fiche de déblocage. Il suffisait d’un simple appel téléphonique et on débloquait », a-t-il affirmé.
Le prévenu a ajouté que cette facilité de déblocage s’étendait même jusqu’au Trésor public où, selon ses dires, la chaîne n’était pas non plus respectée quand il s’agissait de débloquer des fonds du compte Pro-Soc. « Sur un simple appel téléphonique du DGEF, une fois, je suis allé au Trésor et on a positionné 200 millions pour moi. C’était un lot de chèques. Donc quand il s’agit de 100 millions, 40 millions, ça ne signifie rien. Avec nous en tout cas, c’était possible. Il suffisait qu’il (Yé Camille) appelle M. Sagnon qui était Chef de dépôt au Trésor. Et quand je pars voir M. Sagnon, il me dit de voir avec son agent, un certain Lankoandé. Quand je pars voir ce dernier, c’était réglé. », a-t-il dit.
Les débats se poursuivent entre le ministère public et le prévenu.
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Oumarou KONATE
Minute.bf